My black fire's burning bright.

Un rencard en dehors de Poudlard. C'était le bienvenu. Loin de Pré-au-Lard, ça ne pouvait pas faire plus plaisir à Anton, qui n'est pas vraiment accepté dans ce village. Il fait avec, ce n'est vraiment pas le regard des autres qui le gêne. Mais quand l'opportunité se présente de sortir loin de l’Écosse, ce n'est pas lui qui cracherait dessus. Nina a eu l'idée d'une petite escapade à Londres. Un restaurant, un club et ensuite, ils aviseront. Pourtant, bien que dans la même école et déjà fiancés, le coup n'était pas parti ensemble. Anton savait que sa petite-amie désirait encore faire du repérage, pour le mariage. Lui, il ne s'occupe pas spécialement des préparatifs, puisqu'il dit qu'ils ont encore le temps. De toute façon, pour le moment, aucune date n'a encore été fixée. Le second couple ne semble pas plus rapide qu'eux, pour faire avancer les choses. Ce qui rassure le Sorcier originaire de Bulgarie, qui n'a ainsi, pas la pression.

Après avoir quitté l'Université magique de Poudlard, Anton fit un crochet par son appartement. Puisqu'ils vont passer la nuit dehors, autant prévoir au cas où ils décident de ne pas rentrer au château, mais plutôt de passer le restant de la soirée ici. Bien qu'il s'agisse du logement de deux garçons, la crasse et le désordre ne sont pas au rendez-vous. C'est certain que très peu de personnes imaginent Anton sous cet angle, mais c'est un perfectionniste légèrement maniaque sur les bords. Ce n'est que lorsqu'il est dans une phase critique de son mental, qu'il devient totalement bordélique. Le jeune homme a une personnalité forte étrange et sûrement qu'il cumule un mélange bizarre de plusieurs pathologies mentales, en même temps.

Dans sa chambre, Munter en profitait pour se changer, enfilant un jean noir et un blouson de même couleur par-dessus une chemise foncée. Dans l'un des tiroirs de la commode, il récupéra un téléphone portable typiquement moldu. C'est là un parfait moyen pour correspondre dans leur monde, en toute discrétion. Et au-dessus de l'armoire, l'étudiant en magie avancée attrapa un paquet de cigarette, ainsi qu'un briquet, qu'il glissa dans la poche intérieur de son blouson. Ce n'est qu'une fois sortie dans la rue, qu'il transplana jusqu'à Londres, du côté de chez les moldus. Anton réapparut dans les jardins de Kensington, au bord du Long Water, près de l'Arche. C'était ici que le petit couple s'était donné rendez-vous. Se croyant tout d'abord en retard, Munter avait sillonné l'endroit du regard, avant de jeter un œil sur le cadran de sa montre. Visiblement, c'était Nina qui avait dû être retardée quelque part. Chose très agaçante, quand lui, il met un point d'honneur à arriver pile à l'heure. Faisant quelques pas, le mage noir patienta tant bien que mal. Il finit par attraper le paquet dans la poche intérieure de sa veste, tirant une cigarette, qu'il alluma après l'avoir calé entre ses lèvres.

Son regard se plongea dans l'eau, devenant soudainement songeur. Quelques jours plus tôt, son père lui avait rendu visite sur Pré-au-Lard. Une visite totalement inattendue, mais cette fois, le jeune homme en était plus que satisfait. Il avait enfin l'impression de découvrir qui il était réellement, tout en apprenant à connaître l'homme sans qui il ne serait pas de ce monde. C'était un grand pas pour lui et il espérait que leur relation ne s'arrête pas en si bon chemin. Mais alors que sa cigarette réduisait de taille au fur et à mesure qu'il tirait dessus, le Sorcier finit par se débarrasser du mégot, regardant une nouvelle fois sa montre. Là, ce n'était pas normal. Qu'elle ait cinq à dix minutes de retard, d'accord, mais plus d'un quart d'heure, ça commençait à devenir malpolie. Se passant la main dans ses cheveux, en signe d'impatience, il finit par saisir son portable, dans la poche arrière de son pantalon. Il n'y avait ni appel en absence, ni même message écrit lui indiquant un éventuel retard. Agacé et un peu vexé quand même, Anton décida d'appeler sa petite-amie. Peut-être qu'elle avait simplement oublié leur rendez-vous et dans ce cas, il se ferait un bien malin plaisir de lui battre froid pendant un bon bout de temps. Mais la tonalité se faisant, un bruit de sonnerie venait des alentours. Fronçant les sourcils, le Sorcier commença à se tourner, cherchant d'où ça pouvait bien venir.

