:: AVANT DE COMMENCER :: RP Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Les coeurs purs
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Invité
Sam 7 Juil - 1:31
Reprendre ses études s’était avéré difficile. Les reprendre à Poudlard, encore plus. Eden y avait retrouvé tout un tas de visages très familiers auxquels elle n’avait pas pu échapper. Elle avait fait son retour dans le monde à la rentrée sans avertissement, sans explication sur ce qu’elle avait fait pendant son silence radio de ces derniers mois. Certains de ses proches lui en avaient tenu rigueur – Elsie, notamment. S’ajoutait à cela les visages qui ravivaient de mauvais souvenirs. Elle croisait parfois Jesse-Rose, qui d’amie à l’époque de Poudlard, était passée à tortionnaire à l’âge adulte. Personne ne savait ce qui s’était passé entre elles, mais vu la tension qui régnait à chacune de leur rencontre, quelqu’un finirait forcément par se douter de quelque chose. Il fallait qu’Eden retrouve le contrôle sur ses émotions, comme avant. Mais plus rien n’était comme avant. Elle avait constamment l’impression d’être sur le point de déborder. La moindre contrariété menaçait de la faire exploser, et si c’était pas la présence de Mangemorts à Poudlard qui allait arranger les choses.

Pire encore, elle était en train d’échouer lamentablement sa deuxième année en tant qu’apprentie Auror. Tout ce qu’elle avait autrefois considéré comme acquis s’effritait sous ses pieds. L’Occlumancie ? Un Legilimens lisait désormais en elle comme dans un livre ouvert. Son Patronus ? Elle n’était même plus capable d’en produire l’ombre d’un non-corporel. Ses capacités magiques en général semblaient comme atrophiées, et le moindre sortilège lui coûtait bien plus d’efforts qu’auparavant. Elle en avait tellement honte qu’elle en était venue à s’entraîner la nuit, lorsque la salle de bains des préfets était libre, avec pour unique compagnie la sirène qui semblait la juger depuis son tableau au cadre doré, et parfois Mimi Geignarde qui semblait toujours ravie de constater que quelqu’un entre ces murs était encore plus misérable qu’elle ne l’était.

Mimi était présente, ce soir-là. Elle venait presque systématiquement, désormais : les séances d’entraînement déplorables d’Eden semblaient être devenues le point culminant de sa journée. Mimi, quant à elle, était devenue la personne qu’Eden côtoyait le plus souvent ces temps-ci. Elle, et la sirène au regard hautain. Eden avait souvent profité de la salle de bains des préfets durant sa septième année à Poudlard, où elle avait été capitaine de l’équipe de Serpentard – elle en appréciait le calme, la solitude, et les bulles de savons odorantes et colorées. Les bulles avaient désormais laissé place à de minces filets grisâtres censés ressembler à un Patronus.

« Expecto patronum ! »

Et un filet grisâtre de plus. Eden soupira.

« Tu es sûre de le prononcer correctement ? » demanda Mimi, qui flottait au dessus d’un robinet.
« Pour la cent cinquantième fois, Mimi, oui, j’en suis sûre. Le problème ne vient pas de là. », s’agaça Eden. « C’est peut-être la baguette... »
« Ah oui, bien sûr. C’est toujours la baguette le problème... » ironisa Mimi.
« Elle ne me va pas aussi bien que l’ancienne. »
« Si tu le dis. »

Mimi fit un tour sur elle-même et plongea dans le bassin vide. Eden crut un instant qu’elle allait s’engouffrer dans un robinet et disparaître, ce qu’elle se surprit à regretter – Mimi n’était pas la compagnie la plus agréable qui soit, mais elle restait une compagnie.

Ma nouvelle meilleure amie est donc une ado fantôme ronchonne. Génial.

