Don't even think about what's right or wrong

Solweig & Balthazar

Après un petit tour par Pré-au-Lard, pour se procurer des nouvelles plumes, Balthazar était rentré directement dans la Tour des étudiants. Vaguement, il avait aperçu Solweig dans un bien triste état. Il aurait voulu la rattraper pour lui parler, mais il n'en eut pas l'occasion, qu'on lui mit aussitôt le grappin dessus. Mais du coin de l’œil, il avait suivi la jeune femme, jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans les escaliers. Se débarrassant tant bien que mal de ses amis, il s'était dépêché de se lancer à la poursuite de la sœur de son ami, mais n’aperçut seulement que sa chevelure, passer par une porte menant sur l'extérieur. Il dût mettre quelques bonnes minutes afin de descendre tous les escaliers et de finir, à son tour, dehors. Ne la trouvant nulle part, Balthazar finit par se résoudre à rentrer, quand instinctivement, il tourna la tête vers le lac et vit une silhouette assise près de l'eau. Il savait que c'était elle et se dépêcha d'en prendre la direction. Il lui fallait dire quelque chose, pour éviter de lui faire peur alors qu'elle semblait perdue dans les noirceurs de son esprit.

« Dommage que tu n'aies pas été présente, quand il y a eu les élections des Présidents. Sinon, je suis certain que tu aurais été élue en compagnie de ton frère. »

C'était une entrée en matière quelque peu foireuse, mais au moins, Balthazar s'était annoncé et il était parvenu à engager la conversation. Tout du moins, il l'avait lancé et ce n'était pas mal pour un début. Il avança encore de quelques pas et finit par s'asseoir à côté d'elle, près du lac. Plus tôt dans la journée, le jeune homme avait remarqué l'état dans lequel Solweig se trouvait. Bien qu'il ait questionné Anton, rien n'en était sorti, alors c'est naturellement qu'il s'était décidé par aller vers elle. Jetant qu'un mince coup d’œil dans sa direction, il reporta son regard au loin, sur les arbres qui s'étendaient de l'autre côté.

« C'est vrai ce que j'ai dis, tu sais. Tu es la plus jolie étudiante de Poudlard. Mais en plus, tu es posée, intelligente et tu sais t'amuser. Tu as toutes les qualités requises pour avoir ce poste. Puis, entre nous, même niveau magie, aucune autre ne t'arrive à la cheville. Même les pétasses qui se pavanent parce qu'elles ont du sang pur dans les veines, ne peuvent rivaliser avec toi. Parfois, je me demande comment elles ont fait pour ne pas encore avoir été tuées. Elles sont aussi douées qu'un gosse de trois ans, qui piquerait la baguette de son père... Et j'ai le nez pour repérer les bons sorciers, c'est un peu mon boulot depuis quelques années maintenant. J'ai également le nez pour remarquer les calamités ambulantes. »

Pour une fois, le descendant de Gellert Grindelwald ne mentait pas. Il était parfaitement honnête dans chacune des paroles qu'il lui servait. Selon lui, il est exact de dire que Solweig est de loin la blonde la plus jolie des étudiantes. Quant à la brune, il citerait très certainement Nina Lupin. Mais il ne ment pas non plus en parlant de niveau de magie. En fin observateur qu'il a toujours été, Balthazar sait déjà que Solweig Ljungstrom aka Levinson deviendra une très grande sorcière d'ici quelques années. Contrairement à bien des filles qui se disent combattantes et qui pleurnichent au moindre bobo. Ou encore à celles qui se croient au-dessus des autres, alors qu'un seul duel contre la blonde à ses côtés, leur rabaisserait leur fierté de petites sottes superficielles. Et pour une fois, si Balthazar approchait une sorcière prometteuse ce n'était pas pour tenter de la rallier à la cause de Gellert. Il sait que même si Solweig est perdue, son cœur appartient aux Mangemorts et plus exactement à l'un d'entre eux, qui n'est autre que le père de la demoiselle. Mais justement, il sait aussi que c'est dans ce clan, plus que dans tous les autres, qu'il y a des pétasses prétentieuses qu'il faut remettre à leur place. Il y en a tellement qui se tirent dans les pattes, au lieu de s'entraider, que s'en est effrayant.

