On prend les mêmes ...... et on recommenceLa Salle des Professeurs était vide à cette heure de la matinée. Ardal venait tout juste d'y mettre les pieds, d'ouvrir les volets d'un geste de la baguette et de lancer le café de la même façon. La Gazette du Sorcier se trouvait déjà sur la table au centre, alors qu'il s'essayait sur celle-ci, oubliant à quoi peuvent bien servir les chaises, afin de voir les nouvelles fraîches. C'était toujours surprenant de voir le nom de la femme de l'un de ses collègues en bas des articles, surtout de ceux qui traitent des Dissidents. Il fallait se rendre à l'évidence que sans ce mouvement, Poudlard serait sûrement encore aux mains des Mangemorts à l'heure qu'il était. En toute franchise, Ardal préférait largement ce présent qu'il était en train de vivre, loin des Mages Noirs de Voldemort. Il n'y avait plus à se demander à quelle sauce les enfants risquaient encore d'être mangés en se levant le matin. C'était quelque chose de vraiment reposant. Oui, reposant est bien le mot. Reposant alors que d'ici peu, il a un cours à donner. Mais ça l'est. Tant pis, ils n'ont pas eu de vacances, mais il reste persuadé que le temps que Dumbledore remette tout en ordre, il offrira quelques jours de repos supplémentaire par-ci, par-là, aux élèves, comme aux professeurs.
Un paquet de gâteaux moldus à ses côtés, il piochait au hasard dedans, tout en lisant le journal, alors qu'une tasse de café venait d'apparaître de l'autre côté de sa cuisse. Le Directeur de la Maison Gryffondor avait d'ailleurs confisqué ce paquet de gâteaux à un élève de septième année la veille. Cet idiot semblait vouloir le manger pendant un cours. Il peut bien être gentil, mais durant les cours, on se tait, on écoute et surtout, c'est pas la plage, on ne mange pas. Résultat des courses, l'élève ne reverra pas son paquet de gâteaux. Surtout pas quand ledit paquet passe par la salle des Professeurs. Il y a bon nombre d'adultes, dans le coin, qui semblent raffoler du grignotage pendant les corrections de devoirs. Il faut bien ça pour maîtriser les nerfs. Note pour plus tard : gaver Severus de gâteaux, peut-être que ça le rendra plus aimable quand il est en pleine correction. Ou les carottes, il paraît que ça fonctionne bien également, d'après les rumeurs.
Son regard azur se posait sur le cadran de sa montre, à son poignet. Il lui restait encore quelques heures, avant de donner son premier cours et il avait déjà pris son petit-déjeuner – bien qu'il soit encore en train de manger. D'un geste de la baguette, il fit apparaître des rouleaux de parchemin. De vieux devoirs qu'il n'avait toujours pas pris le temps de corriger. Là, Ardal n'avait plus aucune excuse. Il devait s'y mettre au plus vite. Parce que c'est bien connu que ce qui est fait, n'est plus à faire. Même s'il serait plutôt partisan de remettre au lendemain – ou à la Saint Glinglin – ce qu'il doit faire aujourd'hui. Mais pour donner l'exemple, il faut bien s'y coller. Il ne manquerait plus que ses élèves soient atteints de la même flemmingite que lui et lui rendent les devoirs trois semaines plus tard. Bien sûr, Ardal serait le premier à les enguirlander et à balancer des punitions en veux-tu en voilà.
