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Dim 6 Mai - 12:25
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Seul dans l'immensité du Département des Mystères, Bryan avait tout le temps et le calme qu'il lui fallait pour se replonger dans ses souvenirs. Perdue, dans un coin obscur de son bureau trônait une pensine qu'il n'avait toujours pas utilisée. Depuis son emprisonnement à Azkaban, le mangemort n'avait pratiquement plus aucun souvenir heureux en sa possession, alors il avait décidé de garder tous les autres pour lui. Que lui resterait-il donc s'il les abandonnait dans les tréfonds d'un vieil artefact magique ? Jetant un regard tout autour de lui, Bryan constata à quel point son antre était froide et sombre. Tout semblait être à son image, le moindre objet était rangé à sa place au millimètre près. En dehors de l'ordre et de la propreté qui régnait dans cette vaste pièce, il n'y avait pas d'autre touche personnelle. Là où tout autre bureaucrate aurait installé un cadre avec une photo de sa famille à l'intérieur, Bryan avait déposé des registres de sorciers recherchés pour avoir tenté de s'infiltrer au Département des Mystères. Là où tout homme de pouvoir aurait pu dissimuler des lettres de ses amantes, Bryan avait rangé les derniers courriers du Seigneur des Ténèbres à son égard. Le mangemort soupira lorsqu'il fut forcé de constater à quel point sa vie était devenue terne. Alors qu'il aurait pu avoir tout ce qu'il voulait, tout ce pour quoi il avait été élevé, il n'avait cessé de faire les mauvais choix et de s'insinuer dans un engrenage de malheur. A bien y réfléchir, tout n'était pas aussi tragique qu'il pouvait le penser. Après tout, Anton lui avait pardonné ses mensonges et son absence. C'était déjà un bon début. Mais cela ne lui suffisait pas, il lui manquait encore quelqu'un dans sa vie. Prenant sur lui pour ravaler sa fierté et mettre son orgueil de côté, le mangemort décida de se mettre en route, de quitter la sécurité de son bureau isolé pour se rendre à la Brigade des aurors, quelques étages plus bas. A chaque pas qu'il faisait, il ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était réellement une bonne idée. Il ignorait comment Rose réagirait en le voyant. Parviendrait-elle à garder son calme ou commettrait-elle une imprudence en essayant de s'en prendre à lui ? Peut-être était-ce la mettre en danger que d'aller lui rendre visite, sans prévenir. Mais il fallait absolument qu'il lui parle, qu'il essaie de lui expliquer les choix qu'il avait faits. Ils ne s'étaient pas encore revus depuis qu'il avait fait tomber l'Inquisition et croisé le regard de Rose empli d'incompréhension et de dégoût.

Mais alors que le mangemort venait de franchir l'entrée de la Brigade et qu'il sentait son cœur battre plus que de raison, il s'arrêta brutalement lorsqu'il vit une silhouette étrangement familière devant la porte du bureau de Rose. Ce n'était pas possible, cela ne pouvait pas être…elle. Hanne Ljungstrom était morte, il l'avait tué de ses propres mains. Alors il était impossible que ce soit elle, qui se tienne juste là devant lui. Bryan repensa à son repas d'aujourd'hui et se demanda si l'on n'avait pas versé une quelconque potion de confusion dans sa boisson. Ou bien peut-être était-il en train de devenir fou, d'halluciner. Peut-être imaginait-il que ses vieux démons étaient revenus le hanter. Et pourtant, il était persuadé que cette vision était bien réelle. Cette longue chevelure blonde, cette silhouette fine et élancée, ce visage à la fois dur et fragile, il les reconnaîtrait entre mille. Son esprit tourbillonnait dans tous les sens, il cherchait à comprendre, à trouver un sens à cette apparition. Et puis il sentit soudain ses entrailles se serrer, sa nervosité croître dangereusement. Et il comprit.

" Solweig. "

Sa voix était à peine plus haute qu'un murmure, mais il savait qu'elle l'aurait entendu.

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Dim 6 Mai - 21:32
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"Un papa c'est le premier héros de son fils et le premier amour de sa fille."
La vie ne tient à rien du tout. Même un fil peut s'avérer plus résistant que l'existence d'une personne. Malheureusement, ce n'est que lorsque ce passage sur Terre touche à sa fin, que l'on se rend compte que les choses les plus importantes n'ont pas été réalisées. Les rêves se sont envolés. Ceux de Solweig commençaient sérieusement à s'effriter un petit peu plus, chaque jour. La jolie Suédoise était sortie de Sainte Mangouste, il y a très peu de temps. Moins de vingt-quatre heures. Il lui fallait prendre des décisions sur son avenir. Un très court futur, mais qu'elle se devait de vivre à fond. De retour à Poudlard, la jeune Sorcière s'était rendue dans le bureau d'Albus Dumbledore, l'informant de son choix de vivre pleinement son cursus, en se rendant au cœur de la bataille. Depuis que le Ministère de la Magie est tombé aux mains de Lord Voldemort, les étudiants en protection magique ne sont plus obligés de faire des stages chez les Aurors. Ils bénéficient de cours spéciaux au sein de l'université magique. Mais Solweig s'était montrée convaincante, ou bien le Légilimens avait lu en elle, comprenant sa motivation. Sa demande acceptée, peut-être à contrecœur, il ne manquait qu'à la demoiselle, l'approbation d'un Auror qui la prendra sous son aile. En l'occurrence, d'une Auror, parce que Solweig en connaissait justement une qui lui était maintenant proche. C'est tout à fait naturellement que l'étudiante quitta Poudlard, puis Pré-Au-Lard en transplanant jusqu'à Londres.

Bien que demeurant en Suède, cette ville ne lui était pas inconnue. Elle en gardait de vagues souvenirs, ayant vécu ici durant les six premières années de sa vie. Certaines rues lui sont familières. Certains parcs également, mais elle évite maintenant de se promener dans plusieurs d'entre eux. A l'époque où elle s'y rendait, c'était lorsqu'elle n'était qu'une petite fille bien fière que d'arpenter ces rues, sa petite main à l'abri dans celle bien plus imposante de son père. Des souvenirs qui peuvent conduire du sourire aux larmes et donc Solweig faisait de son mieux, pour chasser de sa tête. Si seulement, elle pouvait juste les oublier à tout jamais. Mais c'était trop demander à sa conscience que de passer outre ce qui fut autrefois son existence.

Se rendant compte qu'elle n'avait pas bougé pendant de longues minutes, se trouvant devant le Ministère de la Magie Londonien, elle soupira et se dirigea vers la cabine téléphonique. Cette entrée, bien que réservée aux invités, la satisfait parfaitement. Même si son stage venait par être accepté, ne comptez pas sur elle pour passer par les toilettes. C'est répugnant, jamais de la vie elle n'entrera dans la cuvette. Il s'agit là, d'une des choses qu'elle ne fera jamais, même si sa vie en dépendait. Une fois à l'intérieur du bâtiment, Solweig s'étonna de l'immensité de l'endroit. Ici, elle n'y avait jamais mis les pieds. Autrefois, son père était un Mangemort activement recherché par les Aurors, il n'aurait pas pris le risque de venir jusqu'ici. Mais comme à son habitude, le visage de la belle blonde se ferma, enfilant ce masque de l'indifférence, avec cet air hautain qui lui va si bien. A sa grande surprise, elle s'orienta plutôt facilement dans les couloirs et les différents étages. Presque machinalement, tout en marchant, Solweig s'assura d'avoir emportée l'une des potions que Shafiq lui avait confectionné, en cas de douleur. Quant à sa baguette, la Sorcière ne sortait jamais sans elle, il n'était donc pas utile de vérifier qu'elle l'avait en sa possession. Après quelques minutes de marche dans les couloirs, sans prêter attention aux personnes qu'elle croisait, la jeune femme s'arrêtait devant la porte de l'Auror qu'elle était venue voir. S'apprêtant à frapper, une voix la stoppa dans son élan.

