Juillet dernier~ BLOODY NIGHTMARE
Les couloirs de Poudlard rougis de sang, au sens littéral comme au figuré. La Grande Salle transformée en infirmerie ou en morgue, selon le point de vue. L'enfer. Le cauchemar. Et ses rêves d’adolescent qui semblaient prendre vie sous ses yeux pâles et désabusés, alors qu'il parcourait les couloirs pour s'assurer qu'il ne restait pas de Mangemorts dans ce sanctuaire pour les sorciers britanniques qu'était l'école de sorcellerie. Des émotions trop conflictuelles l'agitaient pour qu'il sache vraiment les gérer, mais avant tout dominait la haine, violente, virulente, contre ces fauteurs de trouble, ces assassins, peu importe de quel bord ils se revendiquent, anarchistes comme mangemorts devraient un jour répondre de leurs crimes.
Mais l'heure était au deuil. Il fit voler de nouveaux corps sans vie pour les ramener vers la grande salle. Des enfants qui n'avaient pas seize ans... Où allait donc le monde ? Pourquoi plus il vieillissait plus il avait le sentiment que tout espoir était vain ?
On l'appela plus loin, il se retourna pour saluer un collègue du ministère, un Auror, qui lui ''donnait'' d'autres corps à emporter. C'était fini. Ils avaient vaincu, mais à quel prix ? Le jeune homme ramenait les corps, accueillit les parents, son détachement apparent n'aidant pas toujours à faire face au désespoir, à la colère de ces couples déchirés par la perte de leur enfant.
Qu'allait-il se passer maintenant ? Rapidement, la démission de la ministre de la magie et celle, forcée, de Dumbledore lui apprit que le ministère comptait apporter des mesures drastiques aussi bien à l'école de sorcellerie qu'au monde magique. Si seulement cela pouvait avoir le moindre effet, mais il n'y croyait pas.
Février dernier~ BETRAYAL
« Oscar, j'ai ramené une de ces bouteilles, tu m'en diras des nouvelles ! » cria la voix de Shane dans son salon, il était, comme à son habitude, entré sans s'annoncer. Oscar, cette fois, ne releva pas. Le regard vide, perdu dans le mur blanchi à la chaux, son frère aurait pu danser la zumba nu avec une ceinture de plumes d'autruches roses qu'il serait resté tout aussi amorphe. « Hey, qu'est-ce qui ne va pas ? »
La version blonde des jumeaux pourtant quasi-parfaitement identiques de la famille MacLochlainn posa la bouteille sur la table de la salle à manger et vint s'asseoir directement sur les genoux de son frère, le prenant dans ses bras.
« Oscar... que se passe-t-il ? »
Pas de réponse. Et le silence, en cet instant, était pire que les cris les plus déchirants, que les pleurs. Simplement le silence pour dire ce que les mots ne pouvaient avouer : la trahison. Shane ignorait encore ce que bientôt les journaux annonceraient en gros titres : une langue de plomb arrêtée pour livrer des informations top-secrètes du ministère aux mangemorts. Un travail d'enquête de longue haleine mené par l'un des aurors les plus discrets du ministère, mais diablement efficace : Oscar MacLochlainn. Le jeune homme n'avait pu effectuer l'arrestation en personne, trop assommé par la nouvelle. Thibaut Rivière, ressortissant britannique d'origine française, était plus qu'un ami, c'était son compagnon depuis des années, son confident, son ami en plus d'être son amant, celui qui lui avait permis de surmonter bien des épreuves et de s'accepter tel qu'il était, avec cette attirance pour ceux de son propre genre.
La main de Shane glissa vers celle de son jumeau, et il y rencontra une texture visqueuse, ses doigts revinrent rouges. La panique le prit, mais non, son frère était bien vivant... physiquement en tous cas. Quand il sortit sa baguette pour le soigner, la main de son jumeau, vive, rapide, se saisit de son poignet.
« Laisse.
- Oscar, tu es blessé.
- Oui, peu importe. Laisse.
- Alors réponds-moi ! Que se passe-t-il ? Qui t'a fait ça ?