Eden n’avait jamais eu une vie sociale très développée, mais là, elle atteignait tout de même un nouveau palier. Cela aurait sans doute été plus simple de ne pas fuir la compagnie des vivants, de laisser ses amis s’approcher, mais elle ne se sentait pas prête. Pas plus que cette nouvelle baguette ne semblait prête à se montrer docile avec la sorcière qu’elle avait pourtant choisie.

Ou alors, c’est peut-être seulement ma faute. On dit bien que seuls les cœurs purs dotés de bonnes intentions peuvent produire un Patronus, non ?

Les cœurs purs dotés de bonnes intentions… À part la rage, la douleur et la rancœur, Eden n’avait plus grand-chose de positif à offrir au monde. Qu’était-il arrivé à ce mage noir qui avait essayé de produire un Patronus, déjà ? Ah oui, il s’était fait dévorer par des asticots.

Une belle fin en perspective.

Le bruit d’une porte qui s’ouvre retentit dans la salle de bains, interrompant le fil de ses pensées. Quelqu’un pénétra dans la pièce.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Invité
Sam 7 Juil - 10:53

Les cœurs purs, les âmes brisées


Quelle est ironique la vie, lorsque l’on y pense. Elle semble s’amuser de certaines personnes, pour les détruire, les faire douter de tout et même d’elles-même. Solweig est une fille sacrément amochée par le destin. La vie ne lui a pas de cadeau. Aucun, juste davantage de soucis, de douleur, de peine et même de longues périodes de doute. Parfois, elle en venait juste par se dire que son père avait raison, elle serait toujours une victime. Son père, son bourreau, mais récemment son sauveur et pour toujours l’homme le plus important de sa vie. Que d’étiquettes différentes à l’égard de ce Mangemort qui ne doit se douter de rien. Que de douleur rien que de penser à lui également.

L’ancienne élève de Serpentard n’a jamais vraiment réalisé l’étendue de ces problèmes, avant d’être enlevée par Black et ses acolytes d’un jour. Manquer de mourir et devoir la vie à l’homme qui, jadis, lui a fait connaître l’enfer, il y avait de quoi être perdue. Cet homme qu’elle a aimé plus fort que tout, mais qu’elle a aussi détesté à parts égales, refuse visiblement de la laisser mourir. Pourtant c’est à lui qu’elle doit les pires de ses blessures. Âme amochée, cœur brisé. Chaque jour, Solweig s’arme de son armure d’impassibilité pour tout dissimuler. Parce qu’autrefois cet homme lui a appris à ne pas montrer ses larmes et douleurs à n’importe qui. L’éducation a jamais ancré dans sa mémoire, seules de rares personnes connaissant de près sa famille, savent ce qu’elle a vécu.

Mais Poudlard ravive bien des blessures, celles de l’âme surtout. Revenir dans ce château, fait revenir des souvenirs pénibles. Les pires étant ceux de la nuit rouge. Son propre père la laissant à l’agonie dans les escaliers, un énième traumatisme. Depuis ce jour, elle n’a plus la possibilité de lancer un patronus. Son cœur n’est peut-être pas si pur que cela finalement.

Solweig a passé sa scolarité en se faisant une réputation de fille a éviter. Personne n’osait lui chercher des noises, parce qu’il était de notoriété publique, qu’elle n’hésitait pas à répliquer. Certaines rumeurs là faisaient passer pour une sorcière dangereuse et le nom qu’elle portait à l’époque, appuyait les dires des autres. Ce n’était pas fait pour lui déplaire, n’ayant ainsi pas à se montrer aimable avec qui que ce soit. Au moins, personne n’osait se frotter à elle, future Mangemort en puissance comme on la décrivait. Seule Laverne l’avait très bien cerné. Sa meilleure amie de toujours même si les années ont mis de la distance entre elles, aujourd’hui elles se sont retrouvées.