« Nina ? »

Si c'était une blague, franchement, ça ne le faisait pas rire du tout. Mais plus il avançait vers le bruit du téléphone, plus une sensation étrange s'emparait de lui. Puis d'un coup, en baissant la tête, il aperçut l'appareil au sol. Pliant les jambes, il se baissa pour l'attraper. Le portable de sa petite-amie se trouvait négligemment perdu dans l'herbe, l'écran totalement fissuré. Rangeant les deux téléphones dans la poche de son blouson, il leva légèrement sa chemise pour montrer ses tablettes de chocolat aux poissons sortir sa baguette magique coincée dans la ceinture de son jean. Sa louve était venue ici, il n'y avait aucun doute là-dessus. Sûrement même, qu'elle était en avance pour venir l'attendre. Il devait s'être passé quelque chose pour qu'elle disparaisse de la sorte, en abandonnant son portable. Son regard balayait le coin, à la recherche du moindre indice le mettant sur la bonne voie. Sur le petit chemin, il remarqua quelques gouttes de sang, qu'il entreprit de suivre. Peut-être n'était-ce pas celui de Nina, mais dans le doute, il devait prendre cette piste. Accélérant le pas, baguette à la main, il contourna le bâtiment, entendant quelqu'un sangloter. Il reconnut aussitôt sa fiancée, dont les mains étaient couvertes de sang. Rangeant sa baguette à sa place initiale, Anton se dépêcha de la rejoindre.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? T'es blessée ? »

En la voyant ainsi et dans la peine ombre, il ne pouvait pas vraiment juger si le sang sur elle, venait de plaies probables ou s'il appartenait à quelqu'un d'autre. De plus, la pauvre Nina semblait être en état de choc et toute souillée de terre ainsi que de boue.

Anton Munter X Nina Lupin

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Nina profitait de Londres et de ses boutiques, pendant encore quelques heures. Des emplettes ici et là, ainsi que du repérage. Puis le soir venu, elle devait rejoindre son petit ami dans l'un des parcs de la ville. Ils s'étaient donnés rendez-vous, afin de passer un moment ensemble, loin de Poudlard et des nombreux empêcheurs de tourner en rond qui s'y trouvent. Plus leur relation avançait et plus Nina avait l'impression de grandir. Elle était moins dépendante de ceux qui furent, pendant un temps, ses amis. Elle était également moins blessée par le regard que lui portaient les autres ou par leurs petites remarques, parfois, piquantes. Qu'ils parlent sur et dans son dos, ce n'est pas ça qui la dérange. Certaines personnes ont essayé de ruiner son bonheur, en tentant de détruire son couple. Personne n'y est parvenu, parce que l'amour qu'elle porte à Anton, est bien plus fort que tout le reste. Elle tournerait le dos au monde entier, pour le suivre lui. Peu importe ce qu'il ait, ou non, un jour fait. Nina peut bien faire la naïve refusant obstinément d'ouvrir les yeux, mais elle commence par avoir des doutes au sujet du côté obscur de son petit ami. Sauf que même si parfois, la demoiselle s'en rend compte, elle n'est pas prête à faire un trait sur leur relation. Il y a du bon en Anton, elle le sait, elle le connaît, il lui a prouvé. Lui tourner le dos, reviendrait à assassiner cette partie de lui, qui est capable de belles choses, pour n'en faire qu'un monstre sanguinaire. Et ça, la louve s'y refuse. Pour le moment, la jeune femme ne se voit pas vivre sans lui. Anton a tellement fait pour elle. Quand Nina est revenue dans le coin, elle n'avait alors plus personne, si ce n'est son père et ses frères. Il lui a redonné le sourire mais plus important encore, il l'a regardé autrement qu'avec du dégoût ou de la crainte dans le regard. A travers ses yeux, la louve ne se sentait pas comme un monstre, mais comme quelqu'un d'unique. Quelqu'un de spécial. Et c'est grâce à lui, qu'elle a reprit le contrôle de son existence et a retrouvé confiance en elle-même. De sa naissance jusqu'à présent, jamais personne d'autre n'est parvenue à la faire à ce point, se sentir vivante. Alors évidemment, on pourrait lui rapporter la preuve que le jeune Munter a bien fait tout ce qui lui est reproché, que ça n'empêcherait pas la fille Lupin de devenir son épouse. Dans le plus profond de son être, Nina sait qu'il ne lui fera jamais le moindre mal et qu'elle pourrait parvenir à l'aimer au point que le bon côté d'Anton prenne le dessus sur le mauvais. Elle en est persuadée et qu'importe ce que l'on puisse penser d'elle, la demoiselle s'en fiche complètement. Les gens qui la critiquent, n'ont qu'à commencer par balayer devant leurs portes, avant de chercher à savoir ce qu'elle fait de sa vie.