- Une trahison pour une autre. »
Pour éclairer sa réponse, un mouvement de la main, nonchalant, vers les pièces du dossier encore étalées sur la table basse, et la conclusion, écrite en rouge, en bas du rapport : Thibaut. Shane pâlit, si c'était encore possible, et attira son frère dans ses bras. Ils débattraient politique plus tard, lui qui était venu pour défendre le point de vue des anarchistes et essayer de gagner son jumeau à leur cause remit ses plans de côté. Dans ses bras, enfin, Oscar se laissa aller à quelques larmes discrètes alors qu'il passait ses doigts dans ses cheveux.
« Je n'ai pas pu le faire... je n'ai pas pu l'arrêter. Je n'ai pas pu le confronter. »
Il avait laissé cela à ses collègues.
« Je n'ai rien vu venir. »
Le comble pour un doué du troisième œil. Un choc d'autant plus grand qu'il a toujours eu tendance à voir ses prédictions, ou plutôt ses intuitions, concerner ses proches. Comme en ce moment cette idée que Shane lui cache quelque chose qui pourrait les séparer à jamais...
Cinq ans plus tôt~ FROM QUIDDITCH TO AUROR
Depuis longtemps, le Quidditch était sa passion. Il était bon, d'ailleurs, au poste de gardien, attentif et concentré, capable d'anticiper le jeu, de le voir se former. La tenue blanche mouchetée d'anthracite des Harfangs de Harverfordwest lui allait comme un gant, et Oscar, son sourire posé, un peu timide parfois, et ses yeux nageant entre le vert d'eau et le bleu glace faisaient des ravages sur les magasines, bien que n'étant que simple joueur. Shane se moquait de lui, de son succès auprès des femmes qui le laissaient froid comme le marbre. Il le prenait bien. Mais ce jour-là, quand il alla voir son capitaine d'équipe, ce n'était pas pour soupirer après le fait qu'il ne pouvait pas faire un pas dans les quartiers magiques de Harverfordwest ou Cardiff sans se faire interpeller. Il avait pris sa décision, se sentait appelé par autre chose : la récréation était terminée, il allait devoir faire face à ses responsabilités. Car quand il essayait de Voir ce qui pourrait être la solution à ses cauchemars récurrents, il se voyait Auror. Pourquoi pas ? Il avait toujours raflé les notes maximales en Défense contre les Forces du Mal et en Sortilèges, même s'il était plus léger en potions ou en métamorphose, les matières phares de son jumeau.
Un mois plus tard, ses cheveux bouclés en bataille, il reprenait ses études en cinquième année à l'Université magique de Londres, là où il les avait laissées quatre ans auparavant. Embauché à mi-temps comme stagiaire parmi les Auror, après plusieurs lettres de motivation, un CV convainquant et des entretiens interminables, il fut placé sous l'autorité de James Potter. L'homme était plaisant, plutôt bon pédagogue et surtout, quelque chose passait bien entre eux, au point que l'auror parvint rapidement à dérider son stagiaire qui, dans leurs heures de repos, le surprit en répondant du tac au tac avec des piques légères et taquines à ses provocations. De plus en plus, quelques conversations politiques et philosophiques mirent la puce à l'oreille de James qui souleva son nom comme un éventuel futur membre de l'Ordre du Phoenix nouvellement reconstitué. Ce sera chose faite au début de l'année 2012, peu après la titularisation d'Oscar en tant qu'Auror.
Celle-ci se passa sans peines. Doué pour le combat malgré son caractère calme, il réussit les épreuves qu'il avait soigneusement préparées en luttant contres son frère et son compagnon, qui travaillait comme langue de plomb au Ministère. Si certains Aurors travaillaient principalement en binômes ou trinômes, Oscar fut au début mis en autonomie sur des dossiers à enquêtes, n'allant finalement sur le terrain qu'en renfort pour ses collègues contre les actions de plus en plus nombreuses des mangemorts, et récemment des anarchistes. La vie était presque parfaite, partagée entre de bonnes relations avec ses collègues, une vie de couple heureuse, épanouie, les soirées avec son frère et ses nombreuses conquêtes, peut-être tellement belle qu'il ne prit pas le temps d'apprécier la chance qu'il avait. Ses rêves s'étaient calmés, ses visions s'espaçaient maintenant qu'il était auror, lui permettant de trouver une forme de paix, de stabilité.