Revoir certains visages faisait naître des sentiments étranges dans le cœur de la suédoise. Certaines personnes sont identiques à ce qu’elles ont toujours été, comme si la vie les avait épargné. Quand d’autres réveillent des envies de meurtre, rien qu’à voir leurs faces de rats. C’est ce qu’il se passe à présent, quand le regard de Solweig se pose sur Alexander Black, Harry l’incroyable crâneur Potter ou encore l’autre hideuse tête d’œuf qui pensait pouvoir la remplacer dans le cœur de son père. Cette sombre idiote qu'elle a tué une bonne dizaine de fois, de façons différentes, dans sa tête. Se croyait-elle à la hauteur face à elle ? Petite sotte pleurnicharde qui est loin de se douter que le peu d'humanité habitant encore le cœur de Bryan Levinson, est entièrement dévouée à ses quatre enfants, qu'importe ce qu'il ait fait par le passé et qu'importe le sang dans leurs veines. Étrangeté que Solweig partage avec lui, parce qu'après tout ce qu'il lui a fait subir, elle est incapable de se résoudre à ne plus l'aimer.

C'est toute cette haine qui grimpe en flèche et qui rend l'âme de Solweig si sombre. Chaque jour lui rappelle que la vie est un combat et qu'il vaut mieux être le bourreau que la victime. Mais c'est aussi toute cette noirceur qui l'envahit, qui l'empêche de lancer son patronus. Elle veut croire qu'en son cœur demeure encore assez de bonnes choses pour parvenir à ne pas sombrer totalement du mauvais côté. L'étudiante en défense magique s'entraîne difficilement, pour parvenir à lancer ce sort. Dans son futur métier, il lui serait suicidaire de ne pas y arriver. Mais son périple, Solweig savait qu'elle ne le vivait pas seule. Une autre ancienne élève de Serpentard se trouvait dans la même position qu'elle. Exactement le même problème. Elle l'avait vu, dans la salle de bain des préfets, quelques jours plus tôt. A ce moment-là, elle ne s'était pas manifestée, ne voulant pas se montrer intrusive et surtout, ne voulant pas avouer qu'elle vivait une situation similaire. C'est en s'entraînant avec Hengist, collègue stagiaire, demi-frère de son demi-frère et camarade de promotion, que Solweig a prit conscience que ce n'était pas une honte de ne pas y parvenir. Il suffisait de réapprendre à se faire confiance et à croire en la vie. Alors cette fois, la blonde était bien décidée à entrer dans cette pièce. L'aider peut-être pas, n'étant pas en mesure de le lancer, mais peut-être qu'un peu de soutien pourrait être le bienvenu.

"Ah, j'ignorais que tu n'avais pas fini de t'entraîner pour ce soir."

Elle ferma la porte derrière elle, jetant un œil distrait à la pièce, avant de reposer son regard sur sa camarade. Elles n'ont jamais réellement été proches, c'est vrai. Même si elles ne se sont jamais détestées et n'ont jamais été rivales non plus. C'était le côté solitaire de Solweig qui, à l'époque, repoussait tout le monde.

"Il parait que si tu penses à ton plus beau souvenir en faisant abstraction du reste, tu parviendras à lancer ton patronus. Enfin c'est ce que dit Hengist. Me concernant, mes plus beaux souvenirs ont eu lieu avec une personne qui m'a ensuite fait beaucoup de mal. Difficile pour moi de faire abstraction du reste."

A demi-mots, Solweig venait d'avouer ne plus être en mesure de lancer le sien et d’essayer de remédier à ça.
@ pyphi(lia)
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Invité
Sam 7 Juil - 14:35
Dès qu’elle entendit la porte s’ouvrir, Eden porta une main à ses joues pour vérifier que ses cicatrices n’étaient pas redevenues visibles. Comme souvent, elle avait préféré se couvrir le plus possible pour ne pas avoir à appliquer de l’onguent de dissimulation partout, mais son visage restait exposé et même si le château était presque désert à cette heure-ci, « presque » ne suffisait pas à la faire sortir sans cette précaution préalable. Elle gardait toujours un pot dans sa poche, au cas où.

