Gregory traînait sur le terrain de Quidditch. Le bras encore en écharpe et plâtré, il se demandait s'il pourrait jouer à la prochaine rencontre. A cause d'une stupide bagarre, qu'il a lui-même déclenché pour ne pas changer, le voilà handicapé. C'est bien malin de sa part. Il n'y avait, heureusement, personne dans le coin. Le week-end, les sorties sur Pré-au-Lard ont repris de plus belle. La plupart des élèves en âge de s'y rendre, ne restent pas à Poudlard et certains sont rentrés chez eux pour les vacances. Ils se sortent le château de l'esprit, pour quelques heures, parfois juste le temps d'une petite balade. De toute façon, ne devrait-il pas en faire de même ? Après de longues minutes d'hésitation, Gregory finit par sortir du grand terrain de Quidditch, pour prendre la direction de Pré-au-Lard. Le chemin, il l'avait tellement fait et refait, dans un sens comme dans l'autre, que le Serpentard le connaissait pratiquement sur le bout des doigts. Tout comme il savait bien où se trouvaient les trous sur le sentier. Chaque année, il y a tellement d'élèves qui finissent par se tordre la cheville en ne faisant pas attention où ils mettent les pieds, que c'était devenu un jeu avec ses camarades que de parier sur le nombre de personnes qui finiraient par maudire ce chemin. Mais cette fois, Gregory était seul, n'ayant pas vraiment voulu se mêler aux autres gamins de sa maison d'études. Il avait besoin de se retrouver un peu seul avec lui-même. Quoique, Pré-au-Lard n'était sûrement pas l'endroit idéal pour se retrouver seul, surtout en plein après-midi d'un début de week-end. Et c'est en arrivant qu'il se rendit compte de son erreur. Il y avait des élèves absolument partout, dans chaque boutique où il posait les yeux, il voyait quelqu'un qu'il connaissait plus ou moins, ou juste seulement de vue. De plus, ce n'était pas que des élèves qui se trouvaient sur son chemin. Des professeurs en profitaient également pour fuir le château. Des adultes en tout genre, même un qui n'a vraiment rien à faire là.
Gregory s'arrêta de marcher d'un seul coup, comme s'il venait de voir un revenant. Un sourcil relevé, il ne faisait plus spécialement attention aux gens qu'il croisait. Pendant un moment, le garçon pensa avoir pété une durite, ça ne pouvait pas être son père. Qu'est-ce qu'un Mangemort viendrait faire par-là ? C'est du suicide. Le jeune loup-garou s'empressa de se remettre à marcher. La personne qu'il avait pris pour son père venait de tourner dans une petite ruelle. Alors lui, il voulait absolument voir s'il ne s'était pas trompé. Sait-on jamais, si c'était vraiment lui ? Cherchant à se frayer un chemin au milieu de la foule, c'était comme si les gens décidaient de l'empêcher d'avancer. Fallait-il vraiment qu'ils marchent tous dans la direction inverse de la sienne ? Pestant entre ses dents, le Serpentard finit par s'extraire de là, sans toutefois avoir eu besoin de jouer des coudes. Avec un bras en moins, c'était déjà bien plus compliqué que de se comporter comme un petit caïd. Après quelques minutes, qui ne furent pas sans soucis, le jeune loup-garou réussit à arriver jusqu'à la ruelle dans laquelle, il jurerait avoir vu son père tourner. Mais l'endroit, assez sombre comparé au restant du village sorcier, semblait tout à fait désert. Si pendant un moment, l'adolescent s'était demandé s'il n'allait pas faire demi-tour, entendre du bruit un peu plus loin, l'en dissuada. Espérant ne pas tomber dans un piège, il sortit sa baguette, juste au cas où et s'enfonça un peu plus.
« Papa ? »
Il n'était pas certain que ça soit lui, mais le gabarit correspondait parfaitement. Il n'y a pas beaucoup de mecs qui peuvent se vanter d'être aussi grand et imposant que l'est Fenrir Greyback. Et plus, le gamin s'avançait, plus il était certain de ne pas se tromper, jusqu'à ce que l'homme se retourne. Il vit cependant que le loup-garou n'était pas seul, l'autre Sorcier sans doute, s'empressa de transplaner. Interloqué, se demandant s'il ne venait pas de gâcher un truc, Gregory observa le visage de son père, pour y déceler un quelconque signe de son humeur. S'il venait de faire foirer quelque chose, il allait le regretter, connaissant bien Fenrir. Mais visiblement, le Mangemort ne semblait pas de si mauvaise humeur que cela. Cependant, lui aussi le scrutait avec un air interrogateur, voir même étonnement surpris. Pendant un court instant, le fils avait oublié dans quel état il se trouvait. Entre son bras et les hématomes sur son visage, la réaction de son père paraissait tout de suite plus normale. Ce n'est pas comme si Gregory lui avait écrit pour se vanter de ce qu'il lui était arrivé. Mais comme il n'y avait pas de danger, en ce qui le concerne, le jeune Serpentard rangea sa baguette et esquissa un sourire. Il n'attendit pas plus longtemps pour l'étreindre, peut-être de façon un peu maladroite, surtout à cause de son bras.
