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L'été italien [4/5]
Eden Swan
Eden Swan
Eden Swan
Étudiante en Protection Magique
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Eden Swan
Lun 6 Sep - 3:07
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Où ses parents avaient-ils trouvé des idées pareilles, bon sang ?

Eden se rappelait encore très bien de l'état de choc dans lequel elle avait été plongée lorsque Perry Swan leur avait annoncé qu'ils allaient passer le mois d'août chez sa famille en ce début d'été 1996. Son père était d'ascendance moldue, ce qui signifiait que pendant un mois, aucun d'entre eux ne pourrait même parler de magie. Bien sûr, ses grands-parents et son oncle Andrew étaient au courant pour le statut de sorcier de leur fils et frère, mais ce n'était pas le cas de la compagne et des enfants d'Andrew.

Bien entendu, cela signifiait également qu’ils allaient passer un mois entier à Naples, en Italie, ce qui n’était pas donné à tout le monde. Ils y étaient déjà allés lorsqu’elle était enfant, mais pas aussi longtemps. Là-bas, elle retrouverait le soleil, son oncle qu’elle connaissait à peine, ses cousins qui devaient avoir grandi et… Flora. Sa cousine d’un an son aînée portait le même nom de famille qu’elle, et Eden trouvait cela fort aberrant, car elles se détestaient. Comment une fille pareille pouvait faire partie de sa famille ? C’était une petite princesse capricieuse depuis toujours, et elle osait à peine imaginer ce qu’elle était devenue aujourd’hui. Sûrement une petite bimbo sans cervelle.

Et ça n’avait pas loupé.

Mais le pire, cela n’avait pas été Flora. Non, le pire avait été l’idée géniale de sa mère, qui avait largement détrônée celle de son père. Elle avait proposé à ses deux enfants d’emmener un de leurs amis de l’école avec eux en vacances. Comme Eden n’avaient d’autres amis que ceux de Sam, c’était lui qui, bien sûr, avait choisi quelqu’un. Et sans surprise, il avait choisi Anton. Eden avait espéré pouvoir s’éclaircir les idées loin de lui pendant l’été pour se remettre en mode « normal » pour la rentrée, c’est-à-dire : pas en train d’épier les moindres faits et gestes d’Anton Levenworth. Mais apparemment, le destin en avait décidé autrement. Après un mois sans le voir, elle s’était aperçu que rien avait changé. Et bien qu’au fond elle sache que cela n’aurait servi à rien, elle se répétait que si seulement elle avait eu un mois de plus, cela aurait été différent.

Le voyage n’avait pas duré longtemps, mais ils avaient quand même pris l’avion, comme des moldus. Anton étant issu d’une famille de sorciers, cette expérience l’avait beaucoup amusé. Elle n’avait cessé de rester assez distante au début, prenant le risque qu’il le remarque, mais cela n’était pas arrivé. Il était beaucoup trop occupé à déconner avec Sam. Et bizarrement, cela l’énervait qu’il ne remarque rien. Elle était beaucoup trop paradoxale pour son bien.

Au moins, une fois sur place, elle s’était très bien entendue avec son cousin Alessio, qui avait l’âge de Sam et Anton. Le petit Diego était aussi très sympathique, il n’y avait donc que leur sœur qui avait hérité d’un caractère déplorable. Eden partageait la chambre de Flora, ce qui ne faisait rien pour arranger les choses. Par bonheur, elle passait beaucoup de temps avec ses copines.

Finalement, au fil des jours, Eden avait appris à éviter Flora, et s’amusait beaucoup avec les garçons. Ils passèrent beaucoup de journées à la plage, visitèrent Rome une journée. Chaque soir, ils se retrouvaient autour de la guitare d’Alessio ou d’un jeu de cartes.

Eden en oubliait même ses sentiments, ce qui ne fit que rendre la soirée qui allait suivre d’autant plus surprenante.

« Eden, tu débarrasses ? »

Eden se tourna vers sa mère et haussa les sourcils.

