Ce n'était déjà pas forcément facile d'avoir son once dans l'école, mais maintenant, sa tante débarquait aussi. Wolfgang étant le plus jeune de la famille, si on ne compte pas les fils des jumeaux qui ne sont pas encore scolarisés, il se sentait plutôt épié dans tout ce qu'il faisait. Alors cette fois, il le savait qu'il ne passerait pas entre les mailles du filet. Un après-midi de week-end, passé à boire bièraubeurre sur bièraubeurre, il fallait s'attendre à ce que l'alcool fasse vite effet. Wolfgang n'est pas habitué à boire. Parfois un verre par-ci ou par-là, mais rien de plus, surtout quand l'un de ses cousins lui propose ou encore quand son père l'y autorise. Cette fois, il n'y était pas allé de main morte en attendant son ex-meilleur-ami-qui-lui-avait-foutu-un-magnifique-lapin. Il était où ce sale traite de Gregory ? Certainement avec Raven. Il est toujours fourré avec elle. Alors quoi ? Wolfgang ne lui suffit plus ? Le pauvre petit loup-garou se sentait tellement mal. Qu'est-ce qu'il se passera quand ils auront des cheveux blancs ? Greyback sera avec n'importe quelle grognasse qui l'empêchera de voir son meilleur ami ? Remonté comme une pendule – pas forcément en bon état de marche – le petit Taylor se montait la tête pour lui taper une crise de jalousie. Oh oui, il y aura droit, enfin une fois qu'il aura retrouvé le chemin du dortoir de la maison Serpentard. Pour le moment, il longe le lac. En vérité, c'est bien la troisième fois qu'il le fait, parce que lorsqu'il arrive au bout, il s'arrête et repart comme un idiot dans l'autre sens. C'est ça de se prendre pour un homme et de picoler sans plus savoir ce que l'on fait.
Marchant de plus en plus près du bord, parce que s'il marchait droit ça ne serait sûrement pas rigolo, son pied glissa. Et ce qu'il devait arriver, arriva, évidemment, agrémenté d'un magnifique :
« Aaaah ! »
Suivi de près par un plouf. Le voilà, dans le noir, tombé dans le lac et comme le roi des crétins qu'il peut être, s'agiter dans tous les sens...alors qu'il sait parfaitement nager. Toutefois, après quelques bonnes minutes à croire qu'il coulait et a s'imaginer en train de se noyer, tout seul, sans avoir eu l'occasion d'engueuler Gregory, un éclair de lucidité lui traversa enfin l'esprit.
« Ah oui c'est vrai. »
C'est vrai oui, il sait nager et il venait de seulement s'en souvenir après avoir bu une méga tasse pas bien bonne. Bien alcoolisé quand même, le petit Wolfy mit du temps pour se rapprocher du bord. Et il lui fallait encore trouver un bord pas trop haut. Parce que dans les films, quand les mecs sortent de l'eau partout, en gardant une classe naturelle à la limite de la perfection, ce n'est pas vraiment la réalité. Là, le petit Taylor après avoir glissé une fois, deux fois même, si ce n'est trois, il eut du mal à se hisser sur les bras, faut croire que son cul ne voulait pas suivre, puisqu'il retomba en arrière. Et ensuite, le mode quatre pattes fut nécessaire, pour terminer de sortir de l'eau et même plus. Parce qu'il y allait joyeusement, s'écartant de bien un mètre, toujours à quatre pattes.
« Ouf, c'était moins une. »
Moins une de quoi ? On ne sait pas. Il tenta de se redresser, mais forcé de constater qu'il avait trop bu, c'est après...une brindille qu'il se tenait pour essayer de se mettre debout. Oui, une brindille qui finit entre son pouce et son index. Je ne vois pas non plus l'utilité. Si les gens étaient intelligents lorsqu'il buvait, ça se saurait. Le pauvre gosse finit par repartir vers le château. La route n'était pas bien droite. Il jurait que le chemin bougeait tout seul. Mais à l'intérieur de Poudlard, son périple ne prit pas fin pour autant. Il grimpa une marche dans laquelle, il se prit les pieds. Puis deux...et même trois. Quitte à toute les faire pour qu'il n'y ait pas de jalouse. Mais finalement, il se rendit compte qu'il n'allait pas dans le bon sens. Lui, il est censé descendre dans les cachots. Alors, se cramponnant à la rampe avec ses deux mains, il termina dans la hall. Le pire restait donc l'escalier bancal qui descend. Il se tenait tellement fortement, que les jointures de ses doigts blanchissaient après avoir bien rougies. Et à intervalle régulier, on pouvait entendre :
« Aaah je tombe. »
Et non, il ne tombait pas réellement, c'était seulement l'impression qu'il en avait. Heureusement, sinon il serait encore dans un sacré état. Pour le moment, il avait eu la chance de ne rencontrer aucun élève, ni même pire, des professeurs. Peut-être finirait-il dans son dortoir, sans plus d'encombre ?