Son prénom venait d'être prononcé mais pas par n'importe qui. Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines. L'impression d'être prise dans un tourbillon de souvenirs, comme si le vide s'emparait de tout ce qu'il y avait autour d'elle. Là, sa carapace s'effondra, à tel point qu'elle en aurait presque entendu le bruit d'un craquement. A moins que cela soit son cœur qui explose en morceaux ou sa détermination qui fonde comme neige au soleil. Non, ça ne pouvait pas être lui. Son esprit lui jouait forcément des tours ou c'était cette potion qui lui faisait entendre des voix qui n'existent que dans ses cauchemars. Pourtant fébrile, Solweig finit par oublier l'idée de frapper à la porte du bureau de Rose Austin, tournant lentement la tête vers l'homme qui se tenait pas bien loin d'elle. Elle eut comme un moment d'égarement en voyant son visage. Elle le remettait sans aucun problème, c'était bien cela le soucis. Soudainement, son masque s'effrita. L'assurance dans son regard venait de disparaître, pour laisser quelque chose de douloureux. Son air hautain s'était comme évaporé, laissant le minois d'une petite fille perdue. Qui se trouvait en face d'elle ? Son père ou son bourreau ? L'homme qu'elle a aimé plus que tout au monde, ou le monstre qui a anéanti sa famille ? Devait-elle sortir sa baguette ou fondre en larmes ? Peut-être même les deux en même temps ? Elle se contenta pourtant de reculer, ne pouvant pas l'affronter. Mentalement, Solweig est incapable de lancer le moindre sort dans sa direction, pourtant combien de fois l'a-t-elle seulement rêvé ? Impuissante et incapable de se reprendre, elle était submergée par bien des souvenirs. Perdue entre des bons, parce qu'elle en a tout de même gardé dans lesquels il est présent, mais aussi de très mauvais, l'étudiante était perdue. C'était comme si son corps se souvenait de toutes les maltraitances endurées. Comme si ses os se rappelaient de la chute dans les escaliers de Poudlard, la laissant pour morte. Elle ne pouvait aller de l'avant, elle n'était pas en mesure d'y parvenir. Pas maintenant. C'était trop tôt, ou bien trop tard. Solweig reculait d'un pas, puis de deux et même encore un peu plus. Elle sentait sa respiration devenir difficile et les larmes lui monter. Malencontreusement, l'une d'elles lui échappa et roula le long de sa joue. Il n'avait pas le droit d'être là et encore moins le droit de lui adresser la parole.

« Ne t'approche pas. »

Ce n'était pas un cri, ni même un avertissement, c'était plus quelque chose qu'elle avait eu du mal à prononcer. Plus comme une demande, presque une supplication. En pleine crise de panique, bien qu'elle n'entrait pas dans une démence flirtant avec l'hystérie, à l'intérieur son sang était en ébullition dans ses veines. D'une main tremblante, elle attrapa sa potion. La seule qu'elle avait emporté. Mais, si déconcertée et paniquée, que la fiole lui échappa et se brisa à ses pieds, laissant son contenu se répandre sur le sol. Elle allait devoir faire sans.
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Lun 7 Mai - 18:43
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Les rumeurs avaient un pouvoir inestimable et pourtant parfois trop sous-estimé. Une rumeur pouvait partir d'un rien et s'étendre à toute la vie d'un seul être. Bryan Levinson était particulièrement bien placé pour le savoir. Une simple petite histoire à son sujet avait commencé à s'ébruiter dans les rangs des mangemorts avant de finir par s'établir comme une vérité parfaitement fondée. Oui, il était désormais de notoriété commune que Bryan avait lui-même ôté la vie de ses trois enfants légitimes lors de la Nuit Rouge. Même son mobile était connu de tous. La rumeur disait en effet que la raison qui l'avait poussé à faire disparaître la chair de sa chair était la même que celle qui l'avait incité à tuer son épouse onze années auparavant. Ses enfants étaient de sang-mêlé, et un mangemort aussi fidèle et convaincu que lui ne pouvait supporter de vivre avec un tel poids sur la conscience. C'était impressionnant tout ce que cette rumeur avait pu répandre comme information. Surtout quand on sait que Bryan est un être qui ne se confie que très peu. Guère avare de confidences et de paroles inutiles, le mangemort n'avait jamais été à l'origine de toutes ces histoires. Quelqu'un d'autre les avait racontées à sa place. Et depuis lors, il était obligé de faire avec. D'un côté, cela ne le dérangeait pas qu'une telle rumeur courre à son sujet et lui donne une telle réputation. Mieux valait donner l'impression que l'on appartenait aux forts plutôt qu'aux faibles. Mais d'un autre côté, cette rumeur ne rendait pas justice à la vérité, qui elle était tout autre. Si Bryan avait bel et bien assassiné Soren et Snejana, il n'avait pu se résoudre à arracher la vie de Solweig, son tout premier enfant, son trésor, sa plus grande fierté d'antan. Il avait passé tant de moments en sa compagnie, tant d'heures à essayer de l'élever selon les traditions familiales, tant d'acharnement à la modeler à son image. Il ne pouvait tout bonnement pas réduire tous ces souvenirs en cendre d'une façon aussi brutale. Et puis ce soir-là, alors qu'il avait le sang de ses propres enfants sur les mains, Solweig lui avait accordé un regard si terrible et si familier, que sa volonté d'éradiquer ses erreurs passées s'était soudain dissipée. Dans ses si beaux yeux bleus brillaient encore la lueur de cette enfant qui avait toujours idolâtré son père quoi qu'il ait pu faire.

Mais aujourd'hui, cette lueur avait complètement disparu du regard de Solweig, qui n'était désormais plus que la proie d'une angoisse sans nom. Dès lors qu'elle le vit, la jeune femme fut prise d'une véritable panique, qui n'échappa pas au mangemort. Si en apparence il restait de marbre, intérieurement il eut envie d'essuyer ses larmes d'un geste de la main. Mais il savait pertinemment qu'elle réagirait particulièrement mal s'il venait à la toucher. Même s'il haïssait ce qu'elle représentait, elle resterait toujours son aînée, sa première-née. Celle en qui il avait placé bien trop d'espoir pour la briser à jamais.

" Je n'ai pas l'intention de te faire du mal. Mais je peux me tenir à distance de toi, si tu préfères. "

Bryan pouvant désormais lancer des sortilèges sans utiliser de baguette magique, il murmura une incantation qui eut pour effet de sécher les larmes de Solweig. C'était la première fois que ce si long apprentissage auprès du Seigneur des Ténèbres lui servait enfin véritablement. Remarquant soudain que la potion tombée par sa fille s'était déjà complètement vidée sur le sol, il arqua un sourcil d'un air interrogatif.

" Qu'y avait-il à l'intérieur de ton flacon ? Peut-être que l'on peut te trouver une potion de remplacement à l'infirmerie. "

C'était étrange de lui parler ainsi. Après tout ce qu'il s'était passé entre eux, après le fait qu'il l'ait laissée agonisante dans les escaliers de Poudlard. Voilà que maintenant, il se montrait presque aux petits soins avec elle. Cette imprévisibilité, c'était lui tout craché. D'humeur si changeante, on ne pouvait jamais anticiper ses réactions.