« Je ne pensais pas te voir ici. Tu ne devrais pas rester dans le coin, ce n'est pas prudent. »
Il ne voulait pas dire à son père ce qu'il devait faire et il savait bien, dans le fond, que Fenrir n'allait pas spécialement apprécier que son fils lui donner des conseils, alors autant sauver sa peau tant qu'il en est encore temps.
« J'avais prévu de t'écrire ce week-end, pour te demander si je pouvais venir chez toi pendant les vacances. Je n'ai pas eu l'occasion de le faire avant. »
La Toussaint arrivait à grand pas, ainsi que les congés qui vont avec. La plupart des élèves étaient déjà partis depuis la veille au soir. Disons que Gregory avait loupé le coche, il espérait que son père n'apprenne pas qu'il soit blessé et c'est pour cette raison qu'il n'avait pas pris le Poudlard Express. Tout comme, il avait fait mine d'ignorer les courriers de sa mère qui lui demandait s'il comptait rentrer. C'était certainement elle, qui avait fini par avertir Fenrir que leur garçon ne répondait à rien.
On ne peut fuir indéfiniment ses responsabilités et pour une raison qui appartient à chacun, les personnes font des choix qui peuvent sembler aussi fous que judicieux. Fenrir en avait fait par le passé. Beaucoup n'ont pas eu grand impact sur son existence, quand d'autres l'ont changé du tout au tout. Certaines décisions l'ont même modifié de A à Z, alors qu'il s'était juré de toujours rester tel qu'il était, sans se soucier des autres. Mais il y a dix-sept ans, lorsque sa route a croisé celle d'une demoiselle qu'il avait lui-même mit enceinte, sa décision a changé à jamais la direction que prenait son existence. S'occuper du petit n'était ,avant tout qu'une idée pour ennuyer la mère. L'attachement n'était pas dans les plans, mais les choses ont dévié et contre toute attente, Fenrir Greyback s'est presque découvert une âme de père. Loin d'être le meilleur dans la matière, sa vie n'était alors plus vouée qu'à une seule cause. Bien que ces deux causes ne devaient normalement pas entrer en conflit. Depuis le terrifiant loup-garou est constamment dans le doute.
Sa maison se dressait au cœur d'une grande forêt anglaise. Protégée de toute visite imprévue par quelques enchantements, son domaine ne comptait aucun voisin. La bâtisse n'avait rien à voir avec les grands manoirs de la plupart des richissimes Mangemorts qu'il a l'habitude de côtoyer. Fenrir n'a jamais eu la folie des grandeurs, bien que sa maison soit d'une taille plus que nécessaire. Rien à voir avec une vieille cabane de chasseur. Il mettait un peu d'ordre dans la salle où se trouvent bar et billard quand un hibou avait fait irruption sur sa fenêtre, y mettant quelques coups de bec pour se faire remarquer. Trop peu de personnes connaissaient cet endroit et même s'il était agacé d'être ainsi dérangé, Fenrir finit par lui ouvrir. Il n'avait pas reçu de lettre de son fils depuis un moment. Mais ce petit espoir s'envola en voyant la signature de Madalina. Depuis quelque temps à présent, ils se voient dés qu'ils en ont l'occasion. Même s'ils ont un fils en commun, il n'y a jamais rien eu d'autre entre eux jusqu'il y a peu. Cette fois-si, les lignes se succédaient et la jeune femme ne réclamait pas un entrevu avec son Mangemort favori. La raison était plus sombre, plus inquiétante puisqu'elle touchait à leur fils. Le silence radio n'avait rien de rassurant. Si Fenrir n'écrit pas souvent et qu'avec le sort autour de Poudlard, il ne sert plus à rien qu'il saisisse une plume et un parchemin, Madalina tenait une correspondance presque quotidienne avec l'adolescent. L'être terrifiant que peut être la bête des Mangemorts n'en menait pas large. Intérieurement, il tentait de se convaincre que tout allait bien et que Gregory était simplement occupé avec ses amis ou même une petite copine. Dans le fond, les doutes persistaient. Il n'était pas à cheval sur le calendrier scolaire et n'était pas au courant des vacances qui arrivaient. L'époque de sa scolarité est tellement loin maintenant, que ce n'est plus tellement quelque chose qui l'intéresse.
