SHOW ME, SHOW ME BABY

• NATIONALITÉ(S) & ORIGINE(S) : Séraphine est écossaise, de la région d'Inverness - soit quelques kilomètres au nord du Loch Ness. Elle a des origines françaises du côté de sa grand-mère maternelle, ce qui lui a valu son prénom.
• VOTRE SANG : Née moldue. Ses parents, ses grands parents, ses arrières grands-parents, tous des moldus ! Le dernier sorcier remonte au début de XIXème siècle, si vous voulez tout savoir. Il s'était perdu, je crois.
• PHYSIQUE : « Une créature du diable, une vraie succube ! À croire que le Démon en personne a tout fait pour s'incarner en elle ! » vous dira sa mère, en brandissant un crucifix. Il faut dire que la façon dont sa petite fille a grandi ne lui a pas plu. Non pas qu'elle ait des charmes inaccessibles à nul autre femme, mais Séraphine a le don de se mettre en valeur et de faire savoir que son corps est sa meilleure arme. Elle est d'une beauté somme toute banale, avec ses yeux sombres, ses cheveux presque noirs, ses formes héritées d'une puberté à peine plus généreuse que la moyenne. Mais sa façon de se coiffer, les moues qu'elle esquisse avec ses lèvres roses, son regard insolent, tout cela joue en sa faveur, plus que ses traits fins ou sa petite taille. Car oui, vous le saurez, Séraphine est une créature minuscule, un mètre cinquante cinq à peine. Mais elle le vit bien. Elle vous le dira elle-même : tout n'est question que de stature et de démarche. Et sa démarche est féline, aussi marquée que possible sur le délicat balancier de ses hanches. Enfin... Quand cela est possible. En cas d'urgence, oubliez la grâce et la classe, elle est comme tout le monde : ridicule dans sa panique.
Mais ces détails ne sont que superficialité ambiante ! Cette jeune fille cache, sous le tissu, des cicatrices disgracieuses, des traces de brûlures, essentiellement dans le dos, ou sur le haut des cuisses.
• CARACTÈRE : Ah la vile créature que vous vous apprêtez à connaître ! Surprenante et pleine de contradictions ! Parmi toutes ces contradictions, notons qu'elle a une façon de fonctionner qui rapprocherait son esprit de celui d'un anarchiste, mais qu'elle se tient fermement contre les idéologies d'un certain Hellson...
Entrez donc dans l'esprit quelque peu illuminé de notre écossaise. Quel mauvais caractère pouvons nous voir ici ! Pour le peu explosif, si vous voulez mon avis. Il faut dire qu'elle n'hésite pas à faire savoir son avis haut et fort, et souvent avec une vulgarité qui ne devrait point exister entre les lèvres d'une si charmante enfant. Quand contrariée, elle hausse toujours le ton, d'une façon souvent sèche avec une colère retenue. Et dès lors qu'elle explose, il n'y a plus rien qui puisse retenir la puissance de son organe vocal, qui a alors très à coeur de faire savoir combien sa propriétaire a du coffre.
C'est aussi une jeune fille vicieuse, sournoise, manipulatrice. Rusée et d'une certaine vivacité d'esprit, elle est de ceux qui utilisent les autres pour parvenir à ses fins et ne reculent devant rien pour réussir. Individualiste, elle ne semble se préoccuper de nul autre que d'elle-même - et, depuis quelques mois, d'un homme qui a fait irruption dans sa vie. Elle est aussi d'une ambition à faire peur : elle met la barre le plus haut possible, de façon à se motiver à atteindre des buts inatteignables pour le commun des mortels. Et c'est, selon elle, ce qui pourra la mener à ses fins.
Qu'on se le dise, elle a également quelques qualités ! Outre son intelligence, elle est aussi une femme pleine de passion, aimant à se laisser guider par son corps et son instinct, jusqu'à se perdre dans les bras d'un homme. D'un naturel libertin (au sens large du terme), elle exècre tout ce qui touche à la religion, aux institutions et aux conventions. Elle n'hésite toutefois pas à se donner entièrement à ceux qui savent l'apprivoiser. Mais elle reste indomptable, indépendante et capable de se débrouiller seule... Et elle y tient !
Elle donne rarement sa confiance, mais si vous en bénéficiez, elle pourra vous confier jusqu'à sa vie... Mais on ne la trahit qu'une seule fois. Avec elle, pas de seconde chance. Jamais. Elle est un petit peu expéditive, dans le domaine. Et rancunière. Mais un tout petit peu, alors.
• PARTICULARITÉ(S) : À part son mauvais caractère, il y a deux/trois petites choses à noter. Déjà, le fait qu'elle soit trilingue, ayant baigné dans l'anglais et le français dès son plus jeune âge, à cause de sa mère et sa grand mère désirant faire d'elle une enfant bilingue - ce qui fait qu'elle échange parfois les mots sans s'en rendre vraiment compte. Elle parle aussi le gaélique écossais, de manière très approximative, l'ayant appris en primaire, et pratiqué auprès des anciens des Highlands. Outre cela, elle a un accent écossais très très prononcé, lui faisant rouler les r, prononcer LoRR Ness, et autres choses du genre.
• PASSION(S) & LOISIR(S) : le sexe Hm, très sérieusement, Séraphine ne vit que pour deux choses : ses études (et par extension sa vie professionnelle) et un certain Nioclàs. Bon après, je peux vous dire que c'est une gourmande sans nom, qui aime découvrir de nouvelles saveurs... Et donc tester de nouvelles choses. Pour elle, la cuisine, c'est comme les potions, et il y travaille avec autant d'ardeur. C'est aussi une grande lectrice, admiratrice de Proudhon et de Choderlos de Laclos (et plus précisément sa Marquise de Merteuil).
Jamais vous ne la verrez sur un balais. Jamais vous ne la verrez faire du Quidditch. Jamais vous ne la verrez faire un sport autre que le sport de chambre. Elle risquerait de se décoiffer ou de se casser un ongle.