Heureusement, les effets de l’onguent ne s’étaient pas encore dissipés. Son visage était toujours lisse, sans cicatrice apparente, comme il l’avait été avant. Rassérénée, Eden desserra son emprise sur sa baguette, se demandant ce qu’elle en aurait fait au juste, la personne eût-elle risqué de la voir sous son vrai jour. Lui jeter un sort ? Aurait-elle seulement pu lui lancer un Petrificus Totalus sans se louper pitoyablement ?

« Ah, j'ignorais que tu n'avais pas fini de t'entraîner pour ce soir. »

La nouvelle venue était Solweig, qui étudiait le même cursus qu’Eden, dans la même année. A l’époque de Poudlard, elles avaient été dans la même maison. Mais Solweig portait alors un nom différent. Celui d’un Mangemort. Eden ne lui avait jamais vraiment adressé la parole en ce temps-là, trop occupée qu’elle était à passer le plus clair de son temps avec des élèves d’autres maisons.

Rêvait-elle, ou Solweig venait-elle d’insinuer qu’elle savait que ce n’était pas la première fois qu’elle s’entraînait ici ? Eden consulta sa montre magique – qui indiquait l’heure, mais offrait aussi une carte du ciel en temps réel. Elle l’avait achetée pour garder un œil sur les phases de la lune, en pensée pour Elsie. Déjà deux heures du matin passées – elle n’avait pas vu qu’il était si tard.

« Il parait que si tu penses à ton plus beau souvenir en faisant abstraction du reste, tu parviendras à lancer ton Patronus. Enfin c'est ce que dit Hengist. Me concernant, mes plus beaux souvenirs ont eu lieu avec une personne qui m'a ensuite fait beaucoup de mal. Difficile pour moi de faire abstraction du reste. »

Solweig avait décidément le don d’insinuer beaucoup plus de choses que ses paroles n’en disaient explicitement. Comprenant que sa camarade ne parvenait pas plus qu’elle à produire un Patronus, elle se força à relâcher la pression dans ses épaules. Elle n’était pas la seule à avoir compris ce que Solweig entendait par là.

« Vous devriez monter un club », intervint Mimi, qui observait la scène le menton dans les mains, accomplissant l’exploit d’avoir l’air aussi ennuyée qu’intéressée par ce qui se déroulait sous ses yeux.
« Et toi, tu devrais retourner dans tes toilettes au lieu de t’immiscer dans les conversations des autres », répliqua Eden.
« Pff »

Mimi disparut dans un robinet. Eden s’en voulut un peu de l’avoir envoyer balader – jusqu’à ce qu’elle se rappelle que Mimi était sans doute tapie dans le tuyau pour continuer à les écouter.

Eden s’efforça de retrouver les souvenirs heureux auxquels elle songeait pour produire son Patronus à l’époque où elle savait encore le faire. Elle était en sixième année lorsqu’elle avait commencé à le pratiquer. Elle avait fini par réussir à en produire un corporel, qui prenait la forme d’un lion. Intéressant, dans la mesure où il s’agissait de l’animal emblématique de Gryffondor, maison dans laquelle elle avait failli être envoyée, dans laquelle elle aurait sans doute été envoyée si son propre choix pour Serpentard n’avait pas pesé dans la balance. A onze ans, elle avait voulu se démarquer de son frère, cesser de suivre ses pas, prouver sa valeur en construisant son propre chemin. Résultat, elle avait fini par passer tout son temps avec son frère et ses amis à Gryffondor. Du temps qui justement, avait constitué ses plus beaux souvenirs. Elle avait été heureuse, à l’époque. Elle s’était sentie intégrée dans une bande.