« Je suis d'avis de dire qu'il n'y a pas meilleur entraînement, qu'un véritable duel avec quelqu'un qui n'aura pas peur d'être blessé. Je connais ton frère depuis près de huit ans maintenant et c'est toujours ce qu'on a fait. On s’entraînait l'un contre l'autre et ensuite, on se lançait dans des duels clandestins contre d'autres sorciers. »

En voyant l'état dans lequel Solweig se trouvait, Balthazar n'avait pas voulu poser la question d'entrée de jeu, par crainte qu'elle s'éclipse. Mais à présent, qu'il s'était ouvert à elle en lui disant tout ce qu'il pensait, il espérait avoir enfin une réponse à ce qui lui trotte en tête depuis quelques instants maintenant.

« Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Qui t'as mis dans cet état ? »

Il ne voulait pas se montrer intrusif, mais il sait qu'Anton finira par s'en mêler et pour éviter à son meilleur ami de vouloir venger sa sœur tout seul, il préfère être mis dans la confidence, afin de lui venir en aide.

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Solweig & Balthazar

Solweig s'en voulait de s'être autant trompée au sujet d'Alexander Black. Ils n'ont jamais été amis, mais ils se parlaient parfois. Elle pensait bêtement qu'il avait mûri, sans même savoir ce qu'il s'était passé durant son absence. Loin de la jeune femme l'idée de se douter qu'Alexander avait été manipulé par Bryan, afin de torturer la petite Potter. Elle savait les grandes lignes de cette histoire, bien qu'elle ne soit pas vraiment de celles qui font attention aux bruits de couloir. Mais elle ne pensait pas que son père était mêlé à tout ceci. Est-ce que ça aurait changé quelque chose, si elle l'avait su ? Probablement pas. Solweig sait que les enfants ne sont pas responsables des actes de leurs parents. Sauf qu'elle pensait que tout le monde le savait. Alors, jamais elle n'aurait pu imaginer qu'Alexander monte un tel plan pour la faire enlever. Le tout, juste pour inquiéter Bryan ? Elle a été maltraitée, torturée et pratiquement morte, juste pour inquiéter Bryan ?! N'était-elle qu'un pion ? Qu'une vulgaire marionnette ? On ne peut pas faire autant de mal à quelqu'un, juste pour briser une autre personne. C'est de la folie et pourtant, Solweig avait été victime de cette folie, à deux reprises. La plus récente, avec Alexander. Et la plus ancienne, lorsque son père s'est mit à la maltraiter pour se venger de sa femme. La Sorcière ne savait plus quoi penser de tout cela. Il va évidement de soi, qu'elle déteste Alexander Black à présent. Par sa faute, elle serait morte. Mais le  plus difficile, c'est de savoir que penser de son père. Bryan s'est comporté comme un véritable monstre avec elle, par le passé. Mais Solweig ne peut pas oublier qu'il l'a sauvé à deux reprises dernièrement. Il lui a donné son sang pour la guérir et il l'a tiré des griffes de ses agresseurs, il n'y a pas si longtemps que cela. Dans son regard, elle aurait juré y voir une once d'inquiétude pour elle. Alors, si Alexander était parvenu à quelque chose dans sa vie, c'est inquiéter le Mangemort en touchant à l'un de ses enfants.

N'ayant pas la tête à discuter avec les autres étudiants, Solweig se renfermait davantage sur elle, jusqu'à s'isoler près du lac, en espérant avoir la paix. Mais elle avait bien entendu des pas venir dans sa direction, preuve qu'elle ne serait malheureusement pas si seule, qu'elle l'avait espéré. Cependant, c'est la voix de Balthazar qui retentit. Le meilleur ami de son demi-frère. Il n'était pas de si mauvaise compagnie que cela après tout.