" Puis-je te demander ce que tu fais ici ? Ne savais-tu pas que tu risquais de me croiser ? "

Le mangemort était suspicieux, il avait des doutes quant au bienfondé de la présence de sa fille en ses lieux. Il pouvait aisément s'imaginer qu'elle était loin d'être une fervente admiratrice des mangemorts. Et il craignait dangereusement que Solweig ne rejoigne Rose dans sa folie vengeresse. Ainsi, il planta son regard inquisiteur dans celui de sa fille, et chercha à lui donner l'impression qu'il la dominait une nouvelle fois. Il espérait bien la pousser à lui raconter toute la vérité.


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Mar 8 Mai - 13:48
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"Un papa c'est le premier héros de son fils et le premier amour de sa fille."
Il paraît que le destin est écrit à l’avance et que rien n’arrive sans raison. Si Solweig tenait l’idiot qui a écrit le sien, elle lui referait le portrait. Sa vie n’a jamais rien eu de belle. Il est sûr que point de vue finances, elle est à l’abri du besoin, grâce à la fortune de sa mère. Celle-ci décédée, tout comme ses frères et sœur, tout lui revient. Mais en-dehors de cela, Solweig n’a plus rien du tout. Elle n’a plus personne. Les fêtes, c’est seule qu’elle les passe. Rien que récemment, hormis son parrain, personne n’a pensé à son anniversaire. Si bien qu’elle-même n’y avait pas songé avant que Rodolphus lui offre un cadeau. Pourtant, on ne peut pas dire qu’elle ait, un jour, été proche de lui. Pour ainsi dire, Solweig ne le connaît pas. Mais, elle ne devait s’en prendre qu’à elle, étant donné qu’elle a tendance à repousser tout le monde et à rester enchaîné aux fantômes de son passé. Justement, le plus terrible de ceux-ci, lui faisait désormais face. Une énième fois. Tout le mal qu’il lui a fait, remontait aussitôt à la surface. Pour elle, tout ce qui sortait de sa bouche n’étaient que mensonges.

Elle ne pouvait croire son père sur parole. Il lui promettait de ne pas lui faire de mal et pourtant, il n’a fait que cela, pendant tout ce temps. Durant toute son existence.

« Tu as détruit ma vie, je ne peux plus te croire. »

Il lui a fait tant de mal, que son passé reste irrécupérable, tout comme les blessures de son âme brisée. Pourtant, Solweig est encore en vie aujourd’hui. Elle s’est accrochée à cette maudite existence, alors que tant de fois, elle a voulu tout laissée tomber. Ses larmes disparues comme par magie. C’était Bryan qui s’était permis de les sécher, sans même en avoir reçu l’autorisation. Solweig était perdue et son regard la trahissait sûrement en cet instant. Pourquoi son père voulait donner l’impression qu’il se souciait d’elle ? Il n’a jamais rien fait pour la protéger et la jolie blonde en est parfaitement consciente. Tout de même, son regard s’était posé sur le liquide se trouvant au sol.

« Pourquoi voudrais-tu m’aider ? Tu m’as toujours détesté. »

Réalité ou non, elle ne voulait même pas le savoir. C’était toujours mieux de rester dans l’ignorance plutôt que d’être certaine que son père ne l’avait jamais aimé. D’un sens, peut-être que faire le deuil de leur relation serait plus facile en ouvrant les yeux. Mais tant qu’elle n’avait pas eu à lui faire face, ce n’était pas si dérangeant que cela.

Solweig détourna le regard vers la porte. Avec le bruit qu’il y avait, si Rose n’était pas déjà sortie afin de voir ce qu’il se passait dans le couloir, c’est qu’elle n’était sûrement pas revenue de mission. La jeune Sorcière se trouvait bien dans l’embarras, se demandant comment elle allait pouvoir se sortir de cette situation. Mais Bryan reprit la parole et le fait qu’il lui parle de cette façon, comme si jamais il ne lui avait fait de mal, l’agaçait au plus haut point.

« Ça ne te regarde pas. Tu as perdu le privilège de savoir ce que je fais de ma vie, le jour où tu as renoncé à ton titre de père en m’abandonnant à moitié morte. »

Elle était tellement blessée qu’il lui ait fait cela. Solweig avait toujours été une fille obéissante, surtout avec son père. Elle avait vraiment tout fait pour qu’il l’aime. Mais lui, ne voyait que cette stupide histoire de sang, sans prendre en compte leurs gènes en commun. Il préférait offrir son amour de père à n’importe quelle cruche ne le méritant pas, plutôt qu’à sa propre fille. Jamais Solweig ne pourra lui pardonner un tel affront. Et jamais elle ne se serait doutée le croiser, en venant ici. Cela fait bien longtemps, qu’elle ne cherche plus à savoir ce qu’il devient.

Le coup de la mauvaise surprise passé, elle chercha déjà un échappatoire. Mais bien sûr, le seul moyen de quitter les lieux, c’était de passer à côté du Mangemort.

« Ne te fatigue pas à tenter quoi que ce soit pour me faire disparaître, la vie s’en est déjà chargée. Bientôt, tu n’auras plus à te souvenir de ta bâtarde de fille, qui te fait si honte. »

S’armant de courage, Solweig fit un premier pas en avant et puis un autre pour finir par s’avancer vers le Mage Noir. Puisqu’elle n’avait pas d’autres choix que de passer à côté de lui pour s’en aller, autant saisir l’occasion lorsqu’elle se présente. Mais arrivée à sa hauteur, l’étudiante s’arrêta et plongea son regard dans le sien.

« Mais ne compte pas sur moi pour quitter cette planète sans t’avoir fait souffrir. Je t’arracherais aussi chaque personne à qui tu as le malheur de tenir. Et je commencerais par la bécasse par laquelle tu as osé me remplacer. Je suis certaine qu’Anton se fera une joie de m’aider. »

Le regard de la jeune femme se faisait moins menaçant qu’elle l’avait voulu. C’est de la souffrance qui s’y mêlait. Parce que l’idée que son géniteur la remplace, lui faisait bien plus mal que toutes les tortures qu’il lui a fait subir par le passé. Oui c’est bien de la douleur émanant d’une jalousie sûrement devenue maladive avec le temps. Parce qu’importe ce qu’il s’est passé, Bryan Levinson restera à jamais son père à elle. Puis, par la même occasion, Solweig lui faisait comprendre qu’elle avait fait la connaissance de son demi-frère. Par contre, à lui, elle n’a pas l’intention de faire du mal. Tout du moins pas pour le moment. Ils ont de nombreux points en commun et semblent haïr les mêmes personnes.

Esquissant subitement une moue douloureuse, elle porta sa main à son ventre. Il lui fallait trouver une autre potion, elle ne voulait donc pas prendre le risque de s’éterniser là.

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Jeu 10 Mai - 12:30
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Reconnaître soi-même ses erreurs était une chose, devoir faire face aux reproches et aux conséquences en était une autre. Bryan n'avait jamais été particulièrement doué lorsqu'il s'agissait de se remettre en question. Il était convaincu que le moindre de ses actes était régi par une conscience supérieure dont le bienfondé n'était pas questionnable. Tout ce qu'il faisait, c'était sur ordre du Seigneur des Ténèbres, le seul et unique être qui aurait toujours le droit de le juger sur le moindre de ses faits et gestes. Alors quand Solweig l'accusa d'avoir détruit sa vie, la bonne volonté de Bryan disparut subitement et laissa place à la vieille rancœur qu'il éprouvait à l'égard de sa fille. Si elle voulait jouer à ce petit jeu-là avec lui, elle serait condamnée à perdre.