NOW TELL ME YOUR STORY

• SITUATION FAMILIALE : Extrêmement tendue, et ce depuis plusieurs années. Si ça ne se voit pas au premier regard, la vie de Séraphine n'a pas toujours été rose, même si elle refuse catégoriquement de livrer ses dirty little secrets à qui que ce soit. Sa famille est une raison parmi tant d'autre qui la pousse à se jeter à coeur perdu dans les études de la magie, pour ne pas avoir à retourner dans le monde moldu. Jamais plus. Elle a un jeune frère, et tous ses parents & grands-parents sont en vie. Tous écossais, exceptée la grand mère maternelle qui est française. Le gros problème de cette famille, c'est sa religion. Catholiques minoritaires dans une nation majoritairement presbytaire, c'est une famille tellement croyante qu'elle en est fanatique. Autant vous dire que la naissance d'une sorcière dans tout ce petit cirque n'a pas fait des heureux.
Elle a fui le domicile familial dès sa majorité sorcière acquise. Les relations sont très conflictuelles, même si, à l'heure d'aujourd'hui, la jeune fille a coupé les ponts.
• RELATIONS : Bien sûr que les relations se font, dans la vie d'une personne, surtout d'une adolescente. Mais cette jeune fille est une vipère indomptable qu'il est difficile d'approcher et d'apprivoiser. À ce jour, la seule personne ayant réussi est Nioclàs S. O'Brian, qui a non seulement réussi à l'apprivoiser, mais aussi à faire naître des sentiments dans son petit coeur de glace. Et avec eux, la passion est pour le moins explosive. Et passionnée. Oui, passion passionnée. Tout à fait.

• VOTRE HISTOIRE :

14 avril 1980
Un cadeau du ciel nous est arrivé hier. Conformément à la volonté du Seigneur, Aileen a donné la vie dans la douleur, mais elle va bien, maintenant, elle se repose. Les cieux nous ont fait cadeau d'une adorable petite fille, en parfaite santé d'après les médecins, même avec l'accouchement fait à la maison. Nous avons décidé de l'appeler Séraphine, en hommage aux anges veillant surnom, et Érin, nom de ma défunte grand-mère.
Le baptême aura lieu dans deux jours, quand Aileen aura bien récupéré. Veillez à être présents.
Nathan.


