C'est un ciel grisâtre qui recouvrait notre très chère école de Poudlard et les terres qui l'entourait, rien de bien transcendant pour l'endroit. La température était plutôt agréable quand à elle et c'était peut-être un des éléments qui avait donc poussé notre jeune protagoniste à se ressourcer en dehors de l'enceinte du château. Loin du brouahah et de l'agitation permanente qui y régnait, la destination de la jeune Poufsouffle n'était autre que le lac qui trônait au sud du château. Il y avait pourtant bien d'autres lieux où elle aurait pu se rendre mais ce dernier avait attisé sa curiosité pour des raisons qu'elle était incapable elle-même d'expliquer, c'était presque une décision instinctive qu'elle avait pris à la manière d'une créature sauvage. C'est ainsi qu'en fin d'après-midi alors que la plupart des élèves désiraient se relaxer Isis avait de son côté choisit de faire une petite excursion solitaire vers le lac. Ce n'était pas vraiment un endroit où elle avait l'habitude d'aller en général mais en se rapprochant du but elle commençait à regretter de ne pas avoir pris plus de temps pour découvrir ce lieu. Alors que son pas ralentissait progressivement, s'offrait à elle un magnifique panorama où l'on distinguait d'ailleurs Poudlard au loin. Alors qu'elle profitait de ce magnifique paysage elle fut soudainement gênée par une présence indésirable qui se faufilait sous sa veste et notamment avait décidé de pointer le bout de son nez, sortant sa petite truffe à l'arrière du col de la veste de Isis. C'était le fidèle compagnon de la demoiselle qui l'accompagnait, Fouine qu'elle l'avait appelé avec une originalité non-dissimulée. La demoiselle n'avait pas encore totalement l'habitude avec cette créature bien plus habituée à son serpent qu'autre chose, celle-ci était velue et friande de caresses, bien plus que son mamba n'en demandait. La bestiole ayant enfin retrouvé la surface à travers les couches de tissu, Isis pouvait profiter à nouveau de la vue même si la face sombre ancrée sur son charmant minois ne laissait pourtant pas imaginer une seule seconde qu'elle appréciait le moment. Elle était pourtant de très bonne humeur et totalement paisible, simplement elle avait cet air mauvais qui ne la quittait pas tant qu'un événement ou une personne ne vienne l'inciter à s'en défaire, mais en l'absence de cela elle avait juste cet air de voyou, de jeune à problèmes prête à agresser la première brebis égarée qui viendrait la déranger. Ça la faisait bien rire elle, et il lui arrivait parfois de souhaiter pouvoir se voir dans cet état pour pouvoir en rire, se connaissant assez bien -à priori- pour savoir que cette expression n'était qu'une simple apparence à laquelle il ne fallait pas se fier.

Finalement Isis se décida à s'installer à proximité d'un arbre dont le tronc large lui semblait parfait pour accueillir son dos, elle pourrait en plus profiter de l'eau dans laquelle elle pouvait quasiment tremper ses pieds à cet endroit. Dès lors qu'elle avait posé son derrière sur le sol, Fouine était venue s'extirper du col de la Poufsouffle pour descendre à vive allure vers la terre ferme avec une impatience non-dissimulée. Son passage sur le dos de la demoiselle fit frémir cette dernière, il fallait dire qu'elle était plutôt chatouilleuse et les petites pattes de l'animal ne l'avaient pas laissé de marbre. Le visage d'Isis était alors plus détendu qu'à l'accoutumé, elle était venue observer quelques instants Fouine inspecter avec curiosité les lieux d'un air amusé.  Il fallait dire que la créature partageait quelques points communs avec notre protagoniste. Elle détourna finalement son regard de l'animal qui semblait partir à la découverte des lieux pour, de son côté, se re-concentrer sur l'étendue d'eau qui lui faisait face. Sa fouine semblait épanouie et elle se demandait s'il en était de même pour son serpent, si son vieux père parvenait à s'en occuper correctement. Il fallait dire que son paternel n'appréciait pas vraiment la créature mais faisait toujours de son mieux pour qu'elle ne manque de rien, pour Isis. Tout comme son serpent cela faisait un bon bout de temps qu'elle n'avait pas vu son père et elle devait avouer qu'une présence paternelle, rassurante, lui manquait terriblement après les nombreux événements qu'elle avait vécu. La dernière fois qu'elle l'avait vu elle sortait tout juste du coma et était incapable de s'exprimer à son égard malheureusement, dès lors qu'elle avait repris du poil de la bête elle était retournée à Poudlard sans même un détour par sa demeure. Absorbée par ses pensées la demoiselle vint machinalement aventurer sa main droite près d'elle, au sol, où reposaient des galets qui semblaient lui hurler de les utiliser pour faire des ricochets. Sans même leur jeter un regard la jeune femme les saisissait entre ses doigts lorsqu'ils lui semblaient adapté pour l'activité qu'elle leur réservait. Dès lors qu'elle attrapait un bon galet elle venait le sous-peser puis le balancer d'un geste vif du poignet. Les résultats qui s'enchaînaient étaient relativement divergents et la Poufsouffle ne parvenait pas à obtenir un résultat plutôt constant. Elle effectuait parfois des lancers si abjects qu'elle en venait à vérifier autour d'elle que personne ne l'observait. C'est que c'était un peu humiliant qu'on la voie faire un lancer si médiocre. La demoiselle continua donc ce petit enchaînement jusqu'à ce que les "bons galets" ne soient plus présents près d'elle, sa petite main venait pourtant tâter le sol désespérément mais voyant qu'elle n'en trouverait pas avec une telle flemmardise elle vint finalement déposer son regard sur les cailloux un peu plus loin, venant tout bonnement se coucher sur le flanc pour obtenir les cailloux les plus loin, sa flemme n'avait donc aucune limite. Difficile pour un être extérieur de savoir ce que la Poufsouffle faisait réellement cependant...