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Mar 24 Avr - 15:15
Une nouvelle chance

Rodolphus se trouvait à Poudlard depuis très peu de temps. Trop peu pour avoir eu envie de s'investir dans cette nouvelle vie, qui lui était imposée. Devait-il se plaindre ou non ? Son frère le pousserait vers la seconde proposition, mais fallait-il encore que Rodolphus fasse le deuil de sa vie passée. Ses nombreux manoirs ne lui manquaient pas plus que ça. Sa fortune – dont toute sa partie reviendra à ses filleuls à sa morts – continuait de gagner en intérêt, dans l'un des coffres de Gringott's. Mais revenons un peu sur le mot filleul. Celui-ci reprenait, depuis peu, un s en signe de pluriel. Chose que Rodolphus n'avait plus utilisé depuis bien des mois maintenant. Parce qu'il avait cru sa petite blonde préférée, morte depuis la Nuit Rouge. Mais en prenant connaissance de la liste des élèves dont il aurait la charge, le nom de Solweig l'avait frappé. Ce n'est pas un prénom courant et avec un patronyme sentant la Suède à plein nez, le Mangemort ne pouvait pas se tromper. C'était sa filleule, la petite princesse de Bryan. Sa première enfant et celle qu'il a le plus chéri parmi ses trois premiers gamins et Rodolphus en est certain. Alors, comme une évidence, le dîner arrivant, il avait daigné sortir de son appartement, pour rejoindre la Grande Salle. Son regard balayait l'endroit, s'attardant sur la table des étudiants. Il y en avait des têtes plus ou moins connues, mais une seule d'entre elles, sauta directement aux yeux de Rodolphus. Son cœur manqua un battement et sa mâchoire failli se décrocher. Elle était là, quasiment en face de lui, si on fait abstraction des tables réservées aux élèves de Serpentard et Gryffondor. Il la reconnaîtrait entre toutes, pourtant, il ne l'a pas souvent vu. Probablement que la dernière fois, elle n'était qu'une toute petite fille innocente. Aujourd'hui, c'était une magnifique jeune femme et pour rien au monde, Lestrange en aurait douté. Il se souvient encore de la toute première fois que son regard s'était posé sur le visage de cette petite poupée. Elle n'avait que quelques heures, tout au plus et il était la première personne que Bryan avait prévenu de sa naissance. A cet instant, jamais il n'aurait imaginé que celui qui fut de loin son meilleur ami, lui demande d'être le parrain de Solweig. Leurs chemins s'étaient séparés depuis le mariage de Rodolphus, chose qu'il avait toujours regretté. Chose qui l'a toujours chagriné et qu'il a toujours voulu arrangé, sans y parvenir. Cette fierté l'en empêchait. Qu'est-ce que Bryan aurait pensé de lui, si Rodolphus était venu le trouver pour lui dire qu'il lui manquait ? Aujourd'hui, bien plus que jamais, Levinson lui manque cruellement. C'est certainement la personne qui lui manque le plus au monde, lui ouvrant ainsi les yeux sur les mauvais choix qu'il a longtemps fait. Si c'était à refaire, jamais plus il ne remettrait en danger leur amitié pour une femme. Ça n'en vaut pas la peine.

Songeur, son assiette n'avait qu'à peine diminuée de taille. A présent, il lui semblait bien impossible de parvenir à arranger les choses. Si ce n'est en prenant soin de la gamine de son ami. Et autant qu'il s'en souvienne, c'était justement un vingt-neuf août qu'elle était venue au monde. Il s'en souviendra probablement jusqu'à sa mort, alors qu'après la Nuit Rouge, cette date était devenue soudainement douloureuse pour lui. Il n'en avait jamais parlé avec Bryan, parce qu'il était trop tard pour changer ce qu'il s'était passé. Mais depuis cette Nuit sanglante, le Mangemort conservait un paquet sur lui. Un présent qu'il voulait offrir à sa filleule cette même année. En ayant vu son nom sur la liste des étudiants de sa confrérie, Lestrange avait repris cette boite, la gardant dans la poche intérieur de sa veste. Il comptait lui offrir, mais sûrement pas là, au beau milieu de la grande salle, remplie d'élèves, d'étudiants et de professeurs. On serait capable de dire qu'il se ramollit. Bien que ça ne soit pas le cas, puisque son côté humain est toujours resté dissimulé au fond de son cœur. Parce que dans son monde, pas le droit à l'erreur, pas le droit de s'attacher, pas le droit d'aimer … jamais. Peut-être qu'il était temps de changer les choses. Je ne dis pas que Rodolphus Lestrange deviendra subitement quelqu'un de différent, mais intérieurement, il s'autorisera peut-être à ressentir des choses positives. Qui vivra, verra.