17 mai 1985
Chère Mère,
Je suis navrée de n'avoir répondu plus tôt à votre lettre. Oui, Séraphine commence à nous poser quelques soucis. Je ne sais pas quel est le problème de cette enfant, elle refuse complètement d'obéir, et a refusé d'aller à confession une fois de plus cette semaine. Elle sait pourtant s'exprimer ! Même son petit frère Erwan s'y plie, après tout. Je commence à me demander si le Seigneur ne nous impose pas une épreuve en sa précense, ou si le Démon n'essaie pas de nous la prendre.
L'idée de la mettre en couvent pour quelques jours est une bonne idée. Je pense me conforter à votre conseil au sujet de cette abbaye d'Irlande pour cela.
Aileen.


07 décembre 1987
Cher Père Noël,
Pour Noël je veut une nouvel poupée pour joué, parce que j'ai casser l'ancienne. Et je veut aussi une super armure pour protégé moi et ma famille. Des truc trop bizares arivent dans la maison. L'autre jour, y'a la poubelle elle a pris feu, POUF, comme ça. Maman a eut très peur, et moi aussi, même qu'elle a arrêtée de me disputé très fort aprè. Alor je veut une belle armure pour moi, pour papa, pour maman et pour Erwan. Merci père noël.
Séraphine.


23 septembre 1989
Cher Joshua,
Merci de ta lettre, elle m'a fait vraiment plaisir. Dommage que les vacances soient déjà finies, j'aurais tant aimé être encore en colonie... Tu sais, l'ambiance est tendue chez moi. Il se passe des évènements étranges, de plus en plus. Je me souviens d'une poubelle ayant pris feu sans crier gare, quand j'étais plus petite, et aujourd'hui encore, des objets se sont mis à trembler dans ma chambre, alors que je me suis mise en colère contre Papa. Il a crié, encore et encore, que j'étais le démon incarné et qu'il ne voulait plus de moi dans sa maison. Soit disant que je ne suis pas l'enfant que le Seigneur aurait du leur apporter, que je devrais prendre exemple sur mon frère. Et mes notes à l'école deviennent mauvaises, ce qui n'aide pas vraiment. Je pense qu'ils veulent m'envoyer en couvent, bientôt, pour m'assagir, qu'ils disent.
L'école se passe mal, mais pas seulement à cause des notes. Les autres ont l'air d'avoir peur de moi, et mes copines ne me parlent plus. Je n'ai plus envie d'y aller, ni de rentrer à la maison. Je veux retourner à la colonie, on s'amusait bien là-bas.
Séraphine.


27 février 1990
Madame McKenzie,
Notre établissement vous informe par la présente que nous ne pouvons plus accueillir votre fille Séraphine pour sa scolarité. Turbulente et insolente malgré les avertissements et les nombreuses punitions, nous sommes au regret de vous annoncer son exclusion définitive.
Cordialement,
Mrs Mary Smith, Cauldeen Primary School, Inverness.


12 juillet 1990
Rapport de la Police d'Inverness.
Nous avons été appelés à 22h la nuit du 11 juillet 1991, pour un incendie dans les jardins communaux de la banlieue d'Inverness. Une fois sur place, nous avons retrouvé une cabane en feu, à l'intérieur de laquelle une enfant de dix ans se retrouvait piégée. Nous l'avons immédiatement transférée à l'hôpital général de la ville, où l'on nous a informé que ses jours n'étaient pas en danger. Elle a été brûlée par endroit. En état de choc, nous n'avons pu recueillir que des témoignages confus, qui ont toutefois mené à l'arrestation de Nathan Xander McKenzie, qui sera livré à la justice pour tentative de meurtre. Il n'a pas nié, et a même clamé que ce serait pour « le salut de l'âme » de sa fille qu'il avait agi ainsi.