« Tu plaisantes, là ? »

Elle n’avait jamais débarrassé la table de sa vie, ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait s’y mettre. Elle faillit répliquer à sa mère d’utiliser sa baguette, comme d’habitude, avant de se souvenir que la moitié des Swan présents dans le salon étaient des moldus tout ce qu’il y avait de plus ignorants. Mais bon, elle n’allait pas débarrasser la table. Elle leva les mains devant elle et eut un petit rire.

« Débrouillez-vous » dit-elle en levant les yeux au ciel.

Elle tourna les talons et sortit sur la terrasse. La maison de son oncle était un peu surélevée, et d’ici, on avait une bonne vue sur la ville, et sur le bras de mer. C’était ici que les jeunes, exceptée Flora, se réunissaient presque tous les soirs. Elle n’arrivait pas à rester seule plus de cinq minutes dans cet endroit, et elle savoura ce bref instant de calme et de solitude, inspirant profondément, expirant longuement. Mais bien entendu, quelqu’un se glissa bientôt derrière elle.

« Ta tante est super choquée », ricana doucement Anton.

Eden eut un petit sourire en coin.

« Qu’elle ne vienne pas me dire que je suis mal élevée avec la fille qu’elle a de toute façon. »

C’était la première fois depuis qu’ils étaient arrivés qu’ils se retrouvaient juste tout les deux. D’accord, elle venait surtout d’échouer dans sa mission implicite « évitons Anton », mais bon.

« Je suis malencontreusement tombée sur le contenu de son tiroir, crois-moi, tata Concetta devrait jeter un œil là-dedans plus souvent. »
« T’as fouillé dans les affaires de ta cousine ? » s’étonna Anton.
« Tout est relatif. J’ai cru bon devoir faire un peu de rangement dans la chambre. »

Elle se tourna enfin vers lui, l’air angélique.

« Je sais, je suis trop gentille. »

Elle sourit. Amusé, Anton répondit :

« Par moments, j’oublie pourquoi tu es à Serpentard, mais là je comprends mieux. »
« Qu’est-ce que tu veux dire ? »

Eden fronça les sourcils. Elle ignorait exactement pourquoi, mais elle était vexée.

« Le prend pas mal, Ed’. Mais bon, tu ne vas pas me dire que parfois, tu n’es pas un peu… mesquine, disons. »

La jeune fille haussa un sourcil. Elle savait très bien qui elle était, et elle n’était pas la plus sympathique des filles, mais bon, c’était dans son caractère. A prendre ou à laisser.

« Ouais, si tu le dis. »

Elle croisa les bras et se détourna. La brise tiède de l’été italien souleva légèrement ses cheveux, charriant l’effluve des eaux iodées. Elle songea qu’elle devrait vraiment arrêter de ressentir quoi que ce soit pour lui, car cela ne mènerait à rien. Non seulement elle était juste la petite sœur de Sam à ses yeux, mais en plus, il était à Gryffondor, et elle à Serpentard. Elle s’en fichait bien sûr, mais lui ? S’ils l’avaient acceptée parmi eux, c’était à cause de Sam. Elle était d’ailleurs certaine que sa présence dans la bande n’était pas entièrement bien vue par certains, et par certains, elle entendait surtout une certaine Rachel Cassidy. Mais bon, on ne pouvait pas plaire à tout le monde. Et il se trouvait qu’il lui aurait suffit de plaire à une seule personne pour être satisfaite.

*D’accord. Arrête ton char, Eden, qu’est-ce qu’il te prend ? Depuis quand tu joues les guimauves ?*

A cette pensée, elle releva le menton avec défi. Elle s’en fichait. Complètement. Mais elle avait beau se répéter cela depuis des mois, elle savait très bien qu’elle finissait toujours par retomber dans le piège. Quelle connerie, l’amour, franchement.

« Eh, je n’ai pas dit que ça me dérangeait que tu sois comme ça » ajouta Anton.
« Encore heureux », répliqua-t-elle, cinglante.

Silence.