" Tu sembles plutôt en forme pour une personne dont la vie a soi-disant été détruite. Ta mère aussi avait toujours le don d'exagérer ses propos. Quand on voit où ça l'a menée, je ferais attention si j'étais toi. "

En disant cela, le mangemort était resté parfaitement calme, il n'avait pas haussé le ton. Seule la dureté de son regard trahissait sa volonté de blesser Solweig. Alors que quelques instants plus tôt, il était prêt à prendre sur lui pour la traiter avec un minimum de respect. Mais Bryan était un être susceptible, et dès l'instant où il estimait que l'on avait heurté sa sensibilité, le point de non-retour était franchi.

" Tu sais très bien que c'est faux, je ne t'ai pas toujours détestée. Mais puisque tu sembles désormais capable de te débrouiller toute seule, alors soit, rejette mon aide, si cela peut te faire plaisir. "

Bryan l'avait un jour considérée comme l'être le plus important à ses yeux, mais il ne le lui avouerait jamais. Apercevant le regard perplexe que Solweig jeta au bureau de Rose, le mangemort eut alors l'intime conviction que les deux femmes se connaissaient et que c'était probablement la raison pour laquelle sa fille avait bravé l'entrée du Ministère. Et cela ne lui plaisait absolument pas. Qui sait ce que Solweig avait déjà bien pu raconter à l'auror à son sujet ? C'était même peut-être pour cela que Rose n'avait pas cherché à la retrouver après son départ. Cette simple supposition eut pour effet de décupler la colère qui grandissait silencieusement dans ses entrailles.

" J'ai renoncé à mon titre de père bien avant la Nuit Rouge, Sol'. "

Afin de pousser le vice jusqu'au bout, il s'était permis de l'appeler par le surnom qu'il lui donnait alors qu'elle était enfant. Plus les secondes s'écoulaient, plus il songeait qu'elle avait véritablement commis une erreur en venant ici aujourd'hui. Bryan n'était pas connu pour son aptitude à la compassion. Aussi lorsqu'elle lui laissa entendre qu'elle était vraisemblablement sur le point de mourir, le mangemort resta de marbre. Seule sa curiosité était encore en éveil. Ces propos avaient probablement un lien avec la potion qu'elle avait laissée tomber sur le sol. Mais avant même qu'il n'ait eu le temps de lui répondre, sa fille décida de s'avancer dans sa direction et de se planter devant lui avant d'énoncer des menaces à son égard. Bryan demeura d'abord silencieux, prenant le temps de réfléchir soigneusement à ce qu'il allait lui dire. Puis, la dominant de toute sa hauteur, il la dévisagea de la tête aux pieds avant d'afficher un mince sourire.

" Allons Solweig, je croyais que tu me connaîtrais un peu mieux après tout ce temps. Crois-tu vraiment être en mesure d'arracher la vie du Seigneur des Ténèbres ? Parce que oui comme tu t'en doutes, c'est bien la seule et unique personne qui ait un jour compté à mes yeux. Alors je te souhaite bon courage dans ta quête de vengeance. Et puis toi et moi savons pertinemment que tu n'es pas un bourreau. Non, toi, tu demeureras toujours une victime. "

Mais si le mangemort affichait une férocité et une assurance indétrônables, intérieurement il était chamboulé par tout un tas de questions. Où Solweig avait-elle bien pu rencontrer Anton ? Et que s'étaient-ils dit ? Peut-être lui avait-elle menti, peut-être avait-elle fait la connaissance de son demi-frère mais cela ne s'était pas déroulé aussi bien qu'elle semblait le prétendre. Quoiqu'il en soit, Anton risquait bien de passer un mauvais quart d'heure lorsque Bryan lui tomberait dessus.

Remarquant que le ventre de Solweig semblait la faire souffrir et que c'était certainement dû à l'absence de potion, Bryan réitéra sa proposition.

" Es-tu toujours sûre de ne pas vouloir de mon aide ? "




GASMASK
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Jeu 10 Mai - 20:46
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"Un papa c'est le premier héros de son fils et le premier amour de sa fille."
Le pardon est une chose tellement difficile à accorder. C’est accepter de tourner la page sur quelque chose qui nous a fait du mal. C’est accepter de ne plus revenir sur le sujet délicat dont il a été, pendant un temps, question. C’est aussi accepter que l’erreur est humaine, même si notre fierté s’est retrouvée en lambeaux. Accorder son pardon c’est une preuve de bravoure mais aussi d’amour. Solweig serait capable d’un jour l’accorder à son père. Mais pour ça, il faudrait que Bryan lui demande cette faveur, tout en reconnaissant avoir détruit une partie de la petite fille qui l’adorait. Ce n’était pas gagné, le Mangemort se montrait, une fois encore, destructeur dans le choix de ses mots. Parler de sa mère revenait à faire revivre la mort de cette dernière, dans la tête de la jeune femme déjà au bord du précipice.

« Parce que la tromper et la battre avant même de connaître la vraie nature de son sang, ce n’était pas la détruire ? »

Anton est né quelques années avant le petit dernier de la famille. Le calcul est rapidement fait. Bryan peut prendre ses grands airs supérieurs, il s’est comporté comme le dernier des salauds avec sa famille. Mais la situation actuelle n’en restait que plus douloureuse. Sûrement parce qu’il s’agissait d’une chose se passant dans le présent et non un souvenir datant de plus d’une décennie. C’est en plein cœur que Bryan venait de toucher sa fille, faisant disparaître le peu d’espoirs qui s’y trouvaient encore. Il venait de dire à haute voix qu’il la déteste. Comment rester forte dans de telles circonstances ? Comment ne pas craquer lorsque son propre père prononce de telles horreurs ? Si Solweig reste forte en tout temps, là ce n’était que trop difficile au point de lutter intérieurement pour que ses larmes remplissant ses yeux, ne finissent pas par s’écouler. Il ne méritait pas de se rendre compte qu’il comptait encore à ce point pour elle.

« Je doute qu’un jour, tu as été en mesure d’éprouver des sentiments pour moi. Sinon tu ne te serais jamais comporté comme un monstre. »

Mais croire que le fond était touché, n’est qu’une énorme erreur. Bryan continuait de gratter pour faire tomber sa fille encore plus bas. Il y parvenait comme un chef, alors qu’il devait ignorer par quelles épreuves la chaire de sa chaire avait dû passer après la Nuit Rouge. Lui avouer qu’il l’avait renier bien avant ça, c’était le coup de grâce. Il venait d’achever la petite fille qu’elle avait un jour été. Il venait de tuer ce qu’il restait des bons souvenirs dans lesquels il se trouvait encore. Une larme s’échappa, mais Solweig l’essuya rapidement. Il lui fallait faire le deuil de son père et justement, Bryan l’y aidait bien. S’en était fini de l’homme et du papa qu’il a un jour été. A présent, aux yeux de la jeune femme, ce n’était plus que le monstre dénué de cœur, qui se trouvait devant elle. Mais ce n’était toujours pas la fin. Le fond venait d’être démoli et Solweig dégringolait bien plus bas maintenant. Si elle n’avait plus les mots pour rester calme et encaisser, les paroles du Mangemort continuaient d’être douloureuses. Pourtant, cette fois elle allait réagir, sans se retenir. Sans retenir ce qu’elle a sur le cœur. A son tour de tuer ses sentiments à coup de pelle, pour en terminer une bonne fois pour toute avec ce qu’il lui restait d’amour pour lui.