02 juillet 1991
Chère Miss McKenzie,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, chère Miss McKenzie, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall
Directrice-adjointe


27 juillet 1993
Je n'en peux plus, Amy. Tu me connais depuis longtemps, tu sais comme j'ai été patiente. Mais Séraphine m'use, de plus en plus, au fur et à mesure des jours qui passent. Son pensionnat semble ne former que de futurs démons. Son père en prison ne peut pas m'aider à maintenir mon autorité sur elle. Et à treize ans, elle devient invivable. Elle sort le soir, découche, ne rentre qu'au petit matin, et le Seigneur seul sait ce qu'elle a bien pu faire, où elle a pu trainer ! Elle refuse de venir à l'église, refuse de se confesser, et m'a même menacée l'autre jour. Je ne sais plus quoi faire. Plus du tout. Toi qui es mère d'une adolescente également, saurais-tu me conseiller?
Amitiés,
Aileen.


18 octobre 1994
Cher Joshua,
Alors comme ça, toi aussi? Comment as-tu appris que j'étais une sorcière pour pouvoir ainsi m'en parler librement? Comment est-ce à Durmstrang? On m'en a tellement dit sur cette école, sur ses différences avec Poudlard, je serais tellement curieuse d'en savoir plus...
En tout cas, tu as vu juste, mon sang sorcier n'a pas arrangé les relations avec ma famille. Et de savoir que mon père sort de prison dans quelques mois n'a rien pour me rassurer.
Mais tant que je suis à Poudlard je ne risque rien, n'est-ce pas? Tu sais, je me suis sentie pour la première fois chez moi en venant ici. Personne pour me juger vis à vis de mes pouvoirs... Enfin presque. Je sais bien combien les moldus sont insignifiants, mais nous sommes tous sorciers et donc égaux entre nous - et forcément supérieurs aux moldus, cela va de soi - mais ce n'est pas l'avis de tout le monde par ici. De fait, j'ai très peu de contacts avec les autres, pour des questions de pureté de sang. Mais cela m'importe peu, ça me permet de me concentrer davantage sur mes études. Après tout, la magie est un domaine tellement vaste, il y a tant de choses à apprendre... ! Et mes projets demandent à ce que je sache un maximum de choses sur ce monde sorcier. Je compte quitter définitivement le monde moldu dès ma majorité et trouver définitivement ma place parmi les porteurs de baguette par la suite. Et faire comprendre à tous ces sang-pur que ce ne sont pas les nés moldus les êtres inférieurs, mais bien les moldus eux-même. Et je leur prouverai en les surpassant tous.
Amitiés,
Séraphine.


25 avril 1995
Séraphine,
Ton père est bien rentré à la maison ce matin. La prison l'a amaigri, comme tu le sais déjà, et il a l'air plus soucieux qu'avant. Mais l'essentiel est qu'il soit rentré. Je te prierais donc de bien vouloir adopter un comportement décent d'une digne jeune fille lorsque tu rentreras à la maison, au lieu de faire ta catin. Je te serais également gré de garder toutes tes affaires démoniaques de sorcellerie loin de nous.
Nous t'avons aussi prévu un stage en couvent, pour cet été. Cela te ressourcera et purifiera ton âme souillée. Puisse Dieu revenir en tes pensées,
Aileen.


19 juillet 1996
Chère Miss McKenzie,
Vous trouverez ci-joint les résultats de vos Brevets Universels de Sorcellerie Elémentaire, ainsi que la liste des fournitures requises pour votre sixième année.
La rentrée est fixée au 1er Septembre.
Veuillez croire, chère Miss McKenzie, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall
Directrice-adjointe.