La brunette voulait encore profiter un peu de sa promenade. Juste marcher dans ces rues, sans vraiment prêter attention au reste. Lentement, elle s'était dirigée vers le parc, lieu de leur rendez-vous. Avec bien une demi-heure d'avance, si ce n'est plus, Nina observait l'eau, patientant jusqu'à l'arrivée imminente de son petit-ami. Mais la ville de Londres n'est plus ce qu'elle était. Avec les Mangemorts au pouvoir, il n'est malheureusement pas rare d'en croiser l'un ou l'autre. Et quand on sait que Remus Lupin est parvenu à passer entre les mailles du filet, quoi de mieux que de tenter de s'en prendre à sa fille ? Arrivant par derrière, un homme de taille et de corpulence plutôt grandes, l'avait saisi par les bras, pour l'empêcher de bouger. Se débattant comme elle le pouvait, Nina ne comptait pas se laisser faire. Dans la précipitation à la traîner à l'abri des regards, le téléphone de la jeune femme tomba dans l'herbe. De force physique, la louve ne faisait pas le poids, tout du moins sous sa forme humaine. Mais la pleine lune n'étant pas encore en approche, elle ne pouvait même pas compter là-dessus pour la sortir d'affaire. Balancée contre un mur, dont la tête le heurta de plein fouet, la jeune femme tomba par terre. Incroyablement sonnée, elle cherchait sa baguette de ses doigts, mais le morceau de bois devait également être perdu non loin. Du regard, bien que trouble, elle la chercha autour d'elle, mais déjà le Mage revenait dans sa direction. La pauvre Nina ne savait même pas ce qu'il comptait faire d'elle et franchement, elle ne voulait pas tenter de l'imaginer. Ne voulant pas attendre de subir on-ne-sait-quoi exactement, se relever semblait être une bonne option, mais en cherchant à se maintenir au mur, sa jambe lui faisait vraiment très mal. Sans doute qu'elle s'était blessée durant sa chute. Instinctivement, elle porta sa main à celle-ci, baissant ensuite les yeux vers le liquide qui s'échappait de son mollet. Quelque chose l'avait coupé. Un morceau de verre qui se trouvait juste à ses côtés, venant probablement d'une bouteille cassée. Ses doigts s'enroulèrent autour de celui-ci, que déjà l'homme la relevait en la saisissant par son haut. Nina croisa le regard de son agresseur, mais d'un coup, peut-être par instinct de survie, sa main partit pratiquement sans qu'elle n'y réfléchisse, enfonçant le morceau de verre dans le cou du Sorcier. Comme pour être certaine qu'il ne puisse plus lui faire de mal, elle retira l'objet et là, du sang s'échappa par giclées, l'éclaboussant au passant alors qu'il l'avait laissé retomber au sol. Lâchant son arme d'un soir, Nina ne chercha pas à l'achever, ni même à lui venir en aide. Elle boita jusqu'à contourner le bâtiment et de pratiquement rentrer dans Anton. Sous le choc, elle ne fut même pas en mesure de sursauter.

« C'est pas le mien...je crois que je l'ai tué Anton. »

Elle ne sait pas exactement ce qu'il s'est passé pour son agresseur. S'il n'a pas tenté de la rattraper, c'est qu'il s'est sans doute vidé de son sang. La seule et unique fois qu'elle a fait du mal, c'était bien contre son gré, lors d'une pleine lune qui a mal tourné. Mais cette fois, ce n'était pas le loup-garou qui avait du sang sur les crocs, mais bel et bien la jeune femme qu'elle est.

« Je suis un monstre. »

Elle sanglotait encore, réalisant à peine qu'elle aurait pu mourir, mais aussi qu'elle venait de prendre une vie.

My black fire's burning bright.

A force Anton devrait avoir l'habitude. L'habitude que tout ce qu'il prépare tombe à l'eau. Sa petite soirée en tête à tête avec Nina, semblait mal engagée, alors qu'il commençait par croire qu'elle lui avait posé un lapin. Mais la vérité était toute autre. Finalement, le Dissident aurait limite préféré que sa copine ait oublié leur rendez-vous, plutôt que de la retrouver couverte de sang et totalement affolée. Elle semblait ailleurs, comme si plongée dans un état second, alors qu'elle lui racontait que le sang sur ses vêtements et ses mains, n'était pas le sien. Il avait déjà eu beaucoup de mal à lui faire remonter la pente, quand elle est revenue en ville en pensant que le mieux, était de ne pas se faire d'amis et encore moins de petits amis. A présent, c'était comme un retour en arrière, quand Nina lui dit être un monstre. Anton l'attrapa pour la serrer contre lui, afin qu'elle se calme un peu.

