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La fin d'une époque [5/5]
Eden Swan
Eden Swan
Eden Swan
Étudiante en Protection Magique
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Eden Swan
Mar 9 Aoû - 16:49
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S'il y avait une chose qu'on pouvait affirmer à propos de sa cinquième année, c'était qu'elle avait été particulièrement riche en évènements. Et Eden ne songeait pas aux fêtes, aux expéditions nocturnes ou aux matches de Quidditch, non. Pour une fois, il s'agissait de choses différentes.

Il y avait d’abord eu la rentrée. Pas très exceptionnel en soi, à ceci près qu’elle avait servi d’annonce officielle pour mettre tout le monde au courant à propos d’Anton et elle. Ils sortaient ensemble depuis moins de deux semaines, depuis ce premier baiser survenu à plusieurs milliers de kilomètres de là. Les vacances d’été en Italie avaient pris fin trop vite ; pour une fois, Eden n’avait même pas été si pressée que ça de retourner à Poudlard pour pouvoir faire de la magie. Elle avait passé son temps à se retrouver en catimini avec Anton, quelques minutes précieuses loin du regard de sa famille, Sam compris. Ainsi, dans le Poudlard Express, Anton avait déclaré la grande nouvelle à leurs amis. Ils avaient convenu de se ficher complètement du jugement qu’on porterait sur eux, mais cela s’était avéré plus difficile que prévu. Eden s’était pourtant plus ou moins attendue aux réactions choquées de tous : Sam avait gardé la bouche ouverte pendant cinq bonnes minutes en les contemplant tour à tour, Alexia avait haussé les sourcils si haut qu’ils avaient disparu sous ses cheveux frisés, Mike et Edward s’étaient consultés du regard d’un air mi-perplexe, mi-surpris, et surtout, Rachel lui avait adressé ce qui allait être le premier regard noir d’une longue, longue série.

A partir de là, elle avait espéré qu’ils finiraient au moins par s’y habituer. Mais ça n’avait pas été le cas. A chaque fois qu’ils s’embrassaient ou s’enlaçaient devant les autres, une gêne aussi lourde qu’une chape de plomb semblait s’abattre sur le groupe : regards fuyants, rengorgements peu discrets, ou carrément Rachel quittant la pièce. Une tension insupportable avait remplacé la détente et la bonne humeur habituelle, mais Eden ne baissait pas les bras. C’était comme ça, que ça leur plaise ou non. Jusqu’à ce que, trois mois plus tard…

« Eden ? »

Ils étaient assis dans un couloir habituellement bondé, mais déserté à cette heure-ci, alors que la plupart des élèves prenaient leur repas. Comme ils ne pouvaient se voir ni dans la salle commune des Serpentards, ni dans celle des Gryffondors, ni à la bibliothèque où Mme Pince considérait le verbe « s’embrasser » comme le neuvième péché capital après « abîmer un livre », ni dans le parc où il faisait un froid de canard en cette fin de novembre, ni dans la Grande Salle où il y avait bien trop de monde et bien trop de profs, il leur fallait s’arranger pour trouver d’autres endroits où se retrouver, comme ici, au pied de la statue de griffon du quatrième étage. Parfois, ils optaient pour la Salle sur Demande ou encore la salle des trophées ou des armures, qui étaient souvent vides.

« Oui ? »

Eden n’avait pas eu besoin de se retourner pour voir l’air soucieux d’Anton : il se lisait dans sa voix. Mais devant son silence prolongé, elle pivota pour lui faire face.

« Tu trouves que c’est une bonne idée ? » continua-t-il.

Animée d’un mauvais pressentiment, Eden fronça les sourcils mais répondit sur le ton de la plaisanterie :

« Ben, ça dépend de quoi tu parles. Mais si l’idée en question venait de moi, il y a des chances que c’en soit une bonne. »
« L’idée venait plus ou moins de nous deux… »

Agacée qu’il tourne autour du pot, Eden se leva et se posta face à Anton, les mains sur les hanches.