Deux ans auparavant~ DENIAL
Shane, toujours lui. Son pilier. L'un de ses deux points fixes. L'autre avait la main posée sur son épaule, ne cillait pas, ne mouftait pas alors que ses parents les fusillaient du regard. Il ne pouvait pas éternellement cacher ce qu'il était. Il ne pouvait pas leur mentir continuellement alors que leur mère insistait pour qu'avec son jumeau, il rencontre les jeunes femmes de sang pur pour se trouver une épouse. Il ne voulait pas d'une femme. Il ne les détestait pas, n'en avait pas peur, au contraire, il éprouvait pour elles un réel respect, mais aucune attirance.
« Je ne peux pas prendre de femme, » répéta-t-il, tendu comme la corde d'un arc. « Je n'aime pas les femmes, et je suis déjà avec Thibaut. »
La fureur de son père éclata, il hurla mille insanités, s'époumona à en faire fuir les elfes de maison. Sa mère pleurait, une photo de lui dans sa robe blanche des Harfangs de Harverferdwest lors de leur première victoire au championnat du pays de Galles. Shane essaya de faire écran de son corps entre son frère et leurs parents, mais Oscar l'en empêcha. Il n'allait pas passer sa vie à se cacher derrière l'ombre de son jumeau.
« Je suis comme cela, tempêter ne sert à rien, père.
- Je ne suis pas ton père.
- Hélas que vous le vouliez ou non...
- JE NE SUIS PAS TON PERE ! » l'interrompit en hurlant plus fort que jamais l'homme aussi brun que lui, à qui il ressemblait comme deux gouttes d'eau, la couleur de ses yeux mise à part. « YOU FREAKING FAG ! SORS DE CHEZ MOI ! JE NE TE CONNAIS PAS, TU ES UN ETRANGER ! HORS DE MA MAISON, HOMME INDIGNE ! »
Un silence glacial parcourut la pièce. Oscar était livide, sur son épaule, la main de Thibaut se contracta de rage, Shane vira du blanc au rouge quand la colère prit le pas sur le choc. Mais le principal intéressé n'éleva pas la voix. Il s'y était plus ou moins attendu. De ses parents, son père était le plus attaché à la pureté du sang, au lignage, et tout naturellement, il méprisait ceux qui déviaient du droit chemin, que ce soit les sangs de bourbe, les traîtres à leur sang, et dans le lot, les homosexuels. Un coup de baguette magique du patriarche MacLochlainn et le nom d'Oscar s’effaça des registres de la famille, ses photos brûlèrent, celle que tenait sa mère lui brûlant les mains jusqu'à ce que son époux ne la lui arrache pour la jeter par la fenêtre du manoir familial.
Lutter ne servait à rien. En épouse soumise, sa mère ne protesta pas, elle lui adressa seulement un regard entre le reproche et le désespoir.
« Je comprends, monsieur, » répondit-il avec un contrôle sur sa voix qui l'étonna. Rien, pas une émotion ne passait dans sa tonalité polie, courtoise, dépourvue de chaleur comme de froideur. « Si vous voulez bien m'excuser, monsieur, ma dame, je vais prendre congé dès que j'aurai rassemblé mes affaires. »
Il tourna les talons et sortit malgré l'interpellation de son frère. Shane continuerait à se battre contre cette injustice, lui non. Il ne demanderait pas pardon, il ne lutterait pas pour se faire accepter. Si l'amour de son père était sous conditions, il n'en voulait pas, qu'importe que cela lui pèse, qu'importe qu'il se sache au bord des larmes, il emmena Thibaut et en quelques coups de baguette, sa chambre fut vidée. Balais, instruments de musique, épées, livres, tableaux, il ne restait rien que le lit froid, le tapis roulé et le parquet ciré quand il quitta la maison, sans même claquer la porte. Ce fut Shane qui la claqua pour lui.