Pièce Jointe:




02 juillet 1997
Chère Amy,
Je suis encore sous le choc de ce qu'il vient d'arriver. Séraphine est rentrée de son pensionnat il y a deux jours, et dès hier, a commencé à rassembler ses affaires et à faire ses valises. Quand on a demandé ce qu'elle faisait, elle a annoncé qu'elle s'en allait. Qu'elle s'en allait ! Elle n'est même pas majeure ! Autant te dire qu'il n'était dans nos projets de la laisser faire, Nathan a même du la gifler dans un ultime espoir de la ramener à la raison... Mais rien n'y a fait. Elle nous a menacé avec une arme, et s'est enfuie. Oh bien sûr, nous avons signalé sa fugue aux autorités mais... Dois-je me sentir coupable, Amy? Si démon que cette enfant soit, elle reste la chair de ma chair, et je lui ai donné la vie. Il est des jours où je me demande quel acte affreux j'ai pu faire dans ma vie pour que le Seigneur m'envoie pareille épreuve.
Amitiés,
Aileen.

La porte a claqué derrière elle. Sac en bandoulière passé à l'épaule, la jeune fille sort de l'immeuble, le maintien fier et le menton légèrement relevé. Maintenant que sa majorité est acquise dans le monde magique, pourquoi resterait-elle ainsi vivre chez des moldus moins que rien? Elle avait, à l'aide de sortilèges, réduit la taille de ses affaires, et les avaient glissées dans son sac sans fond. Hop. Ainsi, elle ne serait guère encombrée. Et maintenant qu'elle était fraîchement titulaire de son permis de transplaner, elle ne se fit pas prier pour quitter Inverness, et ainsi réduire les risques de se faire retrouver par la police locale que ses parents avaient forcément appelée.
Dans sa lettre, sa mère utilisait des termes aussi proches que possible pour décrire la réalité à son amie moldue. Mais pouvait-elle tout dire? Que son époux n'avait pas juste giflé la jeune fille, il l'avait plus franchement frappée, avec une certaine violence, en plein visage? Que l'adolescente s'était redressée, baguette magique en main, le menançant d'un sifflement de vipère avec ce bâton du Diable? Non, décidément non. Mais les deux parents n'avaient guère insisté face à la magie de leur fille, qui s'était éclipsée dans les couloirs de l'immeuble, jusqu'à sortir, trouver un endroit sombre, et transplaner.
Où? Peu lui importait. Tant que c'était loin d'eux. Et le Hasard, notre meilleur ami, fit bien les choses, en laissant sa magie l'amener en Irlande. Oui, vous lisez bien. Quitte à mettre de la distance entre elle et sa famille, autant traverser la mer et changer d'île, n'est-ce pas? La voici donc en République d'Irlande, changeant ainsi non seulement d'île mais aussi de pays. Un pays où l'accent est aussi prononcé que le sien, et la culture guère très différente. Il reste tout de même surprenant qu'elle ait transplané ici, alors qu'elle y a de sombres souvenirs d'étés passés dans les couvents catholiques... Mais peut-être était-ce aussi la raison de sa présence ici : elle connaissait les lieux.
Séraphine se glisse dans l'obscurité des rues, par cette chaude nuit d'été, par cette chaude nuit du premier juillet. Et elle finit par se glisser sous un pont, silencieuse comme une ombre, s'y roulant en boule. Ce n'était certes pas du meilleur confort, mais ça serait toujours mieux que le Toit de Dieu.
La nuit sera brève et agitée. Réveillée plusieurs fois par des éclats de voix pas toujours très rassurant, et finalement levée aux premières lumières du jour, c'est toute fourbue qu'elle se redressera, le teint peu frais. Bien. Le jour se levait, elle allait bien trouver des toilettes publiques pour sauver les apparences. Son corps avait toujours été sa meilleure arme. Si elle se faisait jolie et allait se promener dans les environs de la gare, elle pourrait faire croire à une petite jeune fille ayant perdu son portefeuille et ayant besoin d'argent pour rentrer chez elle. Et ainsi, elle pourrait manger.