Il était arrivé à Pré-Au-Lard en transplanant sous une pluie battante. L'Automne ne tardait jamais à ramener le temps pluvieux et gris que tout le monde redoute quand vient la fin de l'été. Malgré une météo sadique, les rues du village grouillaient de jeunes gens. Fenrir n'était sûrement pas le bienvenu à cet endroit, mais pour son fils, il pouvait bien prendre quelques risques. En premier lieu, si ce n'est pas la tête de son gamin qu'il remarqua aussitôt, c'était celle d'un traite qui s'échappa vite fait en le voyant. Sans se soucier de son entourage, le loup-garou se lança à sa poursuite, jusqu'à le coincer au fond d'une ruelle, à l'abri des nombreux regards. Il s'apprêtait à aplatir cet idiot, mais l'intervention de Gregory laissa une porte de sortie à sa cible, qui se volatilisa aussi vite. Pourtant Fenrir ne sembla pas en colère contre son fils. Il se retourna, quelque part soulagé de savoir qu'il était encore en vie. Mais malgré la pénombre dans cette petite rue, le terrible Mangemort resta incapable de dire un seul mot. Son regard s'était posé sur les blessures qui couvraient son visage, ainsi que son bras probablement cassé. Tout s'expliquait alors. Le silence de l'adolescent devait avoir en rapport avec l'état dans lequel il se trouvait. Des questions commençaient à naître dans son esprit, mais Gregory le coupa dans son élan en parlant de risques. Il n'était pas d'humeur à l'envoyer voir ailleurs s'il s'y trouvait et moins encore quand le petit le prit dans ses bras. Prenant une bouffée d'air, il l'étreignit quelques instants. Le père visiblement aussi doué que le fils là-dessus, il ne parvenait pas à faire moins maladroit que lui. Le gamin reprit de la distance, lui signifiant qu'il comptait lui écrire pour passer les vacances avec lui. Si Fenrir n'est plus à la page concernant les vacances scolaires, il se souvient que le Poudlard Express part généralement le vendredi soir, la veille du premier week-end des congés. Son fils tentait surtout d'éviter ses parents jusqu'à la disparition complète de ses blessures. Chose que son père pouvait comprendre. Il pouvait sûrement mieux le comprendre que Madalina. Cherchant à ne pas être trop brutal, Fenrir posa sa main sur la tête de l'adolescent, afin de lui faire lever le visage dans sa direction, pour mieux voir l'état dans lequel il se trouvait.
« Mais qu'est-ce que t'as fait encore ? »
Ce n'était pas un reproche. Plus de l'inquiétude à défaut d'être une constatation. Mais si son gamin avait été à ce point mal à l'aise, qu'il en avait ignoré toutes les lettres de sa mère, son père n'allait pas le forcer à parler. Il s'avança, le prenant par l'épaule pour l'emmener avec lui.
« Viens boire un verre. Tu peux venir à la maison, mais tu connais ta mère. Dés lors qu'elle saura que tu es chez moi, elle va m'harceler pour te voir. Tu ne pourras pas lui échapper. »
N'étant pas le bienvenu au village, il leur faudrait oublier les tavernes trop fréquentées et se rendre plutôt à la Tête de Sanglier, pour espérer avoir la paix.
Codage by LaxyDunbar
Spoiler:
Je n'ai pas le temps de me relire maintenant
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Ven 21 Sep - 9:48
A holiday of hell Greyback, father and son
Les vacances à Poudlard promettaient d'être vraiment d'un ennui sans égal. Wolfgang et Zakaria sont rentrés chez eux. Même Levinson s'en est allé pour les deux semaines de congés, probablement chez sa sœur aînée. Qu'est-ce que Grego' pourrait bien faire tout seul dans ce château durant quinze longues journées ? Il ne pourrait même pas profiter de ne pas avoir cours le lendemain pour veiller tard et foutre la frousse aux autres élèves, après tout Halloween étant le bon moment pour y parvenir. Seul ça ne serait pas drôle. Dommage, il regrettait presque de ne pas avoir écrit à son père, pour savoir s'il pouvait venir le chercher à la gare de Londres. Puis, il était bien trop tard maintenant, le Poudlard Express s'en était allé la veille au soir. Ce n'est pas non plus comme si Fenrir avait pour habitude de fêter Halloween, mais c'était toujours mieux que de rester enfermer dans son dortoir jusqu'au retour de ses amis.