Le dîner se terminait tard, comme quasiment tous les soirs à Poudlard. Les Professeurs traînent, les étudiants les imitent et seuls les élèves sont rapidement conviés à rejoindre leurs dortoirs. Impatient, le Mangemort finit par capituler, quittant la pièce pour monter dans les étages. Il prenait tout son temps, n'attendant que d'être dépassé par quelques élèves. Solweig n'était pas bien loin derrière lui et il s'en rendit rapidement compte, alors qu'il changeait de direction. Attendant encore un peu, sa main vint entourer le poignet de la jeune femme, pour la stopper dans son élan. Bien sûr, quand c'est Rodolphus qui vous tombe comme ça, sur le poil, première chose, c'est craindre pour sa vie. Pourtant, loin de lui l'idée de toucher à un seul cheveu de cette fille. Il ne manqua absolument pas le regard qu'elle lui lançait. Il lui faisait peur et par Salazar, qu'il se sentait mal. Généralement, ce sentiment dans les yeux de ses victimes, ne fait que satisfaire sa fierté, mais là, ce n'était pas le cas.

« Je ne vais rien te faire. Je te donne ma parole Solweig. »

Il desserra son emprise sur le bras de l'étudiante. Libre à elle de s'enfuir si elle y tenait, Rodolphus ne cherchera pas à l'arrêter. Mais il espérait qu'elle accepte de l'écouter, d'autant qu'il lui a fait une promesse. Et même s'il est pourri jusqu'à l'os, lorsqu'il donne sa parole, ce Mage Noir ne revient jamais dessus.

« Je voulais juste m'assurer que c'était bien toi. Que tu étais bien en vie. »

Le coin de ses lèvres s'était étiré en un sourire, alors que leurs regards s'étaient croisés. C'était elle, il en était sûr et certain. Il ne pouvait pas se tromper et comme elle ne semblait pas vouloir crier au secours, Rodolphus en profita pour reprendre la parole.

« Tu as tellement grandi. Il y a vingt ans de ça, tu étais minuscule. Ça ne me rajeunit pas, mais tiens, accepte ce cadeau pour ton anniversaire. Je voulais te l'offrir il y a longtemps, mais je n'en ai pas eu l'occasion … et je n'ai jamais pu me résoudre à le donner à quelqu'un d'autre. »

Il venait de sortir la boite emballée se trouvant dans la poche de sa veste, lui mettant dans la main. Ensuite, elle pourrait en faire ce qu'elle en veut, le principal c'est qu'il venait de faire un énorme pas en avant, en lui révélant tout ça.
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Lun 7 Mai - 11:13
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"Rien n'est plus blessant que d'être déçu par la seule personne que jamais tu n'aurais pensé qu'elle te ferait du mal."
Revenir à Poudlard était moins simple qu'elle l'avait imaginé. Le fait de côtoyer quelques Mangemorts rendait la chose bien plus difficile. Ils ne sont, heureusement, pas tous à mettre dans le même panier. Pansy et Wulfric par exemple. Tous deux des étudiants de son âge, qui se sont retrouvés enrôler de force dans les rangs de Lord Voldemort. Peut-être qu'aujourd'hui, Solweig en ferait également partie, si son père n'avait pas tenté de la tuer. C'est même une certitude. Pour lui faire plaisir, elle aurait accepté de le suivre. Juste pour qu'il soit fier d'elle. Juste pour voir son sourire égayer son visage ou ce regard qui la rendait si spéciale, lorsqu'il le posait sur elle. Mais Bryan a fait d'innombrable mauvais choix et à présent, Solweig est dénuée de toute famille. Là, assise à la table des étudiants, devant son assiette qui tarde à se vider, elle était songeuse. Devait-elle continuer ses études ou au contraire, les abandonner et rentrer au pays ? Entre les deux solutions, son cœur et sa tête balançaient. Incapable de se résoudre ni à l'une, ni même à l'autre. Autour d'elle, des chuchotements, des bruits en tout genre, auxquels elle ne prêtait aucune attention. Puis, le vacarme diminua et le silence fut encore plus bruyant que le remue-ménage causé par tous les habitants. Solweig releva la tête pour se rendre compte, que la salle commençait à se vider. Elle finit par se relever, délaissant son repas sur la table et se trouvant une place dans la foule, pour grimper les escaliers. Son regard vide la laissait songeuse, jusqu'à ce qu'une main ne vienne entourer son poignet, la stoppant dans son élan et la faisant tourner la tête, un air étonné sur le visage. Rodolphus Lestrange. Bien entendu qu'elle le connaît, mais contrairement aux autres étudiants de l'école, ce n'est pas que de nom ou de rumeur. Solweig le connaît personnellement, puisqu'il s'agit de son parrain. Pourtant, la crainte se lisait déjà dans son regard. La dernière fois qu'elle l'avait vu, elle devait avoir cinq ou six ans. C'était avant qu'il soit arrêté et également avant que son père ne tue sa mère sous ses yeux. Que penser de lui ? C'est un Mangemort, peut-être venait-il simplement terminer le boulot que Bryan avait commencé ? Pourtant, Rodolphus balaya vite cette sombre pensée en lui avouant qu'il ne comptait pas lui faire de mal. La jolie blonde récupéra son poignet, mais ne s'échappa pas pour autant. De toute façon, ça ne servirait à rien de le faire, il s'agit d'un Professeur qu'elle va avoir obligatoirement en cours. Si ce n'est pas aujourd'hui qu'il l'entreprend, ce sera dans un jour, une semaine ou bien un mois.