Sans Thibaut, sans leur maison loin d'Haverfordwest sur la petite île d'Anglesey, il n'aurait sans doute pas tenu le coup. Il s'effondra sitôt arrivé. Plus tard, Shane les rejoignit, et Oscar mit plusieurs semaines à le convaincre de ne pas renier leurs parents pour lui. Le jumeau blond devint son complice, une fois encore, pour qu'Oscar communique encore un peu, en secret, avec sa mère.
L'été, encore trois ans plus tôt~ CONSCIENCE
Fêter les examens de fin d'année, ça n'avait pas de prix. Le trio infernal composé des jumeaux Maclochlainn et de leur ami de longue date, le français fils du diplomate Rivière, écumaient les bars depuis plusieurs heures. La bierreaubeurre et l'hydromel coulaient à flot, les jeunes femmes entouraient les trois hommes, deux d'entre eux, sans y prêter trop attention, les renvoyaient toutes dans les bras du beau blond qui s'était lancé dans un strip-tease sur une table de bar. Ils finirent bientôt le nez sur le pavé, sortis manu militari par le tenancier qui en avait assez de réparer ses chopes que Shane faisait tomber à chaque mouvement. Un gloussement tira un soupir amusé à Oscar :
« Shane, t'as réussi à embarquer une fille malgré le sortilège ? »
Le brun des jumeaux Maclochlainn se releva en titubant à moitié.
« Ouais, tu t'appelles comment, beauté ? Loucha l'interpellé sur le décolleté avantageux d'une jolie rousse.
- Mélianne. On va où ?
- Heuuu... Oscar, c'est quoi la suite.
- Je commence à avoir mal à la tête, et le jour est pas loin, je rentre. Thibaut ?
- Je t'accompagne, je suis pas certain que tu arrives à transplaner sans te désartibuler dans ton état. »
Un main se glissa dans son dos, et Oscar sourit au français. C'était vrai, il ne marchait plus tout à fait droit. D'ailleurs, il n'envisageait pas du tout de transplaner. Trop dangereux. Un sourire pour son compagnon plein de sollicitude et il embraya direction l'appartement de ce-dernier, dans Londres.
« T'es une mère pour moi, t'sais ?
- Je préférerais être autre chose, mais on va dire que ça m'ira pour le moment. Non, pas à droite, là ce sont les tavernes ! Répliqua le français avec son léger accent -il ressortait quand il avait un peu bu, et ce soir il s'était désigné volontaire pour s'assurer que les jumeaux ne dormiraient pas sur le trottoir.
- Ah oui, c'est vrai... »
Le pourquoi du comment ils finirent dans le même lit reste brumeux pour l'un comme pour l'autre. L'alcool avait sans doute dû bien aider, mais cela faisait longtemps qu'Oscar savait que son ami n'aimait pas les femmes -difficile de l'ignorer quand il l'avait surpris en train d'embrasser un homme avec beaucoup de conviction. Était-ce cela qui l'avait amené lui aussi à se demander pourquoi il se forçait à séduire des filles quand il n'en avait pas plus envie que cela ? Une sorte d'instinct ? Cette première des nombreuses nuits qu'ils allaient partager, jusqu'à habiter ensemble une fois leurs études finies -ce qui irait plus vite pour Thibaut qui avait presque deux ans de plus que les jumeaux- n'était au fond pas une surprise, simplement une réponse. Un accomplissement. Et aussi une prise de conscience douloureuse de nombreux problèmes à venir.
Avant~ TERREURS TERRIBLES
Sixième année...
« MachLochlainn ! » ragea Rusard, le concierge, en trouvant son bureau transformé en marais tropical, avec les moustiques et les serpents.
Cachés dans un recoin sous le couvert d'un sortilège de désillusion, le Griffondor et le Serpentard retenaient leurs rires. Le pauvre cracmol était une cible de choix. Les jumeaux n'agissaient pas par méchanceté, loin de là, mais par ennui. Oscar s'ennuyait, donc il inventait des sorts divers et variés, et quand il en parlait à son frère, lesdites inventions finissaient souvent par être testées sur quelqu'un. Les professeurs étaient globalement épargnés par leurs facéties, mais tous leurs camarades ne pouvaient pas en dire autant. Depuis le début de l'année, leur garde-fou, Thibaut Rivière, un ancien Serdaigle, n'était plus là pour leur rappeler qu'ils étaient censés étudier et non faire des bêtises.