Sa mère lui enverrait sans doute d'autres lettres pour tenter d'obtenir une réponse de sa part. Réponse qu'elle n'aura pas, ou du moins, pas tout de suite. Il lui répondra probablement lors des derniers jours avant la reprise des cours, afin de lui donner un signe de vie. Ce n'est pas comme s'ils étaient encore très proches en ce moment. Grego' grandit et commence à s'émanciper. Disons qu'en prime, avoir passer ses premières années quasiment seul avec son père, l'a construit d'une façon un peu plus solitaire. De plus, il n'a pas vécu - comme les autres garçons - le côté hyper possessif avec celle qui l'a porté durant presque neuf mois. Sa mère était encore élève à Poudlard à cette époque-là, ils ne se voyaient pas très souvent, et Fenrir refusait de confier le petit à ses grands parents. Ce qui n'était pas plus mal d'une certaine façon. Parce que le gamin n'a jamais vraiment fait l'unanimité auprès de ces derniers. Ils ne pouvaient pas oublier qu'il s'agissait du fils du cruel Fenrir Greyback. Surtout qu'en prime, il avait hérité de sa lycanthropie et d'un caractère pratiquement similaire au sien.
Dans tous les cas, Gregory ne s'attendait sûrement pas à croiser son père sur Pré-au-Lard. L'endroit est tout de même dangereux pour les Mangemorts, avec tous les Dissidents et les Résistants qui s'y baladent. Enfin, il est visiblement plus dangereux de croiser un Résistant apparemment. Les partisans de Dumbledore se sentent pousser des ailes et se prennent pour les rois du monde. Il serait temps de les faire redescendre d'un échelon, histoire de leur montrer quel camp domine dans le coin. Mais pour une fois, le petit Greyback est calme. Il faut dire que dans son état, il ne peut pas vraiment se permettre de faire quoi que ce soit. Et à chaque fois qu'il a pris des initiatives, il a pris cher par la suite. Ce n'est pas un adolescent posé et il est plutôt sadique, voir complètement barge, alors forcément, on ne peut pas s'attendre à autre chose qu'à de la violence à son égard. Et son état n'était pas passé inaperçu aux yeux de son père. Pourtant, il avait bien espéré passer les vacances tranquillement à Poudlard, sans que personne n'apprenne ce qu'il s'était dérouler. Même si le vieux Rogue s'empressera sûrement d'envoyer un parchemin aux deux familles, histoire que les gamins en prennent encore pour leur grade une fois chez eux.
« Rien, juste des petites égratignures sans aucune importance. »
Rien que ça ? Gregory ne voulait pas revenir sur ce sujet délicat. Et il ne veut pas non plus que son père s'en mêle, évidemment. Surtout que dans le fond, Sören est bien l'un des rares élèves de l'école qui lui tient tête. Les autres n'osent généralement pas. Finalement, il n'est pas si couillon qu'il en a l'air le petit Levinson.
Au final, le petit loup-garou aimerait pas mal quitter Poudlard pour les vacances. Mais seulement pour aller chez son père, ne voulant pas inquiéter sa mère. Puis, elle est chiante et elle n'a même pas de maison à elle. Il n'a pas forcément envie de se coltiner les Macpherson, il les voit assez à l'école. Au moins, chez Fenrir, il n'y a personne d'autre et même pas de voisin. C'est l'endroit parfait pour tout oublier ou presque. Mais comme son père venait de le souligner, dés lors que Madalina saura qu'il est chez lui, elle fera tout pour le voir et piquera sa crise pour les courriers restés sans réponse, ainsi que pour l'état dans lequel il se trouve. Pire encore, elle tentera sûrement de négocier pour qu'il vienne une semaine chez elle aussi. Tant de reproches prévisibles.
« Et si tu ne lui dis rien ? Ça sera notre petit secret. »
Son petit sourire de manipulateur devrait suffire à lui faire comprendre qu'en contrepartie, lui aussi il pourrait garder l'un de ses petits secrets, si jamais son père venait à faire des choses qui pourraient lui attirer les foudres de Madalina.
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Lun 27 Aoû - 11:36