« D’accord. Qu’est-ce que tu essaies de me dire ? »

Anton se leva à son tour et s’appuya contre le griffon. Il se gratta la nuque d’un air gêné qu’elle lui connaissait bien puis se lança :

« Je veux dire, nous deux, on s’entendait bien avant. Et on s’entend encore bien maintenant, sauf que les autres… »
« Je pensais qu’on s’en fichait des autres ? » rétorqua Eden, vexée.

Elle avait compris depuis longtemps où il voulait en venir, mais elle avait espéré qu’il change d’avis et se taise en cours de route. Parce que maintenant, elle était en colère, et la situation risquait vite de dégénérer.

« Sauf que ça continue de les mettre mal à l’aise… » avança Anton d’un ton toujours aussi hésitant. « Tout a changé, maintenant, c’est devenu bizarre. Je me demande si ce n’était pas mieux comme c’était avant… »
« Evidemment que tout a changé, c’est pas pour ça qu’on doit laisser tomber ! Parce que c’est bien ça, que tu veux, au final, qu’on laisse tomber ?! »

Une fois le mode « rage » enclenché, il était difficile d’arrêter Eden.

« Sauf que je vais t’apprendre un truc, si tu laisses tomber, ça ne redeviendra pas comme avant. Ne crois pas que je vais te laisser me larguer avec le sourire et faire comme si de rien n’était demain, parce que là aussi, tout aura changé ! »
« Tu n’es pas obligée de le prendre comme ça ! » s’exclama Anton, désormais piqué au vif lui aussi.
« Ah ouais, et comment je devrais le prendre ? »

Elle faillit rajouter « je pensais que tu m’aimais ! » mais se retint de justesse. Ils sortaient ensemble depuis trois mois seulement, et elle n’avait pas encore versé dans le sentimentalisme à ce point là. Elle ne pouvait pas demander à Anton d’en faire autant, ou il serait en droit de lui renvoyer l’ascenseur. Bien sûr qu’elle aimait Anton. C’était juste trop difficile pour elle de le dire, surtout la première. Ce n’était pas dans ses habitudes. Elle espérait que les autres comprennent d’eux-mêmes ce qu’elle ressentait vraiment pour eux, sans avoir à se sentir plus cruche qu’une carafe de jus de citrouille. Elle était réservée sur ses sentiments, depuis toujours, on ne la changerait pas si facilement.

« J’en sais rien, tu pourrais arrêter de crier pour commencer et prendre les choses de manière un peu plus calme et mature… »
« MATURE ? T’es en train de me traiter de gamine ?»

Anton avait dit exactement ce qu’il fallait pour la mettre encore plus en pétard. Elle ne supportait pas la condescendance et avait toujours eu horreur de ces deux petites années de différence entre ses amis et elle qui la faisaient souvent passer pour la petite dernière, la personne à protéger. Sauf que maintenant, Anton aussi était en colère, et il cessa de prendre soin de mettre des gants avec elle.

« Peut-être bien ! Peut-être bien que tu es trop jeune pour moi de toute façon ! »
« Tu sais quoi ? Va te faire voir ! »

Et Eden tourna les talons, débordante de fureur.
Sur le chemin de la salle commune, elle attira la curiosité d’un couple de Poufsouffles de quatrième année qui s’étaient également isolés et leur jeta un maléfice de Furoncle sur son passage, agissant pour une fois comme la plus typique des Serpentard. Fort heureusement, elle ne rencontra personne d’autre dans les couloirs. La plupart devaient se trouver dans la Grande Salle. Eden n’avait pas dîné, mais elle n’avait pas faim. Elle passa le reste de sa soirée à mettre le dortoir sans dessus-dessous pour se calmer et remit tout en place d’un coup de baguette à l’arrivée de ses camarades de dortoir. Il ne s’agissait pas de les laisser voir dans quel état elle se trouvait. Trois personnes, c’était déjà trop de monde.