Mais ces souvenirs étaient lointains, désormais. Son frère vivait avec sa femme et son fils. Elle n’avait plus de nouvelles de ses autres amis, qui vivaient tous leurs vies eux aussi. Elle s’était reconstruite avec d’autres gens, mais tout s’était écroulé avec son enlèvement. Elle avait voulu suivre Hellson, et elle s’était brûlée. Jared lui avait reproché de considérer le leader de l’anarchie non pas seulement comme un mentor, mais surtout comme un frère de substitution. Il n’aimait pas ce que devenait Hellson, et il les avait quittées toutes les deux, Eden et l’anarchie.

Pour quelqu’un qui revendique son indépendance, tu as un peu trop tendance à suivre les autres. Des hommes, qui plus est.

Une petite voix intérieure lui avait fait cette remarque récemment. Il était assez humiliant de constater que dans le fond, elle cherchait encore une validation extérieure, à prouver sa valeur non pas à elle-même, mais aux autres, surtout à ceux pour qui elle vouait de l’admiration.

« Mes plus beaux souvenirs à moi sont dépassés. J’ai besoin de bonheur frais, mais apparemment, il y a pénurie en ce moment. »

Elle songea que même après le départ de son frère, elle avait encore été capable de produire au Patronus. Sans doute parce qu’elle s’était retrouvé une nouvelle bande – toutes leurs actions contre Hikkins, les Mangemorts, elle s’était sentie à sa place, intégrée au monde. Ce n’était plus le cas, désormais. Depuis son enlèvement, elle se sentait en dehors de tout – en dehors du monde, en dehors d’elle-même. Seul Jared était parvenu à lui apporter de la lumière. Et seul sa colère et son esprit de vengeance l’avait poussée à se remettre sur les rails.

Si tu veux y arriver pour te venger et pas pour protéger les autres, tu n’y arriveras jamais, lui souffla la petite voix.

Plus facile à dire qu’à faire. Elle avait besoin de sa colère pour se lever le matin, pour tenir debout toute la journée, et pour s’endormir la nuit, ses insomnies repoussées par ses promesses de vengeance.

Épuisée, elle finit par s’asseoir sur le bord du bassin, les pieds dans le vide. Elle aurait bien ouvert les robinets pour piquer une tête, mais elle n’était pas prête à se dévêtir devant qui que ce soit avec ses cicatrices.

« Peut-être que Mimi a raison et qu’on devrait monter un club. Je n’arrive pas à faire abstraction du reste non plus. »

Elle faillit ajouter que le reste en question consistait à avoir envie de massacrer des Mangemorts, puis se souvint d’un détail.

« Tu as changé ton nom, depuis Poudlard. »

Elle ne posa pas de questions, au cas où Solweig n’aurait pas envie d’élaborer, mais implicitement, il s’agissait bien d’une interrogation. Eden tâtait le terrain, histoire de savoir si parler des Mangemorts devant Solweig était une bonne idée ou non.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Invité
Dim 9 Sep - 21:01

Les cœurs purs, les âmes brisées


Être entourée mais pourtant avoir l'impression d'être si seule. C'était le quotidien de Solweig. Qui pourrait se vanter de comprendre tout ce qu'elle avait enduré par le passé et qu'elle endure toujours, par le biais de ses cauchemars à répétition ? Pourtant, chaque matin, elle revêtit son masque, passant pour ce qu'elle n'est pas forcément, soit une fille sûre d'elle et un peu vantarde sur les bords. Dans le fond, ils se trompent tous à son sujet. C'est simplement la couverture qu'elle enfile chaque matin pour affronter le monde. Pour affronter la vie. Pour oublier le temps d'un instant, son passé. Mais parfois, la solitude devient si pesante, que le monde finit par perdre sa saveur. Chaque personne a besoin d'un minimum de contact humain, d'échange verbal et de tout ce qui fait un être humain ce qu'il est réellement. C'était en partie ce qui l'avait pousser à entrer dans les toilette de Mimi. Bien sûr, le fantôme intervenait à la moindre parole. Il fallait s'y attendre, mais Solweig avait la faculté de l'ignorer en beauté, faisant comme si l'ancienne élève de leur école, n'était pas présente. Mais dans le fond, elle avait raison, peut-être que monter un club ne serait pas une si mauvaise idée que cela. Bien que la revenante l'ait dit seulement dans le but de se moquer des deux jeunes femmes et non pour les aider d'une quelconque manière que cela soit. La révélation de Eden ne l'étonnait pas  plus que ça en fin de compte. Les personnes qui ne peuvent plus lancer un patronus, sont souvent celles qui ont perdu foi en la vie et surtout, foi en le bonheur en général.