Tout de même septique, elle l'écouta tout en sentant que la colère commençait à grimper en elle. Par chance, elle a appris à se maîtriser depuis sa plus tendre enfance et ne finira pas par piquer une colère dans le couloir. Toutefois déterminée à ne pas se laisser faire et à incriminer quelqu'un pour tous ses malheurs, autant que son parrain prenne.

« Je suis bien vivante mais ce n'est pas grâce à vous. Vous n'avez rien fait pour l'empêcher de nous détruire, alors que vous, il vous aurait écouté. Il vous aimait tellement et vous l'avez abandonné au moment où il avait le plus besoin de vous. C'est de votre faute s'il a pété les plombs et anéanti notre famille. »

Dans le fond, Solweig voulait se persuader qu'il y avait un responsable autre que son père. Il ne pouvait pas être pourri jusqu'à l'os, c'est pas possible. Elle avait personnellement connu le bon côté de Bryan Levinson. Celui qui débarquait pour la rassurer quand il y avait un orage dehors. Celui qui ouvrait tous les placards pour lui prouver qu'il n'y avait pas de monstre qui s'y cachait. Ou encore, celui qui venait le soir dans sa chambre, lui raconter des histoires et qui, souvent, finissait par s'endormir avec elle. Son lit n'était jamais assez spacieux pour tous les deux, mais Solweig trouvait toujours à se faire toute petite pour lui laisser de la place. Souvent, les lendemains, son père ronchonnait parce qu'elle avait fini par s'endormir sur son ventre et avait bavé sur sa chemise. Il ne pouvait pas avoir changé ainsi, du jour au lendemain, sans qu'il n'y ait une véritable raison.

Mais au lieu de se braquer, Rodolphus semblait encaisser, au point même de lui tendre une boite. Désemparée, sa filleule l'attrapa sans réellement comprendre ce qu'il était en train de lui dire. L'idée qu'elle soit morte, l'avait à ce point chagriné ? Lui ? L'un des pires Mangemorts qui existent, s'était senti attristé par sa soit disant mort ? Solweig ne comprenait plus vraiment ce qui se passait. Il devrait la haïr du plus profond de son être, puisqu'elle n'est pas une Sorcière au sang pur. Il devrait vouloir la tuer, la faire disparaître à tout jamais, comme Bryan voulait le faire. Pourquoi en était-ce autrement ?

« Je...je ne sais pas du tout quoi dire. Je ne comprend plus rien. Vous êtes sûrement le pire Mangemort après votre frappadingue de maître et vous ne voulez pas me tuer. Alors que mon propre père n'a pas été capable de passer au-dessus de cette stupide histoire de sang, pour continuer à m'aimer. »

Si quelqu'un aurait dû passer sous silence ce détail et faire comme si de rien n'était, ça aurait dû être Bryan. Ça aurait dû être celui qui l'a vu grandir et qui était présent à pratiquement toutes les étapes importantes de son enfance. C'est ce que Solweig aurait voulu. Alors bêtement, ne sachant plus que dire, ni même faire, elle avait baissé la tête et les yeux vers cette boite, qu'elle tenait encore dans ses mains. Un cadeau d'anniversaire. C'est vrai que c'était aujourd'hui qu'elle prenait une année de plus. Elle passait un nouveau cap, changeant de dizaine. Mais cette date lui était sortie de la tête. Personne n'avait été présent pour lui souhaiter son anniversaire. Simplement, parce qu'elle n'avait plus personne dans sa vie.
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Lun 23 Juil - 18:14