On prend les mêmes Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas forcément, surtout lorsqu'on est enseignant à Poudlard. Si quelques années plus tôt, on lui avait dit ça, jamais il ne l'aurait cru. Mais les événements se sont enchaînés de façon à ce qu'Abraxas y soit contraint, dans un premier temps, et décide d'y rester, dans un second temps. Pourtant, il n'a pas changé son point de vue sur les gamins en général, même s'il supporte bien mieux le sien en particulier. Mais il fallait faire avec les autres et c'était surtout dans ces moments-là, qu'il était possible de trouver les points communs entre lui et son grand-père. Il râle, il marmonne, il peste, mais au final, il n'est pas si méchant qu'il ne le laisse croire. Par contre, il a sa propre vision de l'enseignement. Lui, rester au sol pendant qu'il donne un cours aux premières années ? Trop peu pour cet hyperactif. Il sortait de son appartement avec sa paire de gants de vol à la main et un parchemin dans l'autre. Enseigner le Quidditch, pousser les gamins à atteindre les sommets ou simplement apprendre les bases du vol sur balai aux plus jeunes, tout avait son importance. Mais il n'oubliait pas que récemment, il s'était reçu pour tâche de diriger une Confrérie. Et outre le fait de prendre au moins connaissance des enseignements suivis par les étudiants, il lui fallait déjà connaître l'identité de ses élèves. Mettre un visage sur les noms ne serait pas si mal non plus. C'est sûrement en salle des Professeurs qu'il trouverait à se renseigner, bien qu'il doute pouvoir se souvenir de tout le monde en si peu de temps.
Tôt le matin, il entrait dans la pièce où se trouvait, déjà présent, l'un de ses collègues. Ardal est un jeune Professeur, tout comme lui. Mais à la différence, qu'il connaît le château pour y avoir étudié. Abraxas lui, vient de Durmstrang à la base. Il est déjà difficile de s'y retrouver dans ce labyrinthe, alors avec des têtes dont il doit se souvenir, c'est une tâche encore moins évidente.
« Salut, les nouvelles sont bonnes ? »
Simple question de politesse. Il se doute que la Gazette du Sorcier ne relate encore que l'histoire de la libération de Poudlard, ainsi que l'arrivée musclée des Dissidents avec à leur tête, Gellert Grindelwald. Nonchalamment, l'espion du macusa tira une chaise et se laissa tomber dessus. Au passage, il lâcha ses gants sur la table et attrapa sa baguette pour se servir un café. Fixant le trombinoscope, il n'avait qu'à lire la liste de noms qui lui avait été confiée, pour que la photo de l'étudiant n'apparaisse.
« L'équipe de Quidditch de Gryffondor est encore à chier. C'est à se demander s'ils ont compris les règles du jeu. Il faut ouvrir les sélections aux premières années et remodeler l'équipe. Il va falloir que je m'entretienne avec John Lupin. »
Petite parenthèse histoire de mettre au courant le Directeur de cette Maison. Puis, il faut que les joueurs de l'équipe se bougent un peu l'arrière train. Il vaut mieux leur mettre la pression dés le début de l'année scolaire, parce que sinon, ils se ramasseront encore comme des loques. Mais également, si Abraxas semble autant s'intéresser à l'équipe des Gryffondors, c'est uniquement par espoir de parvenir à y faire entrer son fils durant les sélections. Bien qu'il ne puisse décider seul et que le choix revient au Capitaine, ainsi qu'au Directeur de Maison. Mais connaissant bien son gamin, il est persuadé que le petit bonhomme va fortement surprendre son monde.
Il se mit ensuite à citer les noms sur la liste des étudiants à sa charge. A chaque nom énuméré, un visage apparaissait. Il savait qu'à peine la photo disparaissait, qu'il ne se souviendrait plus de qui est qui. Mais afin de pouvoir avoir un avant goût des gamins qu'il doit surveiller, vaut mieux qu'il se fasse une petite idée. Avec généralement, un petit surnom, ça passe tout de suite mieux. C'est comme ça qu'il a fait, au départ, avec ses collègues, avant qu'il ne retienne enfin leurs prénoms à tous. Il y avait le rageux pour Severus, le cinglé aux potions pour Archibald, le goinfre pour Ardal, la teigne blonde pour Kendra et ainsi de suite pour les autres. Ça permet, si ce n'est pas de retenir les prénoms, d'au moins retenir les visages. C'est le plus important, évidemment. Entre temps, tout en lisant les autres noms, il avait marqué une pause pour boire une bonne gorgée de café. Il lui fallait bien ça pour tenir toute une journée à Poudlard.
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Lun 29 Jan - 9:16