« Le seul qui a compté à tes yeux, c’est un sorcier au sang mêlé, comme moi ! Quelle est la différence ? Lui, il est puissant, c’est certain. Il déteste ce qu’il est ? Parce que tu crois qu’il n’y a pas un jour où je ne me haïs pas, de ne pas avoir le bon sang dans les veines. Tu crois qu’il n’y a pas un jour où je ne me déteste pas de ne pas être celle que tu voulais que je sois ? J’ai perdu la personne que j’aimais le plus au monde, le seul homme que j’admirais. J’ai perdu mon papa, pour une chose dont je ne suis pas responsable. J’aurais fait n’importe quoi, juste pour te voir sourire. Juste pour que tu continues à me prendre dans tes bras et à être présent quand j’avais besoin de toi. Je t’aimais tellement... »

Elle ne faisait alors plus attention aux larmes qui coulaient sans retenue sur ses joues. Au moins, son cœur se trouvait bien plus léger maintenant qu’elle venait de le soulager de ce qu’elle ressentait. C’était comme si elle était enfin parvenue à en sortir Bryan. Son deuil semblait être terminé, malgré les quelques sanglots dans sa voix.

« J’aurais voulu mourir ce soir-là. Mais au lieu de m’achever, tu as voulu que mon calvaire continu encore. Ce n’est sûrement pas ce qu’aurait fait un père qui, un jour, a aimé sa fille. »

La douleur physique et émotionnelle ne faisait que rendre la situation encore plus difficile à gérer. Solweig tenta de reprendre son calme, mais il était bien trop tard. Elle avait vraiment faite une énorme erreur en venant ici, mais aussi en reprenant ses études. Elle se rendait compte qu’elle n’était absolument rien dans ce monde. Elle ne comptait pour personne, pas même pour l’homme à ses côtés. La jeune femme releva les yeux vers le visage du Mangemort quand il lui proposa de nouveau son aide. Se moquait-il réellement d’elle ?

« Tue-moi. Si tu veux m’aider, achève-moi. C’est le seul moyen. »
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Ven 11 Mai - 16:39
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Le mangemort avait beau détester la nature du sang qui coulait dans les veines de sa fille, il ne pouvait toutefois pas nier le fait que Solweig avait hérité beaucoup de ses traits de caractère. Elle était susceptible, sarcastique, et blessante aussi. Elle n'avait pas peur de dire ses quatre vérités à un sorcier qui aurait pu définitivement la briser en un claquement de doigts. Bryan se demanda alors à quoi Solweig faisait exactement allusion. Parlait-elle uniquement de la mère d'Anton ou était-elle aussi au courant pour Madalina ? Quoiqu'il en soit, il ne pouvait nier les faits, bien qu'il en soit peu fier. Aussi détourna-t-il le regard, tâchant de masquer sa gêne.

" Tu ne sais pas de quoi tu parles. Je ne voulais pas la détruire, du moins pas au début. Mais avec le temps, nous avons eu certains problèmes. Elle a failli à son devoir d'épouse et moi au mien. "

A demi-mots, le mangemort reconnaissait ses erreurs. Il n'y aurait jamais d'excuses pouvant justifier les actes qu'il avait commis. Lors de son procès, il n'avait pas cherché à se défendre, il avait assumé du début à la fin. Mais intérieurement, il était parvenu à se convaincre que ses crimes n'en étaient pas, que la moindre torture, le moindre meurtre avait ses raisons.

" Tu étais ma première-née, Solweig, tu avais tant de potentiel. Tu aurais pu porter si haut le nom de ma famille. Crois-le ou non, je me suis attaché à toi dès l'instant où tu es arrivée en ce monde. Je sais bien que même durant tes premières années, je n'ai pas été le père le plus aimant qui soit, mais je t'ai accordé toute la tendresse dont j'étais capable de faire preuve. "

Jusqu'à ce triste jour. Jusqu'à la naissance du troisième enfant. Bryan touchait déjà le fond, le Seigneur des Ténèbres avait disparu, et voilà que sa chère épouse avait décidé de se venger de lui. La vérité avait éclaté, le sang des Ljungstrom n'était pas aussi pur qu'ils le prétendaient, faisant des trois enfants de Bryan de vulgaires sangs-mêlés. Le mangemort eut la noblesse de laisser sa femme vivre encore quelques années, jusqu'à ce moment fatal, dont elle ne réchappa pas. Les sanglots de Solweig l'arrachèrent à ses vieux souvenirs et le ramenèrent à la réalité. Les employés de la brigade des aurors qui se trouvaient à proximité firent mine de ne pas entendre la tirade de la jeune femme, mais Bryan savait pertinemment que tout le public devait s'en donner à cœur joie. Il lui aurait volontiers donné une gifle pour qu'elle se taise, mais il se ravisa lorsque les mots de sa fille prirent tout leur sens à ses oreilles. Il était agacé de la voir pleurer tout en lavant son linge sale en public, mais d'une certaine manière, elle était parvenue à le toucher droit au cœur. A tel point, qu'une once de culpabilité grandit en lui.

" J'aurais préféré que les choses finissent autrement entre nous. J'étais si fier de toi, Solweig. "


C'est là tout ce qu'il fut capable de lui répondre. Il avait toujours été aveugle face à l'amour que l'on pouvait lui porter. Parce que son cœur était enfoui sous une épaisse carapace, il avait toujours refusé de voir les sentiments que l'on avait à son égard. Il n'avait jamais réalisé à quel point il avait un jour compté pour sa fille. Et l'espace d'un instant, il vit en elle le petit garçon qu'il avait été autrefois. Lui aussi adulait son père, même si lui aussi avait été la victime d'une éducation stricte et brutale. Trop brutale.

" Je n'ai pas été capable de te tuer ce soir-là. J'avais cette image en tête, celle de mon bébé. Elle a réduit à néant ma soif de vengeance. "

Le mangemort détourna à nouveau le regard. Sa voix était plus basse qu'auparavant. Ces aveux étaient difficiles à formuler, parce qu'ils étaient emplis de déception et de sincérité.

" Cela ne m'apporterait plus rien de tuer aujourd'hui. "

Bryan n'avait jamais réussi à trouver la paix, et il n'y parviendrait tout simplement jamais. Sa vie était faite de cris et de pleurs, voilà tout. Le mangemort était attiré par le chaos, parce qu'il en était l'incarnation même.



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Ven 11 Mai - 18:32
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"Un papa c'est le premier héros de son fils et le premier amour de sa fille."
Jouer avec le feu ne lui faisait pas peur. Affronter son père était plus blessant qu'effrayant, parce qu'au fond, Solweig n'a plus rien à perdre, si ce n'est la vie. Mais cette existence, elle la maudit chaque matin et espère qu'elle se termine chaque soir. Ce n'est pas comme si elle tenait à quelqu'un en ce monde. Du moins, pas assez pour avoir envie de s'accrocher plus longtemps. Raison de plus pour enfin vider le contenu de son sac. Sûrement qu'il s'agira là de sa dernière chance de dire à son père, tout le mal qu'il lui a fait et tout ce qu'il a perdu en la reniant. Mais parler du couple qu'il formait avec sa mère, c'était une chose douloureuse. Malgré les années, c'était toujours aussi dur de faire face à la réalité. Jamais plus, elle ne la reverra et c'est son père qui lui a retiré la femme qui l'a mise au monde. Une fois par semaine, Solweig se rend sur sa tombe afin de la fleurir. Qui le fera lorsqu'elle aura disparu ?

" Le mot divorce ne fait-il pas partie de ton vocabulaire ? Au moins, elle aurait eu la vie sauve, tu n'aurais pas fait de prison et moi je n'aurais pas été privée de mes deux parents en même temps. "

Elle était si perdue face aux réponses évasives de son père. Solweig ne comprenait pas pourquoi tout avait changé de cette façon. Elle ne savait plus si elle devait le croire sur parole à cet instant ou plutôt croire ce qu'il lui avait dit juste avant. Quand est-ce qu'il disait la vérité à propos de ses sentiments ? Elle le regardait, cherchant la réponse sur son visage, la réalité dans ses yeux, car un regard ne ment pas.