« En fait, je crois que c'est même ce qu'il me plaît tant chez toi. »

Eden fronça les sourcils. Avait-elle bien entendue ? Ou alors il se payait sa tête. Il fallait forcément qu'il se paye sa tête, pour dire que son "côté mesquin" était ce qui lui plaisait tant chez elle. Mais il avait l’air sérieux, pour une fois. A ce qu’elle pouvait en juger en l’observant simplement du coin de l’œil, en tout cas.

« Tu as l’intention de me dire quelque chose ou tu vas me laisser me ridiculiser tout seul ? » demanda-t-il en souriant.

Elle se tourna à nouveau vers lui, les bras toujours résolument croisés, comme si cela pouvait suffire à tenir tête à ses sentiments. Elle ne comprenait pas ce qu’il voulait dire, mais son cœur battait quand même la chamade. D’ailleurs, cette réaction purement hormonale lui tapait sur les nerfs. Elle détestait perdre le contrôle sur elle-même.

« Qu’est-ce que je suis censée dire ? » s’enquit-elle.
« J’en sais rien, je suis en train de te dire que tu me plais, tu pourrais me dire si moi, je te plais ou pas, par exemple. »

Quoi, c’était ça qu’il avait voulu dire ? Ce n’était pas exactement clair comme de l’eau de roche, non plus. Mais Eden se concentra sur le point principal : Anton venait de lui faire une déclaration très étrange, et elle était censée y répondre.

« Expliqué comme ça… Mais oui, tu me plais aussi. »

Elle avait dit ça d’un ton presque agacé. Ce n’était pas son genre de faire des déclarations. Les dents serrées, elle se détourna légèrement, mais Anton lui posa une main sur le bras.

« Hé, ça t’embêtes tant que ça ? Tu sais, c’est plutôt positif. Pour moi, en tout cas. » rit-il doucement.
« Positif ? Y’a rien de positif là-dedans. Je dirais même que ça craint vraiment. Tu me dis que je te plais, super, ça nous avance à quoi ? Je suis la petite sœur de Sam, et je suis à Serpentard. Je ne dois pas être la fille idéale, pour toi. »
« Bordel, Eden, tu crois que je dis à toutes les jolies filles que je connais qu’elles me plaisent ? Je suis en train d’essayer de te dire que je t’aime bien, vraiment bien. Crois-moi, tu n’es pas juste la petite sœur de Sam pour moi. Plus maintenant. Et puis, depuis quand je te rejette parce que tu es à Serpentard ? On s’en fiche, de ce que les gens penseront. »

Eden resta coite. Cette conversation prenait vraiment un tournant très inattendu, et elle se demanda soudainement ce que fichaient les autres. Mais non, elle n’aurait pas de porte de sortie. Et puis, il valait mieux prendre le taureau par les cornes. Ce que venait de dire Anton, c’était sa propre façon de penser. Elle se fichait aussi de ce que les gens penseraient, mais pas une seconde elle n’avait imaginé qu’il la voyait comme elle le voyait. Apprendre que ses sentiments étaient réciproques, ça devait être une bonne nouvelle, non ? Mais pour le moment, elle était surtout stupéfaite. Elle ne réalisait pas encore très bien ce que cela leur ouvrait comme possibilités.

« D’accord, dit-elle platement. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? »

Anton leva les yeux au ciel, comme si cela coulait de source. Elle eut envie de lui rétorquer quelque chose, mais brusquement, il se pencha vers elle et posa ses lèvres sur les siennes. Eden ferma les yeux et décroisa lentement les bras. Posant une main dans sa nuque et l’autre dans son dos, elle répondit à son baiser. Au bout de quelques secondes, de quelques minutes peut-être, ils rompirent leur étreinte. Eden fixa Anton d’un air imperturbable. Elle s’était mise en mode automatique, zéro réflexion, perte totale de contrôle. Finalement, ce genre de perte de contrôle n’était pas si mal. Elle commençait à entrevoir les possibilités et se mit à sourire. Anton l’imita, apparemment rassuré par cette réaction.

« Alors, ça te va, comme plan ? »

Elle faillit éclater de rire. On aurait dit qu’ils discutaient de leur prochaine connerie à l'école.

« Ouais. Ouais, ça me va. »
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