« Mais non, tu n'es pas un monstre. »

Plus grand qu'elle, il pouvait ainsi voir ce qu'il se passait. Un corps gisait sur le sol, un peu plus loin. Et bien s'il commençait à faire sombre, Anton remarquait bien qu'il ne semblait y avoir aucun signe de vie de ce côté-là. L'écarta un petit peu, il plongea son regard dans le sien.

« Écoute moi Nina. On va s'arranger pour que personne ne le retrouve. C'est lui qui t'a attaqué, tu n'as fait que te défendre. Et il a eu de la chance que je ne lui tombe pas dessus avant, sinon son agonie aurait été beaucoup plus longue. »

Non mais, on touche pas à sa copine sans en payer le prix fort. Sale con qui se croit tout permis Anton était frustré qu'il soit déjà mort. D'ailleurs, il voulut s'en assurer, laissant sa petite-amie contre le mur, le temps qu'elle reprenne ses esprits. Lui, il s'approcha du corps inerte au sol, s'abaissant légèrement afin de poser ses doigts pour déceler un éventuel pouls. Rien à faire, c'était trop tard. Mais en voyant que le cadavre avait une baguette en sa possession, un sentiment étrange s'empara de lui. Il venait tout juste de retrouver son père et ce dernier avait déjà parlé de lui au Seigneur des Ténèbres. Si ça se trouve ce type, c'était un Mangemort et il risquait d'y avoir des représailles. Pour s'en assurer, Anton releva la manche et ses pensées se confirmèrent lorsque ses yeux se posèrent sur son avant-bras. Là c'était vraiment la merde.

« Pas de corps, pas de meurtre. »

Il marmonnait ça surtout à son encontre à lui, avant de tourner la tête dans la direction de sa petite louve. Elle semblait encore affolée mais déjà plus calme que l'instant d'avant. Assez pour qu'il lui fasse signe de venir auprès de lui. Mieux valait faire vite, pour éviter que quelqu'un les voit.

« J'ai une idée. On va transplaner. Fais-moi confiance. »

Quand elle s'agrippa à lui, Munter se contenta de tenir le bras du Mangemort et de transplaner avec les deux. C'est dans un jardin qu'ils apparurent. Dans celui qui appartient à l'ancienne maison de son père. Heureusement, quelques temps avant que Solweig ne décide par y mettre le feu. Attrapant le mec sur l'épaule, il se dépêcha d'entrer dans la villa, verrouillant la porte d'entrée derrière eux.

« Il y a sûrement une salle de bain à l'étage, tu devrais aller retirer tout le sang que tu as sur toi, je m'occupe du reste. »

Le mort au sol, Anton l'attrapa par un poignet et le traîna par terre, jusqu'à l'entrée de la cave. Il le poussa, laissant le corps sans vie dégringoler les escaliers et partit le rejoindre une fois en bas. A aucun moment, le jeune sorcier n'avait paniqué, malgré qu'il n'ait que dix-huit ans. Reflet de sa personnalité douteuse, son calme en était presque effrayant. Évidemment, dans l'intérêt de tout le monde, il ne fallait pas laisser de trace. Dans son propre intérêt, celui de sa petite-amie, mais également pour que Bryan n'ait pas de nouveaux problèmes. Il est aussi doué que son fils pour se foutre dans la merde, autant ne pas en rajouter une couche par-dessus.

Quelques heures plus tard, Anton était dans la cuisine comme si de rien n'était. Après avoir découpé le mec en morceaux et être partie donner les bouts dans un parc de dragons, il s'était assuré que Nina allait bien. Celle-ci s'était endormie, ce qui n'était pas fait pour déplaire au jeune homme. Pendant ce temps, il cherchait déjà quelque chose à se mettre sous la dent, quand enfin la demoiselle arriva dans la même pièce.

« J'ai faim, pas toi ? Il doit bien avoir quelque chose que je puisse faire rapidement, ou on se commande une pizza. Tu préfères quoi ? »

Il parlait comme si tout allait bien, comme s'il ne venait pas de démembrer un cadavre pour effacer toutes preuves. En plus, le pire c'était peut-être que dans un cas comme celui-ci, Anton parlait de bouffe, comme si de rien n'était.