Le lendemain, elle se transforma en reine des glaces. Elle snoba tout le monde au petit-déjeuner et se montra froide et indifférente avec son frère et tous ses amis, se montrant totalement injuste envers la plupart d’entre eux. Sam fut le premier à venir la voir. Eden redoutait ce moment, elle savait qu’il aurait compris immédiatement et ignorait si elle arriverait à rester maîtresse d’elle-même en parlant avec lui. Lorsqu’il lui demanda ce qu’il s’était passé avec Anton, elle répliqua, amère :

« Il a dû te le dire, non ? On a rompu. Content ? »

Sam parut offensé :

« Non. Qu’est-ce qui te prend ? »
« On se le demande », railla-t-elle. « Ca fait des mois que vous nous faisiez tous clairement comprendre que cette histoire ne vous plaisez pas. Eh bien voilà, félicitations, vous avez réussi. Anton m’a lâché. Gardez-moi un peu de champagne quand vous ouvrirez la bouteille. »
« On a jamais voulu qua ça se passe comme ça ! » riposta son frère.
« C’est ça, ouais. »
« Ecoute, j’admets que ça nous faisait vraiment bizarre. Et si tu veux savoir la vérité, je pense que c’est mieux comme ça. »

Eden ouvrit la bouche, sidérée :

« Ah carrément ? »
« Mais si ça aurait pu t’empêcher de souffrir, j’aurais préféré être mal à l’aise toute ma vie, d’accord ? »
« SUPER. Merci Sam, ça m’aide BEAUCOUP ! »

Et encore une fois, elle tourna les talons. Mais Sam continua de venir la voir ensuite, et elle ne put faire la tête très longtemps. Elle passa toutefois l’hiver en solitaire au château, gratifiant Anton d’un coup d’œil meurtrier dès qu’elle le croisait, ce qui suffisait généralement à tenir le reste de la bande à l’écart. Et puis un jour, au début du printemps, Alexia vint se planter en face d’elle à la table des Serpentard. Une Gryffondor à la table des Serpentard : cela attira instantanément le regard et les chuchotements de presque tous les élèves présents et Eden fut forcée de relever la tête.

« T’es malade ? » lança-t-elle de but en blanc sur le ton de la conversation.

Quelques Serpentards de septième année regardaient Alexia d’un air mauvais. Eden songea que seule la présence des professeurs devait les empêcher de sortir leur baguette, mais cela ne les garderait pas de le faire plus tard.

« Et toi, t’es en pétard ? » lança Alexia. « Tu sais, j’ai réfléchi. Je ne t’ai pas soutenue quand tu sortais avec Anton, parce que j’étais prise de court, que je n’osais pas me mêler de vos affaires et que oui, ça me faisait un peu bizarre à moi aussi, mais ce n’est pas de ma faute si vous avez rompu, et je trouve ça débile de ta part de ne plus me parler comme je trouve ça débile de la mienne de ne pas t’avoir dit ça plus tôt. »

Eden eut un sourire en coin, elle devait avoir un peu déteint sur Alex pour qu’elle vienne ainsi lui dire ses quatre vérités en face comme si de rien n’était. Surtout à cet endroit. Suite à cette singulière entrée en matière, Eden accepta de renouer progressivement le contact avec Alexia, puis presque aussitôt avec Mike et Ed. De fil en aiguille, elle fut même amenée à reparler à Anton, même s’ils n’échangeaient pas encore exactement de grandes conversations amicales ou qu’ils laissaient tacitement un fossé de trente centimètres entre eux, ce qui était extrêmement gênant.

Finalement, la seule à ne plus lui adresser la parole de manière définitive fut Rachel. Ce ne fut pas une grande surprise pour elle, et Eden s’en fichait. Ou du moins elle s’en ficha jusqu’au mois de mai. Alors que les révisions pour les Buses et pour les Aspics venaient de débuter, elle vit un jour Rachel et Anton rejoindre leur groupe dans le parc, main dans la main. L’air satisfait de Rachel à son attention acheva de lui faire comprendre ce qu’il venait de se passer.
Acheva de lui faire comprendre que c’était bel et bien fini.
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