Une nouvelle chance

Rodolphus ne s'attendait pas à être accueilli à bras ouverts par sa filleule. Il ne l'avait quasiment pas connu et encore moins vu grandir. Emprisonné parmi les premiers Mangemorts arrêtés, Solweig était encore très jeune quand la descente aux enfers a eu lieu. Elle était dans son plein droit pour lui en vouloir, c'est vrai qu'il était absent. Contre gré évidemment, parce qu'il aurait largement préféré être auprès d'elle, plutôt qu'à Azkaban, mais le destin ne lui avait pas laissé le choix. Il n'était même pas conscient de ce qu'il se passait dehors, complètement coupé du monde. Il n'y a qu'après un certain temps, qu'il avait appris que Bryan Levinson avait été, arrêté à son tour. Ils pouvaient tout juste communiqués, mais rien de plus. Rodolphus ne lui avait pas demandé pourquoi il avait été mis en prison, persuadé que c'était pour la même raison que la sienne et celle de tous les autres Mangemorts. Donc la question ne se posait pas. Peut-être aurait-il dû ? S'il avait su ... Puis, il y a eu la nuit rouge et là encore, Rodolphus n'avait rien su des intentions de son meilleur ami. Leur relation s'était distendue malgré eux, à cette époque. Il ne pouvait pas imaginer que Bryan voulait mettre un terme à l'existence de ses propres enfants. Ce n'est qu'après, lorsqu'il a appris, qu'il a pensé que c'était bien trop tard. Mais Solweig avait raison, ce n'était pas grâce à lui si elle était encore en vie. Il s'en voulait d'avoir été un si mauvais ami et un si mauvais parrain.

"A Azkaban, je ne pouvais rien faire, je n'étais même au courant de rien du tout Solweig. J'aurai largement préféré être présent, plutôt que d'avoir encaissé tout ce qu'il m'est arrivé là-bas."

Ce qu'il lui est arrivé, il n'en a jamais parlé. Mais comme beaucoup de prisonniers et même plus régulièrement que d'autres, ses journées n'ont pas été des vacances. Ce n'était pas tendre, ce n'était pas tranquille. Il était voué à un bien triste destin et c'était le premier sur la longue liste. Mais Solweig avait raison, de toute façon, s'il s'est retrouvé enfermé là-bas, c'est bien à cause de ses actes passés. S'il avait agi différemment, peut-être que rien de tout le reste ne se serait produit ? Mais c'est impossible de refaire le monde, le passé restant toujours inchangé. Il lui faudrait parvenir à choper un retourneur de temps et à moins de changer quasiment quatre décennies sur presque cinq, il ne voit pas d'autre moyen. Alors, trouver des excuses, tenter de lui faire comprendre les actes de son père, ne serviraient à rien du tout, d'autant que lui-même n'est pas en mesure de réellement les comprendre. Il avait donc préféré lui tendre ce cadeau d'anniversaire, qui lui tient tant à cœur. Rodolphus n'aura jamais d'enfant, jamais de descendance à qui transmettre un héritage. Mais il le peut maintenant qu'il a retrouvé sa filleule. Ce n'est peut-être pas son sang qui coule dans ses veines, mais elle est de sa famille, tout comme peut aussi l'être son filleul, Wulfric Mulciber. Toutefois, la jeune Sorcière ne semblait pas refuser son présent, ce qui le toucha, tout comme ses paroles, un peu maladroites, mais qu'il comprenait parfaitement.

"Tu n'as rien besoin de dire. Accepte-le, c'est déjà beaucoup."

A plusieurs reprises, Solweig semblait le comparer à Bryan. Elle le comparait à son père. Il est vrai que techniquement, il aurait aussi été en âge de l'avoir pour fille, mais ça n'a pas été le cas. Heureusement pour elle, parce qu'il ne lui aurait pas offert la mère rêvée.

"J'ai toujours eu plus de recul que Bryan, même si nous avons été élevés de façons similaires. Ton père s'est retrouvé pris dans un engrenage sans fin. Je ne tente pas de lui trouver des excuses ou de te faire comprendre l'impossible, et encore moins de chercher à obtenir ton pardon pour ses actes. J'ignore beaucoup de choses sur cette période qui a entouré ton enfance et je n'ai pas vraiment envie de connaître toute l'histoire ... De toute façon, on ne peut pas dire comment on aurait réagi à sa place."

Même si dans le fond, Rodolphus sait qu'il n'aurait peut-être pas été aussi violent que son ami l'a été envers cette gamine. Mais son but n'est sûrement pas d'enterrer son meilleur ami, alors même s'il ne cautionne pas certains de ses actes, il n'a pas l'intention de vraiment le dire à haute voix.