" Cet attachement ne devait pas voler bien haut, pour qu'une simple histoire de sang change tout, au point de me mettre au pilori. Ce que tu étais durant mes premières années, me convenait parfaitement. Je n'ai jamais demandé plus, c'est toi qui as décidé de changer, pas moi. "

Tant d'années se souffrance, ça ne s'envole pas en un claquement de doigts. Solweig a pris le dessus, elle s'est fabriquée une coquille et a caché son bien triste passé, même à ses plus proches amis. Rares sont les personnes au courant de ce qu'elle a vécu dans sa globalité, si ce n'est Albus Dumbledore qui lui, sait toujours tout sur tout, sans que personne ne sache comment il fait. La petite fille qu'elle était, n'est pas bien loin même si elle lutte pour la détruire. Mais face à Bryan, ses larmes, elle n'étaient plus en mesure de les retenir. Gardant l'impression qu'il ne mesurait pas le chaos qu'a été leur passé commun, Solweig ne s'occupait même pas des regards qui leur étaient parfois jetés. Sûrement que des oreilles indiscrètes n'en loupaient pas une miette, mais ce n'était pas grave. Il y a longtemps qu'elle n'accorde plus de crédit à ce que les gens peuvent bien penser d'elle. Les yeux baissés et plein de larmes, elle releva le regard pour le plonger dans celui du Mangemort.

" C'est toi qui as renoncé à ton titre de père, tu viens toi-même de l'avouer. Moi, je n'ai jamais renoncé à mon titre de fille. Encore aujourd'hui, je le suis et je continue à souffrir parce que tu me rejettes comme une moins que rien. Qu'ai-je fais de si mal pour que tu me détestes à ce point ? Je t'ai toujours obéi, même maman te jalousait, parce qu'à toi, je t'obéissais toujours. Ma seule erreur, c'est d'être venue au monde, mais ça, je n'y peux rien. Je n'ai rien demandé et tu n'avais pas le droit de me le faire payer. Ce n'est pas moi qui t'ai menti, je suis simplement comme tu m'as faite. "

Solweig voulait tellement mourir après la Nuit Rouge, qu'elle a souvent mis sa propre vie en péril. Elle a longtemps été surveillée par des médicomages, notamment Katlyna avec qui elle a sympathisé. Sûrement que sans elle, la jeune Ljungstrom serait morte à l'heure qu'il est. Elle serait parvenue à s'arracher la vie, comme elle souhaitait tellement le faire. Mine de rien, la jeune femme est revenue de loin. Presque d'entre les morts. Mais pour quelle raison ? Aujourd'hui tout était remit en question. Pire quand son père lui avoua pourquoi ne pas l'avoir tué. Fermant les yeux un instant, comme pour essayer de digérer ses paroles, elle ne parvenait pas à passer outre.

" Ton bébé, tu l'as laissé à l'agonie dans les escaliers. Sans Rose, ton bébé serait mort. Tu ne semblais pas t'en préoccuper durant ces derniers mois. As-tu seulement essayé de savoir si j'étais encore en vie ? "

Là, dans ce couloir, c'est comme si le monde venait de disparaître tout autour d'eux, quand Bryan avoua que la tuer ne lui apporterait plus rien. Bien entendu que c'était le cas, puisqu'il avait renoncé à son titre de père depuis si longtemps, que la savoir en vie ou non, ne devait pas franchement l'intéresser.

" Si tu ne peux même pas abréger mes souffrances, il est inutile que tu me proposes ton aide, je suis condamnée. "

Voulait-elle seulement être sauvée ? Ce n'est pas si sûr, car il existait un moyen de la guérir, mais le Docteur Shafiq avait été clair à ce sujet, il fallait quelqu'un de compatible. Quelqu'un d'assez proche, tel un frère ou un père. Mais Solweig ne voulait pas demander à Anton, ne le connaissant pas suffisamment pour qu'il accepte. Quant à Bryan, pourquoi bougerait-il le petit doigt ?
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Ven 25 Mai - 19:26
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Solweig avait raison sur toute la ligne. Bryan s'était comporté comme la pire des ordures, il avait fait tous les mauvais choix possibles sans même hésiter une seconde. Et en cet instant précis, alors qu'il était contraint de faire face à son passé ainsi qu'à ses pires erreurs, il ne trouvait absolument rien à dire pour se défendre. Lui qui d'ordinaire avait un sens de la répartie aussi développé que sa cruauté, resta un instant sans voix.

" Je suis désolé, Solweig. "


C'est tout ce qu'il trouva à lui répondre. Il aurait aimé pouvoir lui en dire plus, pouvoir lui expliquer pourquoi il avait commis toutes ces horreurs. S'il avait pu ne serait-ce que lui faire comprendre ce qu'il avait vécu à l'époque alors que le Seigneur des Ténèbres avait disparu et que son épouse l'avait trahi, alors peut-être aurait-elle pu le détester un peu moins. Elle ne pourrait jamais le pardonner, et il le comprenait. Il ne cherchait pas à obtenir son pardon, simplement à apaiser la douleur qu'elle devait ressentir. Mais il était de notoriété commune que Bryan n'avait jamais eu de don particulier pour les relations humaines. Alors il s'excusa bêtement, simplement. Comme si cela suffisait à blanchir tous les crimes qu'il avait commis.

" Ce n'était pas qu'une simple histoire de sang. C'était l'histoire de ma vie, toute mon éducation, tout l'héritage de ma famille qui venaient de sombrer dans l'obscurité. Le Lord avait été vaincu, mes espoirs disparus avec lui. Et puis ta mère est venue à moi avec cette révélation et j'ai perdu pied. Je n'ai plus été capable de faire la part des choses et je vous ai tous les trois accusés d'être les complices de votre mère. A chaque fois que mon regard se portait sur l'un d'entre vous, la trahison de mon épouse me revenait en mémoire. Vous étiez son portrait craché, vous lui ressembliez tellement. "

Bryan avait conscience que ses propos devaient le faire passer pour un fanatique, pour un esclave du Seigneur des Ténèbres, qui n'avait désormais plus rien d'autre dans sa vie que son existence de serviteur. Mais la vérité n'était pas si éloignée que cela. Et puis Solweig renchérit, elle lui fit de nouveaux reproches, tous plus justifiés les uns que les autres. La mâchoire de Bryan se crispa, il se souvenait avec amertume de ces moments privilégiés qu'il avait passés avec sa fille. Oui, elle lui obéissait toujours, et cela rendait sa mère complètement folle. Bryan s'en amusait et faisait toujours tout pour remuer le couteau dans la plaie. Solweig était sa petite princesse, elle parvenait bien souvent à obtenir ce qu'elle voulait de son père, il ne lui refusait jamais rien. Voyant son visage envahi de larmes, Bryan décida de sauter le pas et se rapprocha d'elle. Tendant lentement une main dans sa direction, afin de ne pas l'effrayer, il vint essuyer ses joues du bout des doigts.

" Tu n'as rien fait de mal. Ce n'était pas ta faute. "

Le peu d'humanité qui subsistait encore en lui venait de remonter à la surface. Le mangemort était las de se disputer avec tout le monde. Cette nuit-là, il avait choisi de laisser Solweig vivre, alors aujourd'hui il était temps d'assumer. Elle était la seule et unique personne à oser lui parler de la sorte, et il ne lui ferait pas regretter ses propos. Il n'avait plus envie de la faire souffrir, il l'avait assez fait à chaque fois qu'il en avait eu l'occasion.