Car la bourse de Poudlard ne tombait qu'à partir de septembre, et ce n'était pas avec l'argent de poche inexistant que ses parents lui donnaient qu'elle allait aller bien loin. Et fuir, c'était une chose, maintenant, elle devait manger et trouver un endroit où dormir pour l'été. Elle se redresse donc, époussète ses vêtements et se dirige rapidement vers une cabine de toilettes publiques, où elle se change, se refait une rapide toilette et une beauté. La magie l'y aide, pour sûr. Qu'il était bon d'avoir enfin 17 ans et de pouvoir cesser de se comporter comme une moldue !
Elle noue un foulard vert, autour de son cou, passe une chemise mauve ; le violet et le vert sont les deux couleurs-code portées par les sorciers dans le monde moldus, pour se reconnaître, avait-elle lu, une fois. Donc si elle voulait trouver de l'aide, il fallait qu'on puisse la remarquer. Un petit jean pour complèter la tenue et s'intégrer sans mal parmi la foule des véracrasses, un peu de maquillage pour souligner ses lèvres, et la voici qui sort à nouveau. Direction la gare. Avec un peu de conviction, elle devrait pouvoir se faire une petite centaine de livres dans la journée.
Et à coups d'oeillades, de sourires charmeurs et d'attitudes aguicheuses, elle y parvient, et peut ainsi manger à se faim. Elle voudrait volontiers se trouver une auberge de jeunesse dans laquelle s'installer, mais ne trouve nul endroit disponible - et les hôtels sont trop chers. Alors c'est une deuxième nuit sous un pont qui se profile. Courte et agitée.
« Vous ne devriez pas rester ici. Ce n'est pas très sûr, la nuit. »
Séraphine ouvre des yeux un peu embués, réveillée par cette voix chaude empreinte d'un accent typique du coin. Il est grand, bien plus grand qu'elle, surtout quand on sait qu'elle était roulée en boule sous le pont. Il est abrité sous un parapluie, et ce n'est qu'en remarquant ce détail que la jeune fille se rend compte que toute une partie de son corps - celle en contact avec le sol - était trempé de l'eau ruisselant à cause de la pluie. Elle se redresse vaguement, cille à sa vue, passe machinalement une main dans ses cheveux emmêlés. Il lui tend la main, comme pour l'aider à se relever, mais elle ne la prend pas et se redresse d'elle-même, trop fière pour accepter son aide. Elle se tient droite, face à lui, le sonde des yeux. Il lui propose, toujours de cette voix grave, de l'emmener chez lui, pour qu'elle ait un toit et qu'elle se change. Quelle bonté d'âme !
« Je n'ai pas besoin de votre pitié. » Sa voix n'est qu'un sifflement de vipère, sèche et pleine d'orgueil. Elle ne voulait pas de la pitié de cet homme, venu de nul part, et d'au moins dix ans son aîné. Elle remarque vaguement qu'il porte du violet, et une touche de vert, aussi. Un sorcier? Ou bien une coïncidence? Aurait-il remarqué cette particularité chez elle aussi? En tout cas, cette remarque semble le faire sourire, ce qui l'agace. Il insiste. Elle se braque. Petite écervelée. Mais finalement, elle cède, comprenant bien son avantage à le suivre. Au moins, elle pourrait passer une nuit au chaud. Et puis, il n'était pas vilain. Un peu vieux, mais pas vilain. Elle le suit donc sans protester, jusqu'à un appartement non loin de là.
Elle monte les escaliers, entre dans les lieux, observe autour d'elle. Il lui donne à manger. Il lui prête des vêtements secs, une converture, le canapé pour qu'elle dorme. Pratiquement nue dans la chemise trop grande - beaucoup trop grande qu'il lui prête - elle prend vite ses aises, se sent plus chez elle ici qu'elle ne l'a jamais été chez ses parents. Elle se glisse dans la couverture, se roule en boule sur le canapé, et s'endort aussi sec. Il est gentil, ce type.
Mais au milieu de la nuit, le bruit de la porte qui s'ouvre la réveille. Le réflexe de guetter l'entrée de son père, pendant des années. Elle voit la silhouette haute et large d'épaules entrer, et scrute son approche. Quand sa main se pose sur sa joue, elle ne proteste pas. Quand ses lèvres se posent sur les siennes, elle ne se débat pas. Quand il se glisse tout près d'elle, allongé sur le canapé, elle ne le repousse pas. Quelque chose chez cet homme l'attire, et le simple contact contre elle la ravit. Un déclic se fait petit à petit, à chaque fois un peu plus, à chaque baiser qu'ils échangent.
Elle ne sait alors même pas comment il s'appelle.