Oscar étudiait. Vite et bien en général. Mais il ne se foulait pas non plus. Il n'avait que des Excellents Efforts en métamorphose ? Bah, tant pis. Il compenserait ailleurs. Les sortilèges et la défense contre les forces du mal étaient ses points forts, un peu comme le laissait suggérer la baguette qui l'avait choisi six ans plus tôt, dans la boutique d'Ollivander. Son frère en avait une avec le même bois, du même arbre, la même taille, mais à l'intérieur était un crin de licorne. Le vieil homme avait dit à Shane que sa baguette était souple, excellente pour les métamorphoses, et de fait, c'était bien là où son jumeau brillait.
Brun et blond se faufilèrent dans les couloirs et par les passages secrets qu'ils avaient découverts loin de la scène du crime, se noyant dans la masse des élèves. Ils avaient appris à ignorer les diatribes des plus fervents défenseurs de leurs maisons respectives. L'un et l'autre se faisaient harceler d'oser fréquenter qui un Serpentard, qui un Griffondor.
« MacLochlainn, traitre à ton sang ! » entendirent-ils hurler dans le couloir.
« Kevin, ta classe ? Suggéra Shane.
- Non, Talence il me semble, » répondit calmement Oscar en s'arrêtant pour scruter le couloir. « Septième année, chez toi, celui qui ressemble à un gros porc avec ses robes toujours sales.
- Comment avait-on fait, déjà, pour...
- Oh, j'ai mieux, puisque tu es un pro de la métamorphose... » un murmure, deux sourire, deux paires d'yeux vert pâle pétillant de malice, et un instant plus tard, dans le couloir des classes d'arithmancie...
Un hurlement suraigu déchira le couloir, suivit de grognements porcins. Les jumeaux se précipitèrent dans leur salle de classe avant de se faire coincer, et arrivèrent essoufflés sous le regard dubitatif et absolument pas crédule de leur professeur de Défense contre les Forces du Mal. Un sourire angélique côté Shane, un regard innocent pour Oscar, et ils s'installèrent.
Leur scolarité avait été ponctuée de ces incidents. S'il y avait une infraction au règlement qui pouvait être amusante à faire, ils la faisaient. Le Serpentard entraînait généralement le Griffondor, et ce dernier finissait par être celui qui avec beaucoup de flegme en faisait finalement le plus. Ils avaient encaissé le fait d'être séparés, après les hurlements émis par Shane lors de la répartition quand le Choixpeau refusa de l'envoyer dans la même maison que son précieux petit frère. L'affection d'Oscar pour les livres l'avait aussi mené à se lier de grande amitié avec un fils de diplomate français, sang pur de l'ancienne noblesse terrienne de ce pays, un certain Thibaut Rivière, qui ne fut pas en reste pour leur donner des idées et les suivre dans ces aventures de gamins.
Inséparables et complémentaires, ils avaient grandi ensemble, et malgré une famille éloignée mine de rien nombreuse, les jumeaux étaient restés tous les deux, espiègles ensemble, alors que séparément, l'un était calme et docile, l'autre un véritable feu follet. Gâtés au possible puisque leurs parents avaient mis de longues années à les avoir, après avoir perdu une fille en bas âge, les petits MacLochlainn ne connaissaient pas le manque, qu'il soit matériel ou sur le plan émotionnel. Une enfance heureuse, tranquille, malgré le règne de Lord Voldemort, dans une famille de sangs purs qui évitaient simplement de faire des vagues. La guerre à cette époque était loin d'eux, à des miles du manoir familial non loin de la ville moldue d'Harvenfordwest dans le pays de Galles. Et quand vint pour eux le moment de quitter le nid, la guerre était presque finie. Il faudrait bien des années pour que leur insouciance ne s'efface et qu'ils ne prennent conscience de la chance qu'ils avaient eue.