" Rose t'a sauvé la vie ? Rose Austin ? "

Bryan ne parvenait pas à masquer sa surprise. Il n'était pas au courant, il ne savait pas comment Solweig avait survécu à la Nuit Rouge. Et Rose ne devait pas avoir fait le rapprochement, sinon elle ne le lui aurait jamais pardonné. Si jamais Solweig venait à lui dire la vérité, il pourrait dire adieu à la femme de sa vie pour de bon. Songeant un instant qu'il vaudrait peut-être mieux que Solweig succombe à sa maladie afin qu'elle n'ait jamais l'occasion de raconter son secret à Rose, Bryan se maudit intérieurement d'être un tel monstre. S'il venait à être mis devant le fait accompli, qui choisirait-il entre sa fille et son amante ?

" Allez Solweig, raconte-moi ce qu'il t'est arrivé. Et laisse-moi t'aider. S'il-te-plaît. "



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Dim 27 Mai - 18:38
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"Un papa c'est le premier héros de son fils et le premier amour de sa fille."
La colère, la déception, avec un soupçon de tristesse, décrivaient très bien l'état d'esprit de Solweig. Elle n'était jamais parvenue à mettre des mots sur son ressenti avant ce jour. Et même à l'heure actuelle, pendant qu'elle mettait son père face à ses responsabilités, ses erreurs et ses crimes, elle-même ne saurait dire avec certitude ce qu'elle ressentait. C'était vague. C'était sombre et peut-être également flou. L'homme devant elle lui faisait honte, mais lui faisait peur à la fois. Il s'agissait de la personne qu'elle détestait le plus au monde, mais également celui qu'elle a aimé plus que n'importe quel autre être humain. Un chamboulement de sentiments que Solweig ressentait maintenant à son égard. Que dire de plus ? Lequel faisait basculer la balance ? Trop perdue pour parvenir à faire la part des choses, elle se contentait de l'accuser, non pas de tous les maux de la Terre, mais de tous ceux de son existence. Pourtant, à raison. Un simple « désolé » pouvait-il tout arranger ? Pouvait-il tout effacer ? Pouvait-il seulement panser les plaies de son âme ? Certainement pas non. Sans doute qu'aucun mot, aucune parole, n'y parviendrait jamais. Mais Solweig n'avait pas réagi physiquement aux excuses de Bryan. Elle était restée sans réaction, sans un mot, presque de marbre à l'instar de celui qui l'a modelé quasiment à son image. Laissant les mots du Mangemort en suspends, l'étudiante enchaîna cependant lorsqu'il avait été question de l'attachement qu'il avait, soit disant, un jour éprouvé pour elle. Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi il avait tant changé. Même quand il tenta de lui expliquer ce qu'il avait vécu, ses mots ne parvenaient pas à répondre à ses interrogations intérieures.

"Il était question de toi, de ton histoire, de ton sang, de ton éducation et de ton maître, mais il n'a jamais été question de moi. Alors que c'est moi que tu as fais souffrir, c'est moi que tu as détruit. C'est notre relation que tu as fait voler en fumée. Notre lien était tout à mes yeux, mais aux tiens, il ne passait que bien loin tout le reste. Alors ne me dis pas qu'un jour tu as tenu à moi, c'est faux. Si tu m'avais seulement un peu apprécié, jamais tu n'aurais levé ta baguette dans ma direction."

Le plus destructeur n'était pas tant ce qu'elle avait vécu. Laisser le passé au passé est une chose, mais le plus difficile à accepter, c'était que son père continue à vouloir lui faire croire qu'il l'avait un jour aimé. Elle avait l'impression qu'il s'amusait encore avec elle, avec ses sentiments. Lui faire croire cela, revenait à la détruire encore un peu plus, parce que Solweig se demandera toujours ce qu'aurait été sa vie, si sa mère n'avait rien dit au sujet de leurs origines. Bien entendu qu'elle lui rappelait ce qu'il venait de dire, quelques instants plus tôt. Il lui avait froidement avoué avoir renoncé à son statut de père, il y a bien longtemps. C'est horrible de telles propos dans la bouche d'un parent. Certainement qu'il s'agira des paroles qui la hanteront durant très longtemps. Pires que tout ce qu'il a dit jusqu'à présent. Alors c'était son identité, sa venue au monde, sa façon d'être, son éducation et toutes ses croyances qui étaient remises d'un seul coup, en question. Assez pour avoir l'impression que jamais plus, elle ne pourra être sereine dans son existence. Assez pour la faire fondre en larmes, tout en détruisant un peu plus tout ce qui fait d'elle, ce qu'elle est aujourd'hui. Que trop bouleversée, Solweig avait l'impression que son corps refusait d'obéir à son cerveau. Ce dernier voulait à tout prix qu'elle recule, au moment où Bryan avançait. Sa conscience lui hurlait qu'il allait, une fois de plus, lever la main sur elle. Mais aucun de ses membres n'eut l'occasion de faire le moindre mouvement lorsqu'il s'approcha un peu plus et que ses doigts vinrent essuyer les larmes sur les joues de la jeune femme. Il s'était comporté comme la pire des ordures quelques instants plus tôt et maintenant, il reprenait son rôle de père ou donnait l'impression de le vouloir. Était-ce une nouvelle torture mentale de sa part ? Si c'était le cas, son plan fonctionnait à merveille puisque Solweig n'était plus en mesure de savoir qui il était réellement. L'horrible Mangemort qui a renoncé à son titre de père ou justement l'homme, le papa qui sommeille peut-être encore en lui ? C'était si difficile de pouvoir imaginer qu'il y avait encore un côté humain en cette personne, qu'elle ne pouvait le réaliser vraiment.

"Notre lien est définitivement brisé...n'est-ce pas ? Tu ne seras plus jamais mon père ? Dis-moi au moins ce que tu penses, tu me dois bien ça."

Solweig voulait en finir avec les questions difficiles qui lui taraudent constamment l'esprit. Elle désirait connaître les intentions de Bryan. Savoir à quoi s'attendre et s'en tenir à ce qu'il dira, sans jamais plus revenir sur la conversation. Si leur lien demeure à jamais brisé, il ne sera plus que Bryan. Jamais plus, elle ne le nommera par les noms « père » ou encore « papa ». Jamais plus, elle ne le considéra comme un membre de sa famille et elle se fermera définitivement, le repoussant, si le cas échéant, il lui venait l'envie de revenir vers elle. C'était un peu la carte de la dernière chance. Le mot qui clôturera une vie entière. Celui qui mettra, ou non, un terme définitif à tous ses souvenirs en sa compagnie.

Levinson ne manquait pas d'air de parler d'elle en disant qu'il eut la vision de son bébé. Où était cette vision quand, enfant, il lui faisait du mal ? Où était cette vision avant qu'il ne la mettre dans un tel état, la laissant pour morte ? Le pire, c'est qu'il n'avait pas l'honnêteté de répondre à sa question. Il ne revenait que sur la responsable de sa survie.

"Pourquoi veux-tu le savoir ? Tu vas t'en prendre à elle, parce qu'elle a eu la bêtise de me sauver ?"