Ce fut alors le début de l'idylle la plus improbable du siècle. Une jeune adolescente, commençant à peine à entrer dans le monde des adultes, se retrouvant parfaitement dans l'homme qui y vivait depuis plusieurs années maintenant.
L'ambiance du lendemain matin est un peu étrange. La chemise trop large sur le dos, la jeune fille fouine dans les lieux, arpente l'appartement qui, s'il n'est pas exceptionnellement grand, capte son attention. C'est la première fois qu'elle met les pieds chez un sorcier, et les objets, les habitudes de vie, tout cela la fascine. Les habitudes de son hôte, qui répond au nom de Nioclàs, éveillent son intérêt.
Il lui demande d'où elle vient, elle reste évasive. Elle l'informe de ses origines écossaises - ce qui s'entend rien qu'à son accent.
Finalement, c'est plus qu'une nuit ou deux, qu'elle va passer ici. Très vite, ils s'accordent sur son installation à Galway - car telle est la ville où elle avait transplané, apprend-t-elle finalement - dans ce qui deviendra leur petit nid.
Le nid est d'ailleurs tout sauf stable et douillet. Leur relation est pour le moins explosive, avec ces deux caractères forts essayant souvent de se dominer l'un l'autre. Tout deux moqueurs, ils s'affublent de surnoms souvent ridicules visant à énerver l'autre et l'utilisation de ces mots vont voler les assiettes - qu'importe, ils sont sorciers et peuvent aisément les réparer. Le moindre prétexte, la moindre contrariété devient dispute. Disputes qui, neuf fois sur dix, se soldent par une réconciliation passionnée sur le tapis du salon.
Une semaine s'écoule. Il veut connaître l'origine des cicatrices, traces de brûlure, sur son corps. Elle se braque, et se mure immédiatement dans un mutisme obstiné, trouvant à chaque fois le moyen de détourner la conversation.
Deux semaines. Il commence à se demander si elle n'a pas une famille à retrouver. La jeune fille essaie de détourner la conversation, mais cette fois, Nioclàs s'accroche. Elle reste évasive. Souffle qu'elle s'est enfuie de chez ses parents, maintenant qu'elle a la majorité sorcière. Et qu'elle ne compte plus les voir, rien ne pouvant la faire changer d'avis.
Au fur et à mesure des semaines et des questions, elle laisse s'échappe de petits détails. Il trouve la bible, qu'elle a gardé dans ses affaires, et, intelligent, commence à faire le lien entre les multiples détails qu'elle a avoué. Il enquête un peu aussi. Et finit par savoir l'essentiel qu'il y a à savoir sur elle.
Deux mois. Deux mois, ce n'est rien dans une vie. Mais c'est le temps qu'ils passeront ensemble à s'apprivoiser et à se connaître. À se provoquer, sans gêne, sans limite, finissant souvent par se disputer pour mieux se réconcilier. Deux mois où elle se moque de son agonie à l'approche du premier microbe, deux mois où il lui fait visiter la Belle Irlande, où il s'occupe d'elle, où il l'entretient. Après tout, ça ne sera quand temporaire, parce que Séraphine n'est pas genre à aimer être dépendante de quelqu'un. En échange, bien qu'elle n'aime pas ça, elle s'occupe de l'entretien de l'appartement, de ce qui touche au boulot d'une femme au foyer, pendant que lui est au travail. Et pour la première fois de sa vie, peut faire ses devoirs d'été sans avoir à se cacher.
Et puis c'est le départ pour sa dernière année de scolarité à Poudlard. Les adieux déchirants, les derniers baisers passionnés - vous n'imaginez même pas comme le sommier a souffert la nuit précédente - une tendre étreinte, et la voici à bord du Poudlard Express. D'une humeur encore plus massacrante qu'à l'habitude.
Ce fut le début d'une longue correspondance enflammée. Au moins une lettre par semaine, pour tenir, pour ne pas s'oublier, pour s'aimer. Et ils ne sont pas au bout de leurs peines... Voici que le huit-clos tombe. Séraphine, jusqu'ici un peu imperméable à l'actualité, la subit de plein fouet. Aucun contact avec l'extérieur. Aucune possibilité d'avoir des nouvelles de son amour. Dans l'organisation, en sa qualité de septième année, elle essaie de suivre l'organisation de certains, pour recréer un erzast de cours, aider les plus jeunes - et croyez-moi qu'individualiste comme elle est, ça n'était pas désintéressé. Elle a adopté cette attitude parce que ça lui semblait être la plus logique, la plus simple, et la plus pratique. Au contact les uns des autres, ils pouvaient continuer à apprendre. Et puis, être sèche avec les autres et faire partager son savoir était un moyen de râler, de s'énerver gratuitement - et donc d'évacuer sa frustration d'être loin de l'être aimé.
Et elle a sans doute essayé de sortir de l'école par tous les moyens. En vain, évidemment.