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Mer 23 Mai - 11:18
Petit loup mouilléAlicia Rogue & Wolfgang TaylorL'appartement était silencieux, presque studieux, seul le grattement d'une plume teintée de rouge, pouvait se faire entendre. Demandant çà et là quelques informations complémentaires, ou barrant les mentions inutiles. L'art de la correction de copie n'était pas une mince affaire, surtout quand il fallait rester neutre et impartiale. Laissant son esprit dériver au gré des pattes de mouche qui lui faisait face, Alicia annota une dernière fois la feuille, indiquant un effort exceptionnel avant de passer à la suivante. Depuis combien de temps était-elle occupée de faire cela? La brune n'en avait plus aucune idée, tout ce qu'elle savait c'était que le tas de parchemins qui était à ses côtés, avait forte heureusement d'ailleurs, diminués. Auquel cas le désespoir aurait finit par la saisir, tout comme un affreux mal de tête. Parce que si aucun élève n'aimait les interrogations écrites, il était sûr qu'aucun professeur ne devait aimer les corriger. Ou en tout cas pas elle, dans ces instants son métier d'auror parvenait à lui manquer plus cruellement qu'elle ne l'aurait jamais cru. Étouffant un soupire las, sous l'œil interrogatif de son compagnon, elle tira une nouvelle feuille et réitéra l'expérience. Comme pour les autres, sur le début, les traces rougeoyantes n'étaient que des petites touches de précisions, mais bien vite, celle-ci finit par prendre le dessus. En quelques minutes, le parchemin avait viré écarlate, tant elle avait dû reprendre cet étudiant. Non mais ce n'était pas possible, avait-il seulement écouté le moindre mot sortant de ces lèvres en cours où il avait roupillé sur son banc en attendant que l'heure passe?
L'indignation semblait remonter dans ses veines, ou serait-ce les vestiges d'une ancienne compatriote des bleus et bronze qui refaisait surface, s'insurgeant d'une telle négligence? Possible. Jamais elle n'aurait voulu rendre un texte aussi bâclé. Sous cette impression négative, le T s'inscrit en grand et elle aurait juré avoir vu le directeur de Serpentard esquisser un sourire. Ce n'était pas drôle. Cependant, avant d'avoir pu le lui signaler, celui-ci s'était relevé, en regardant l'heure. L'heure du couvre feu, instauré pour les plus jeunes de l'établissement, approchait à grands pas et il était temps de prendre son tour de garde et d'aller faire des rondes. Voilà encore un autre aspect de ce métier que celui de devoir se balader dans le château à la recherche de tout explorateur intrépide, ayant décidé de braver le règlement. Autant dire qu'ils risquaient fort de croiser du monde, en ce dimanche soir. Trouvant que prendre l'air ne serait pas une mauvaise idée pour ne pas abaisser les notes de tous les suivants, elle lui emboita le pas, non sans avoir posé sur ses épaules une veste bleutée. L'automne était à leur porte et les couloirs venteux de cet illustre domaine devenaient frisquets. Qui plus est, la mère de famille n'avait pas eu envie de s'habiller en mode plus scolaire, s'était donc en jeans et t-shirt qu'elle ferait son tour. Alors que le vert et argent partait dans les étages, Alicia descendit vers les sous-sols. Sur son passage, elle ne croisa pas grand monde, en même temps, elle ne faisait absolument rien pour être discrète, bien que ses pas s'entendaient à peine sur les pierres froides.
Baguette en poche, la quadragénaire, longea un bon moment les murs avant de finir par trouver d'étranges traces sur le sol. Curieuse de nature, la brune avait penché la tête avant de comprendre que ce n'était que de l'eau. De l'eau ?... Ses sourcils se froncèrent alors que son regard noisette se tournait vers une fenêtre, le temps écossais avait pour une fois été clément, cela ne pouvait donc venir de l'extérieur. Sa seconde hypothèse se porta immédiatement vers Peeves, l'esprit frappeur, qui s'amuserait à une blague dont lui seul avec le secret, mais elle l'avait croisé dans l'étage des armures, occupé d'effrayer tous ceux qui aurait la mauvaise idée de passer par là. Ca ne pouvait donc être lui. Mimi Geignarde qui inondait, encore une fois, les toilette des filles ? Non, ça ne collerait pas. Les traces de pas, n'arriveraient pas jusqu'ici, là on dirait vraiment que c'était toute la personne qui devait être trempée, pour goutter à ce point. Décidant d'élucider ce mystère en suivant les traces, telle le petit poucet avec les miettes de pain, elle fit marche arrière, avant d'entendre une voix qu'elle jurait reconnaitre. Tournant au coin, arrivant en haut des marches, elle finit par voir son neveu, Wolfgang, au beau milieu des escaliers, se tenant à la rampe comme si sa vie en dépendait et hurlant sur l'une ou l'autre marche, qu'il tombait. Ça c'était une première! Le petit loup était également trempé jusqu'au os, ses vêtements lui collant à la peau. Mais qu'est-ce qu'il avait fichu pour être dans cet état, à cette heure-ci? Sa voix s'éleva, doucement.
-Wolfgang ?!
Question rhétorique, l'appellation par son prénom était surtout destinée à le faire s'arrêter dans sa progression. À première vue, soit il s'était pris un seau d'eau sur la tête, soit il avait piqué la tête la première dans une piscine ou le lac noir. Dans le lac noir en pleine nuit? Ohh il y avait quelques choses qui ne devait pas tourner rond. Loin de penser qu'elle avait tous les droits de le sermonner, ou de retirer des points à Serpentard, elle descendit les marches pour le rejoindre. Quelques secondes fut suffisante, vu qu'elle n'avait pas besoin de se tenir à la rampe pour marcher droit.
-Tout va bien? Qu'est-ce qui s'est passé ?.. Tu vas attraper la crève comme ça!
Surtout en descendant vers les cachots pour atteindre la salle commune des Serpentard. Ou du moins, elle le supposait vu qu'elle n'y avait jamais mis les pieds et ne le ferait jamais. Toujours un peu protectrice malgré tout, un point de caractère que ses propres enfants répugnaient. Elle décida d'aider le jeune homme, surtout qu'elle avait toujours apprécié sa maladresse légendaire, à la fois touchante et marrante. Ni une, ni deux, la brune sorti sa baguette et d'un mouvement expert, ses vêtements se retrouvaient aux secs. Il devrait évidement prendre une bonne douche pour se réchauffer, mais en attendant, il ne courait plus à la pneumonie. Justayne
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