La bêtise, le mot était placé. Une bêtise à ses yeux à lui sans doute, mais surtout aux yeux de Solweig. Elle peut s'entendre avec Rose et lui être redevable, mais une partie d'elle la déteste pour ne pas l'avoir simplement laissée mourir. Sa vie se serait ainsi arrêtée. Son calvaire aurait pris fin. Et la solitude ne sera pas sa meilleure amie. Mais Bryan revenait à la charge, concernant la maladie de sa fille. Était-elle toujours sa fille à ses yeux ? Cette fois, la Suédoise était incapable de le dire. A travers ses yeux, c'était une réponse qu'elle cherchait. Perdue comme jamais elle ne l'avait été, c'était difficile de parvenir à lui faire confiance. Sans compter qu'elle n'avait sûrement pas envie de souffrir de nouveau psychologiquement. Pouvait-elle se confier à Bryan ? Pouvait-elle seulement croire qu'il ait envie de l'aider et pas seulement envie de savoir, pour ensuite la laisser tomber ?  C'était bien difficile comme situation. Assez pour que Solweig ne sache pas quoi lui dire. Tout ce qu'elle pourrait lui raconter, risquerait de se retourner contre elle. Mais il semblait si sincère que l'espace d'un instant, elle baissa sa garde et le regard en même temps.

"J'ai été attaquée et j'ai été contaminée par la Scrofulite. Il n'y a aucun remède connu à ce jour, juste un essai qui n'a pas encore été tenté... Mais à base de sang. Du sang d'un proche comme un frère, une sœur ou un parent. Je n'ai plus de famille, tu comprends maintenant pourquoi je suis condamnée et que tu ne peux pas m'aider. Ce n'est pas comme si tu pourrais gâcher ton précieux sang, pour sauver le déchet que je suis. De toute façon, c'est trop tard, j'ai déjà dit au Médicomage qui me suit, que je n'ai plus personne."
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Ven 8 Juin - 17:06
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Un flot de souvenirs et d'émotions remontaient à la surface. Au fur et à mesure que Solweig s'épanchait sur les cendres de son enfance, Bryan était une nouvelle fois confronté à son passé, et à toute la douleur qui y était liée. Ses onze années à Azkaban ne lui avaient laissé que des bribes amères de sa mémoire, tout le bonheur, toute la joie qu'il avait pu un jour connaître s'étaient évaporés à travers les Détraqueurs. Il avait encore la vague impression d'avoir tenu à Solweig plus qu'à toute autre chose, mais il était incapable de s'en souvenir concrètement. Et même si cela avait été le cas, sa peur maladive du rejet, l'aurait empêché de lui ouvrir son cœur et de lui avouer tout ce qu'il avait ressenti pour la prunelle de ses yeux.

" Je comprends que tu ne puisses jamais me pardonner pour ce que j'ai fait. Rien ne peut expliquer, et encore moins justifier mes actes. Mon monde s'était écroulé, j'étais malade, je souffrais. Et j'ai eu la faiblesse de reporter ma souffrance sur toi et ta mère. Je ne peux pas dire que si c'était à refaire j'agirais autrement. Et puis cela ne serait qu'une promesse en l'air, qui ne t'apporterait rien du tout. Parce qu'il est trop tard pour revenir sur ce que je vous ai fait. Mais ce qui est sûr, c'est que l'homme que je suis aujourd'hui regrette de vous avoir apporté tant de malheur. "

Si cette rencontre inopinée semblait être particulièrement éprouvante pour Solweig, elle l'était également dans une autre mesure pour Bryan. Il détestait avoir à s'excuser et à dévoiler ses sentiments. Mais il avait bien compris que la situation l'exigeait. Bien qu'il était incapable de déterminer l'issue de cette discussion, il ne tenait pas à envenimer les choses plus qu'elles ne l'étaient déjà. Il s'était comporté comme le pire des êtres humains et il un jour ou l'autre il fallait bien qu'i les retrouve devant le fait accompli et réponde de ses actes. Et le fait d'être confronté à toute la détresse qui s'était emparée de Solweig, avait suffi à faire émerger cette once d'humanité qui sommeillait encore en lui.

" Tu es bien placée pour savoir à quel point mes paroles peuvent être blessantes. Mais elles sont loin de toujours refléter la réalité de mes pensées. Je t'ai dit avoir renoncé à mon rôle de père par simple réflexe défensif. Je me suis senti attaqué par tes propos et j'ai voulu te renvoyer la balle. Mais il se trouve, que personne ne pourra jamais défaire le lien qui nous unit. Je resterai à tout jamais ton père. Peut-être même qu'il nous sera un jour possible de nous entretenir normalement, sans chercher à se blesser l'un et l'autre. Mais il faut que tu sois prête pour cela. "

Bryan était loin d'être un homme serein et apaisé, mais après tout ce temps, il n'avait plus envie de continuer à tourmenter sa propre fille. Sa famille était loin d'être parfaite, loin d'être ce qu'il avait imaginé, mais à moins de dérober un retourneur de temps au Département des mystères et de réécrire les trois quarts de sa vie, il ne pouvait pas défaire ce qui avait été fait. Et peut-être avait-il enfin atteint l'âge de raison, peut-être avait-il enfin compris qu'il valait mieux tirer un trait sur cette si vieille rancune.

" Non je ne vais pas m'en prendre à elle. C'est une employée du Ministère, son travail nous est précieux. Mais si c'est bel et bien elle qui t'a sauvée, alors elle mérite quelques remerciements. "

Songeant que sa fille n'était pas prête à entendre que la femme qui l'avait sauvée était autrefois plus qu'une simple employée du Ministère aux yeux de son père, Bryan préféra maquiller la vérité.

Ne s'attendant pas à ce qu'elle décide enfin de lui avouer de quel mal elle souffrait, le mangemort resta un instant sous le choc en entendant les confidences de Solweig. Bryan n'était pas médicomage mais il savait qu'il s'agissait d'une maladie très sérieuse. Sa fierté masculine et paternelle redoubla d'intensité lorsqu'il saisit enfin que quelqu'un avait fait du mal à sa fille et qu'il n'avait pas été là pour la protéger. A la manière d'un félin qui veille sur ses petits, Bryan sentit sa colère et son agressivité monter. Plus personne n'avait le droit de faire du mal à Solweig, son propre père lui en avait déjà suffisamment fait. Remarquant la puissance du désespoir qui s'était immiscé dans la voix de sa fille, le mangemort prit une décision qui allait certainement s'avérer lourde de conséquences. Prenant Solweig par le bras, il l'entraîna à sa suite dans le bureau voisin de celui de Rose. Il en fit sortir les occupants et jeta un sort d'insonorisation sur la pièce. Puis, il vint poser ses deux mains sur les épaules de Solweig et plongea son regard dans le sien.

" Je te demande de m'écouter très attentivement et de ne pas m'interrompre avant que j'aie fini. Je veux tout savoir sur les conséquences de ton attaque, le lieu, l'heure, les circonstances. Si tu te souviens du moindre détail concernant le ou les agresseurs. Et je te promets de les retrouver. Ce n'est pas une parole en l'air, je veux les traquer et les trouver. Ensuite, pour ce qui est de ta famille… "

Bryan s'autorisa une courte pause, durant laquelle il prit une longue inspiration.

" Sören et Snejana sont en vie. Mais ils sont trop jeunes pour te donner leur sang, je ne tiens pas à ce qu'ils se mettent en danger. "

Le mangemort n'était pas certain de ce qu'il faisait, pas certain que c'était ce qu'il voulait véritablement. Mais ce qui était sûr, c'est qu'il savait que c'était la chose à faire. Il l'avait abandonnée, laissée pour morte entre les autres cadavres qui jonchaient les marches de Poudlard, et voilà qu'aujourd'hui, on lui offrait une seule et unique chance de se racheter.

" Mon sang coule déjà dans tes veines, alors un peu plus ou un peu moins, tu ne remarqueras pas la différence. On va aller à Sainte-Mangouste et on va te faire soigner sur le champ. "




GASMASK
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