WHAT ELSE SWEETIE

• ANIMAL DE COMPAGNIE : Aucun. Séraphine oublierait de s'en occuper.
• DANS VOS VALISES : Essentiellement des livres, des vêtements, et une chemise de son chéri - il ne sait pas qu'elle lui a piqué, cht ! On peut aussi remarquer une vieille bible, dans un coin. Il y a aussi peu d'objets moldus que possible.
• VOS COURS PRÉFÉRÉS ET CEUX QUE VOUS DÉTESTEZ : Matières préférées : donnons dans le cliché o/ Les sortilèges et les potions ! Utiles en toutes circonstances, et avoir un équilibre dans ces deux matières est essentiel pour devenir un bon sorcier. Ce sont les possibilités ouvertes par ces matières qui la fascinent.
Matières détestées : l'étude des moldus, qui ne sont nul autre que des véracrasses écervelés sur lesquels on n'a rien besoin d'apprendre ; l'astronomie, matière pour laquelle elle ne nourrit aucun intérêt. Après tout, à quoi cela sert-il de connaître la position des étoiles? Elle n'aime pas vraiment la botanique non plus, et ne l'étudie qu'en complément des potions, fournissant aussi peu d'efforts que possible dans cette matière - de manière à avoir les bases mais sans plus.
• VOTRE POSITION FACE À NOTRE INTRIGUE GÉNÉRALE : Hellson est un idiot. Voilà, c'est dit. Pour Séraphine, prôner l'égalité entre sorciers, ok, mais avec les moldus, c'est de la dernière absurdité. Les moldus ne sont que des idiots, et elle en sait quelque chose, avec ses parents et leurs croyances idiotes. Quant à Voldemort... Née moldue, elle ne peut pas du tout se reconnaître dans ses principes. Alors, faute de mieux, elle serait plutôt du genre conservatrice, à vouloir que rien ne change et que le monde sorcier reste tel qu'il est. Ceci dit, elle ne crie pas son opinion sur tous les toits, préférant garder son avis pour elle-même.
• ET SI ON SE PROJETAIT DANS L'AVENIR? : Très ambitieuse, Séraphine nourrit des projets presque démesurés. Au final, elle espère devenir ministre de la magie - oui, rien que ça, je sais - d'ici une vingtaine d'année. Mais avant cela, il y aura des étapes à franchir ! Elle deviendra d'abord la meilleure oubliator de sa génération, puis dirigera le département auxquels ils sont rattachés, et, echelon après echelon, dirigera le monde magique britannique. Foi de McKenzie !
Sinon, sa joueuse vous informe gentiment qu'elle deviendra certes oubliator, mais que l'accomplissement de la totalité de ses ambitions n'est vraiment pas certain.

YOU INTEREST ME