« La roue tourne qu'ils disent. Mais je vois qu'il n'y a pas que chez moi, que cette fichue roue refuse de bouger. »

Hengist lui répétait de penser à ses plus beaux souvenirs. Sauf que c'était mission impossible, puisque ceux-ci étaient reliés à son père, qui est maintenant son pire cauchemar et même son épouvantard. Ce n'est plus possible de s'en servir, car à chaque fois qu'elle repense à l'époque où elle était heureuse, son esprit lui envoie automatiquement des images de son géniteur complètement ivre, incapable de mettre un pied devant l'autre sans manquer de tomber, mais ruant de coups sa mère, la torturant à l'aide de sortilège … ou même la petite fille que Solweig était à ce moment-là. Depuis, elle n'en a plus eu. Ou si, elle y songe de plus en plus. Son oncle. Mais elle a tant de souvenirs en sa compagnie, qu'elle ne sait pas lequel prendre. Ni même si celui-ci sera assez fort. Dans le fond, c'était sûrement la seule compensation qu'elle pouvait avoir, car le reste n'était vraiment pas folichon. Contrairement à beaucoup d'élèves, Solweig était tellement solitaire, même à l'âge où elle arpentait encore la Salle Commune de la Maison Serpentard, qu'elle n'avait jamais eu de bande d'amis avec qui traîner. Ce n'est pas tant qu'elle n'intéressait pas ses camarades, c'était surtout qu'elle les repoussait dés qu'ils tentaient de s'approcher d'elle. Ne pas avoir confiance en soit, empêche évidemment de faire confiance aux autres. C'est d'une logique...

Eden avait repris la parole et Solweig s'était déplacée dans la pièce, observant la décoration, sans vraiment laisser paraître quoi que ce soit. Ne pas parvenir à faire abstraction du reste, ce n'est pas étonnant, elle se trouve justement dans le même cas. Et s'y forcer, n'arrange pas grand chose non plus.

« Peut-être qu'à plusieurs, un remède miracle sera trouvé. »

Peut-être simplement qu'à force de s'entraîner avec d'autres personnes, qu'un lien d'amitié se créera et qu'ainsi, de nouveaux souvenirs heureux feront leurs entrées dans leurs vies. Ainsi, ils leur permettront de voir les choses autrement et peut-être même de pouvoir à nouveau lancer un patronus. Mais si Solweig ne laissait jamais rien paraître de ses sentiments, il fallait bien que quelqu'un finisse par lui poser la question concernant son nom de famille. Interrogation à laquelle, elle ne s'attendait pas maintenant. Pas ce soir, au milieu des toilettes. Alors elle se contenta d'observer l'autre ancienne élève de Serpentard. En parler faisait toujours mal, mais elle ne pouvait pas faire comme si de rien n'était.

« Il me paraissait plus judicieux de faire une croix sur le nom du monstre qui a tué ma mère, m'a torturé lorsque j'étais enfant et m'a laissé pour morte durant la Nuit Rouge. Ljungstrom est le nom de ma famille maternelle. Contrairement à ce que certains pensent, je ne le porte pas pour honorer la mémoire de ma mère. Je n'en garde que très peu de souvenirs. Si je le porte, c'est pour mon oncle. C'est lui qui m'a recueilli, m'a élevé et s'est occupé de moi, comme l'aurait fait un véritable père. »
@ pyphi(lia)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: