Inquisition and Anarchy together

Darren Oswald & Astrid Greyback

Il y avait d’abord eu ce hibou noir avec dans ses serres une lettre. Quelques mots griffonnés en lettre gothique. Pas besoin de signature pour qu’Astrid sache l'expéditeur. La citation latine parlait pour elle-même. Cela n’était pas surprenant; cela devait arriver tôt ou tard. Et pourtant cela l’attristait.


Margot décédée, un nouvel Inquisiteur en chef a été élu. Un homme probablement pour suivre la tradition. Son coeur se serrait encore à cette idée. Elle devrait détester ce mouvement, haïr ceux qui ont donné l’ordre de les entraîner de la sorte avec la promesse de pouvoir un jour contrôler leur condition. Elle avait été aveuglée par un idéal. Et pourtant, elle ne pouvait pas remplir son coeur de noirceur. Elle avait déjà assez de colère en elle, contre elle, pour en plus porter ce poids. Et puis, elle devait garder son énergie pour les combats à venir. Ceux qui ont survécu à l’attaque de la meute Ecossaise se cachait dans une propriété de l’Inquisition. A l’abri de tout : ce qu’ils auraient dû faire depuis le début. Margot n’avait probablement pas prévu que des loups-garous de l'Est oseraient les attaquer. Aussi lâchement qui plus est. Astrid rêvait déjà de sa revanche. La loi Talion prévalait. Mais pour cela elle devait se remettre de ses blessures et cela n'était pas gagné. La pleine lune avait rouvert ses plaies et à nouveau affaibli. Les médicomages de l’Inquisition faisaient leur possible mais elle n'était pas en état de se battre. Pas physiquement tout du moins. Mais psychologiquement elle n’avait jamais été aussi forte.

Après le hibou, l’Inquisiteur en chef lui rendit visite. A présent à son service, elle lui porta allégeance malgré son état. Oui. Astrid serait loyale. Envers et contre tous. Cela voulait dire remplir des missions en leur nom, donner le meilleur de sa personne. L’ordre qu'on lui assigna la surprit. Elle devait reprendre contact avec Darren. Le nouvel Inquisiteur à la tête du mouvement souhaitait porter son soutien à l’Anarchisme. Si elle n’avait pas son mot à dire, elle trouvait cette idée judicieuse bien qu’elle garderait toujours un œil méfiant sur le sujet. Il ne s’agirait pas qu’elle baisse sa garde. Elle devait apprendre de l’erreur qui avait failli coûter sa vie. Certains de ses camarades étaient tombés par sa faute. Elle assumait les conséquences. C’était ça d’être un leader. Si le mouvement qu’elle servait était retourné dans l’ombre : il n’en restait pas moins actif. Être sous le feu des projecteurs n’avait jamais été le fort de l’Inquisition.

“Astrid, tu devrais rester à te reposer.”

Son second la regardait sérieusement. Il savait que cela était une cause perdue mais il tentait tout de même de raisonner Astrid. Cette dernière ne répondit rien, elle contenta de lasser ses bottines.

“Merde à la fin ! On ne leur doit plus rien !” Un sourire se dessina sur le visage encore tuméfié de l’Alpha. “Au contraire. On leur doit tout.” Elle se leva, attacha ses cheveux en une natte sur le côté avant de prendre le bras de son ami. “Emmène-moi au point de rendez-vous.” Elle n'était pas assez forte pour transplanter toute seule. En voyant qu'il ne faisait rien, elle souffla. “Margot nous a donné une chance de partir, de ne pas subir une épuration. Je lui dois de servir ce en quoi elle croyait tu ne crois pas ?” Ces paroles furent suffisantes puisque rapidement le décor de la chambre se brouilla.

Une fois dans le quartier moldu, elle se dirigea vers le parc. Une canne l’aidait à marcher. La tête droite, elle cherchait du regard le membre de l’Anarchie qui devait la conduire à Darren. Ce dernier repéré, elle se dirigea vers lui et après un coup d’oeil avisé suivit le sorcier jusqu'à un vieux cinéma. Le silence qui était entre eux une fois dans l’ascenseur ne la dérangeait pas. Elle préférait. Cela évitait de dire des âneries ou de faire des ronds de jambes. Elle ne mangeait pas de ce pain-là. Une fois sortie de l’ascenseur, elle rencontra un homme qui prit la relève. Elle le connaissait, c’était Siméon MacFly. Un fidèle des premières heures. Il la fouilla, lui posa quelques questions avant de la mener à Darren. Le revoir était étrange. La dernière fois cela avait été avec Margot. Ce qu’il s’était passé entre eux : Astrid n’en avait aucune idée. Elle le salua d’un hochement de tête.

“Tu veux que je reste avec vous ?” Siméon ne semblait pas lui faire confiance et cela était tout à son honneur. “Je suis venue en tant que porte-parole de l’Inquisition. Si ils souhaitaient Monsieur Oswald mort ils ne m’auraient pas envoyé. Margot croyait en vous. Cela est suffisant pour moi.” Brave petit soldat qui servirait son général quand bien même ce dernier était mort. “Avez-vous réellement la liberté de refuser notre soutien Monsieur Oswald ?”

Astrid n’était pas agressive. Elle donnait juste assez d’arguments pour ne pas se retrouver chasser ou emprisonner. Plutôt mourir plutôt que de retourner dans une cellule.