« Je n'aurais pas accepté le poste. Je ne suis pas à Poudlard pour me faire des amis. »

Peut-être s'était-elle montrée froide, mais les récents événements n'ont pas arrangé son côté taciturne, bien au contraire. Balthazar revenait à la charge, en lui faisant moult compliments qu'ils soient physiques ou encore intellectuels. Elle ne pouvait pas réprimer un petit sourire lorsqu'il parla des pétasses qui se pavanent dans l'enceinte de l'école. Si beaucoup penseraient aussitôt à Alice Sullivan qui est l'archétype même de la blonde agaçante, ce n'était pas le cas de Solweig. Le premier nom qui lui venait en tête, c'était Greenwood. Cette nana qui ne sert à rien et qu'elle déteste certainement même plus qu'Alexander Black. Alors, à ce moment-là, elle ne pouvait qu'approuver les dires du petit fils de Grindelwald.

« Je te remercie de ne pas me ranger parmi les pétasses de service et les calamités ambulantes. »

Solweig venait enfin de tourner la tête vers lui, avant de replonger son regard dans l'eau. Avoir quelqu'un sur qui compter, c'est important et lorsqu'il parla d'Anton, elle comprit que tous les deux, ils étaient liés depuis tant d'années, qu'ils seraient toujours là l'un pour l'autre. C'est un peu ce qu'elle a longtemps vécu avec Laverne. Mais maintenant, les choses sont différentes. Bien qu'elles n'aient jamais coupé les ponts malgré la distance, sa meilleure amie à d'autres occupations à présent. Elle est maman et même si Solweig est la marraine du petit, elle n'a pas l'intention de passer son temps derrière le cul d'un gosse. Ni même d'envisager de pouponner à son âge. Souvent, à cet âge, c'est par accident que les jeunes femmes deviennent mères, mais la blonde ne comprend pas pourquoi elles ne prennent pas de précautions pour que ça n'arrive pas. Ce n'est pas comme si personne ne leur avait jamais parlé de sexualité, non plus. Même à Poudlard, en deuxième ou troisième année, le sujet est abordé, pour éviter que des adolescentes ne se retrouvent enceintes. Enfin, Solweig ne veut pas d'enfant, elle est persuadée que, de toute façon, elle ferait une très mauvaise mère, n'ayant pas eu un bel exemple par le passé. Car même si Hanne Ljungstrom a été victime de violence conjugale et qu'elle en est morte, elle n'a jamais rien fait pour protéger sa fille victime des sévices de son Mangemort de père. Elle aurait pu faire quelque chose. Non pas s'interposer, puisque même physiquement, Bryan était bien plus fort qu'elle. Mais à la seconde où il a levé sa baguette contre Solweig pour la première fois, Hanne aurait pu attendre qu'il ait le dos tourné pour prendre les gamins et partir loin. Ce qu'elle n'a absolument pas fait. Et aux yeux de Solweig, sa mère est tout aussi coupable que son père. Peut-être même plus, quelque part. Lui, il était alcoolisé la plupart du temps, une véritable épave quand il n'était pas méchant comme un pou. Tandis qu'elle, elle était sobre et donc pleinement consciente de la situation.

Lâchant le flot de ses pensées, Solweig tourna à nouveau la tête vers Baltahzar lorsqu'il lui posa la question qu'elle redoutait tant. Sûrement que les rumeurs y allaient de tous les côtés et que certains disaient que c'était son père qui l'avait mise dans un tel état. Cette fois, il serait injuste de l'accuser, alors qu'il n'y est pour rien et, qu'au contraire, il cherche à se faire pardonner ses erreurs passées.

« Je ne sais pas ce que disent les autres, mais mon père n'y est pour rien. Sans lui, je serais morte, il m'a sauvé, pour la deuxième fois en même pas un mois. Alexander Black a voulu se venger de lui et pour l'atteindre, il m'a fait enlever. On vit vraiment dans un monde de tarés, c'est comme si toi, tu étais tenu pour responsable des crimes de ton grand-père. »

Elle se tourna à présent totalement vers lui, se rappelant de ce qu'il avait dit un peu plus tôt durant son monologue.

« Tu dis qu'Anton fait des duels clandestins ? C'est ce qui explique qu'il soit toujours aussi sûr de lui. Où ça a lieu ? Je veux en être. »

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