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Dim 9 Sep - 21:27
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"Rien n'est plus blessant que d'être déçu par la seule personne que jamais tu n'aurais pensé qu'elle te ferait du mal."
Faire face à son parrain était une chose étrange. Solweig ne le connaissait que de réputation. Elle savait bien qu'il s'agissait de son parrain, mais ne l'avait jamais rencontré personnellement, du moins à sa connaissance. Elle ne s'en souvenait plus. Elle était si petite la dernière fois qu'il était venu lui rendre visite, qu'elle n'était pas en mesure de s'en souvenir. Tout ce qu'elle savait de Rodolphus Lestrange, c'était les grandes lignes dans la gazette du sorcier. Pour ainsi dire, elle ne s'en préoccupait pas plus que cela, parce que jusqu'à maintenant, elle mettait tous les Mangemorts dans un même panier. Pourtant, le célèbre et tant redouté Lieutenant semblait différente. Il semblait bien plus posé que son père. Ce n'était pas un monstre sanguinaire comme le relatait les torchons quotidiens, ou bien cachait-il seulement parfaitement son jeu ? La pauvre Solweig avait l'impression de se tromper sur toute la ligne, pour ce qui est de Rodolphus. Elle l'avait tenu pour responsable, alors qu'il était enfermé à l'époque. Autant lui laisser le bénéfice du doute et s'imaginer que s'il en avait eu l'occasion, il se serait interposé et aurait chercher à raisonner Bryan. La suédoise ne trouva rien à redire là-dessus. Inutile de le tenir pour responsable, alors qu'il ne pouvait rien faire depuis sa cellule. Comme il le soulignait, il n'était même au courant de rien du tout.  

Posant son regard sur la boite qu'il lui tendait, Solweig finit par l'attraper. Pourquoi l'envoyer promener de toute façon ? Cela ne changera rien et en toute logique, elle n'a pas le droit de lui en vouloir à lui. Ni même d'en faire un coupable pour des choses qu'il n'a pas fait. Son palmarès est déjà assez important comme ça, sans avoir à en rajouter plus.

"Merci."


Elle s'était radoucie, puisqu'elle n'avait pas lieu de lui en vouloir plus que cela. Observant la boite se trouvant entre ses mains, Solweig finit par l'ouvrir, découvrant un magnifique bijou. Un pendentif sur une chaîne en argent. Malgré ce que l'on peut penser d'elle, ce n'est pas le genre de filles vénales qui n'est attirer que par l'appât du gain. Mais le présent lui faisait tout de même plaisir et un léger sourire flotta sur ses lèvres. Elle lui tendit le bijou en le regardant dans les yeux.

"Tu peux m'aider ?"

Remontant ses cheveux à l'aide de ses mains, elle lui laissa l'opportunité de venir l'attacher par lui-même. Puis, une fois fait, l'étudiante touchant le pendentif du bout des doigts, avant de replonger son regard dans celui du Mangemort.

"Il est magnifique."

Mais finalement, Rodolphus reprit la parole. Quelque part, Solweig ne voulait pas qu'il tente d'excuser les actes de Bryan. Ce n'était pas son rôle. Cependant, il était peut-être trop tard pour qu'il parvienne à prendre sa place de parrain dans sa vie. Après tout, elle a maintenant vingt ans, ce n'est plus une petite fille et elle n'a plus besoin que quelqu'un veille sur elle. Et quand bien même, il faudrait que quelqu'un garde un œil sur elle, cela serait entièrement le rôle de son oncle. C'est lui qui l'a ramené de loin et ce, à deux reprises. Solweig lui doit beaucoup. Pour ainsi dire, elle lui doit même tout.

"Tu aurais été capable de faire autant de mal à ton enfant toi ?"


Il venait de lui offrir un cadeau et malgré tous les reproches injustifiés qu'elle lui avait fait, Rodolphus ne s'était pas énervé. Il était resté calme, ne s'était absolument pas braqué et acceptait qu'elle lui en veuille sans aucune réelle raison. Ce n'était certainement pas l'attitude d'un homme qui serait capable de torturer sa descendance. Alors, Solweig connaissait déjà la réponse à la question qu'elle venait de lui poser.

"Par contre, si tu veux que l'on parle de temps en temps ensemble, évitons d'aborder le sujet Levinson. D'accord ?"

Le sujet qui fâche. Le sujet à présent tabou. C'était une petite demande qui ne lui coûterait pas grand chose. Avoir la paix au final et ne pas se prendre la tête pour le passé. Surtout, aller de l'avant. C'était surtout cela qu'elle voulait, rien de plus, si ce n'est oublier. Oublier ce qui fut sa vie autrefois.
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